La review

YOB + WIEGEDOOD + DOPETHRONE
Le Petit Bain - Paris
23/10/18


Review rédigée par Matthieu


Il y a une semaine, j’étais au Petit Bain. Ce soir, je suis au Petit Bain. Je me demande si je ne vais pas finir par emménager là-bas, mais j’attendrai que la salle soit nettoyée du show de YOB, accompagnés sur cette tournée par WIEGEDOOD et exceptionnellement ce soir de DOPETHRONE. La soirée s’annonce grasse et surtout complète, mais à plus de dix-huit heures nous sommes… deux. Le public apparaîtra finalement un peu avant l’ouverture, mais la soirée semble prendre du retard...



Soudain, les lumières s’éteignent alors que DOPETHRONE monte sur scène. Shawn (batterie) commence alors à abattre lentement ses baguettes pendant que Vincent (guitare / chant) et Vyk (basse) entament les premiers riffs. Le public se rapproche alors et commence à être envoûté. Le chant de Vincent est parfaitement mixé, et ses hurlements accompagnés de mouvements robotiques et très saccadés rendent très bien dans les lumières un peu psychédéliques qui accompagnent le show. "Thank you Paris !" nous lance le chanteur, "Eh mais attends, pourquoi je parle en anglais, on est en France !". La rythmique pachydermique reprend, et c’est après "Tap Runner" que le chanteur annonce l’arrivée sur scène de son amie Julie Unfortunate (chant) pour l’aider à hurler. "Miserabilist" est donc jouée comme sur le dernier album des Canadiens, et la jeune femme se place au milieu, et même ses hurlements stridents emplissent la salle. S’accroupissant entre deux titres, elle reste avec le groupe et continue à prêter main forte au frontman. "Hey Mike !" lance alors le guitariste au chanteur de YOB, "Stay close !". Annoncé ainsi, nous nous attendions tous à la suite, et c’est donc sur les riffs massifs de "Scum Fuck Blues" que le trio de hurlements remporte le coeur du public. "It’s the last show of the tour Paris, merci !" hurle Vincent avant de terminer ce concert sur la surpuissante "Killdozer", avant d’être acclamé par le public. Une prestation de haut vol.

Setlist : "Snort Dagger", "Tweak Jabber", "Tap Runner", "Miserabilist", "Zombi Powder", "Dark Foil", "Scum Fuck Blues", "Killdozer".



Changement de plateau et surtout changement d’ambiance car les Belges de WIEGEDOOD entrent en scène pour un set beaucoup plus funeste grâce à leur black metal sombre. Derrière son kit, Wim Sreppoc (batterie) est d’une précision sans faille alors que Gilles Demolder (guitare) et Levy Seynaeve (chant / guitare) headbanguent en jouant. Le duo de guitares fournit des harmoniques tranchantes qui s’adaptent parfaitement au style imposant du groupe, et dans la fosse personne n’ose bouger devant cet océan de ténèbres qui se déchaîne devant nous. Enchaînant les titres sans un mot, les musiciens nous envoûtent peu à peu sous leurs lumières rouge vif, mais un petit souci technique viendra sortir les plus réfractaires de cette torpeur. Rapidement solutionné, les Belges repartent de plus belle devant une fosse qui headbangue au rythme de leurs rythmiques malsaines. Le peu de variations de lumières nous oblige à nous concentrer sur le son mystique, ainsi que sur le chant torturé de Levy, qui est tout bonnement excellent, et c’est sous une nuée d’applaudissements. Court, mais intense.

Setlist : "Svanesang", "Ontzieling", "De Doden Hebben Het Goed II", "Cataract", "Prowl".



La batterie est démontée pour laisser place à YOB, et les retours sont ajustés pour correspondre à la disposition voulue par les Américains. Le show n’est pas encore commencé que la fosse est déjà en ébullition. Mike Scheidt (guitare / chant) lance un premier riff, suivi par les frappes lourdes de Travis Foster (batterie) et les vrombissements d’Aaron Riesberg (basse). Assez statique, le trio envoie un son d’une puissance ahurissante qui souffle littéralement les premiers rangs sur les premières notes, puis qui les fait headbanguer à s’en rompre le cou. Mike s’approche de son micro, positionné vers le milieu de la scène, pour quelques phrases en chant soit clair, soit saturé, plus recule en faisant face au public pour aligner ses riffs tous plus fous et plus entraînants les uns que les autres. Se concentrant principalement sur le dernier album, YOB nous envoie bout par bout des tartines de graisse auditive qui ravissent le public parisien. "Hello Paris" lance alors le frontman, "Make some noise for Dopethrone and our tourmates Wiegedood !". La fosse compacte réagit alors à la sollicitation du chanteur, et hurle alors que le groupe attaque directement un nouveau morceau. Mike reprend son aller-retour à son micro pendant qu’Aaron headbangue frénétiquement à chaque fois qu’il caresse une de ses cordes, et le public repart dans sa transe.

Setlist : "Ablaze", "The Screen", "Ball Of Molten Lead", "The Lie That Is Sin", "Our Raw Heart", "Burning the Altar".

Malheureusement, les transports parisiens sont intransigeants : je suis contraint de quitter le concert avant sa fin pour pouvoir avoir le dernier RER de justesse. C’est donc frustré de ne pas avoir vu la fin de l’excellent set des bûcherons de YOB à cause du retard, possédé par les riffs maudits de WIEGEDOOD et assommé par la claque de DOPETHRONE que je fais route vers chez moi. Je pense que je vais avoir besoin de plus d’une douche pour enlever cette couche de gras...