La review

ZAKK SABBATH + DJ MATT STOCKS
Le Trianon - Paris
15/02/2020


Review rédigée par Matthieu


Si vous regrettez la séparation de Black Sabbath autant que moi, alors vous étiez probablement devant le Trianon ce soir. Et pour cause, Zakk Wylde, guitariste de renom, a décidé de faire revivre la légende sous le nom de ZAKK SABBATH ! Accompagné de deux de ses acolytes musiciens, l’homme entend bien honorer la mémoire de ceux qui sont à juste titre considérés comme les Pères Fondateurs du metal. Et la date affiche sold out. Les VIPs entrent une heure avant l’ouverture des portes, et c’est finalement à la foule entière de pénétrer dans la salle et de se ruer sur la barrière.



Mais la soirée commence avec un DJ. "Hey there Paris, we are here to celebrate 50 years of Black Sabbath with Zakk Sabbath tonight !" lance-t-il avant d’enchaîner sur des classiques du metal. Metallica et Megadeth y passent, accompagnés de formations heavy / thrash des années 80 et 90, mais l’homme nous offre un petit crochet par notre beau pays avec Gojira. "Let’s make a toast !" lâche-t-il, enjoué. Mais le son est assez faible, et les spectateurs préfèrent se masser devant la scène. Et c’est après une grosse dizaine de titres que sa table de mixage lui est retirée, signant l’arrêt de son set.



La foule est fin prête pour la suite des festivitées. Et c’est au moment où je commence à trouver le temps long que les lumières s’éteignent. Un sample nous annonce alors le début du concert tant attendu de ZAKK SABBATH. Joey Castillo (batterie) s’installe à son poste au centre de la scène et Rob “Blasko” Nicholson (basse) se place à notre droite alors que le maître de cérémonie prend immédiatement place sur la marche du devant de la scène. Et les riffs du groupe légendaire prennent vie devant nous. Un poil accélérés et agrémentés de la touche Zakk Wylde (guitare / chant), mais c’est avec une énergie démentielle que le guitariste headbangue en alignant une quantité incroyable d’harmoniques sous nos yeux ébahis. Sans aucune communication, mais avec le soutien de hordes d’admirateurs, le combo enchaîne directement sur un autre classique de Black Sabbath, alors que Zakk arpente la scène en maltraitant sa guitare. Les harmoniques pleuvent sur ces riffs que nous connaissons tous, et le trio explore la discographie des Anglais. Le frontman lève le poing entre deux séances de riffs endiablés, et la foule hurle. Haranguant la fosse, le guitariste n’oublie cependant pas de chanter, bien qu’il allonge parfois certains leads, rejoignant occasionnellement Blasko sur le côté de la scène, pendant que de rares slammeurs se font réceptionner par la sécurité. Et c’est alors que les morceaux les plus connus arrivent, avec notamment un "Evil Woman" très occulte, suivi d’un "Wicked World" qui fait à nouveau la part belle à la guitare. Mais les rares moments où Zakk chante, il nous prouve qu’il n’a pas choisi ce projet au hasard, et qu’il est parfaitement capable de rendre hommage à la voix d’Ozzy, en y posant encore et toujours sa touche.



Et comme si ça ne suffisait pas au guitariste, il viendra effectuer un solo au devant des crash barrières, alors que la foule admire sa maîtrise. Puis il remontera sur scène rejoindre ses camarades plus discrets pour aligner ses solos avec sa guitare au dessus de la tête, puis avec ses dents… cet homme sait tout faire. Cependant on regrettera un "Children Of The Grave" réduit, mais les slammeurs reprennent leur danse, profitant également d’un "Hand Of Doom" pour headbanguer. Et c’est alors que Zakk prend la parole, pour nous annoncer les 50 ans du premier album de Black Sabbath, et enchaîner sur "Behind The Wall Of Sleep" qui sera repris par le public. Et si l’homme se donne pleinement sur chaque composition, il ne semble pas fatigué. "N.I.B." est le morceau suivant, et il va sans dire que c’est l’euphorie dans la salle. "Alright Paris !" lâche alors l’homme, profitant d’un sample pour respirer en finalement enchaîner avec "War Pigs". Vous pensiez que vous étiez au bout de vos surprises ? Que nenni. Car c’est avec ce dernier titre que l’Américain donnera le plus de sa personne, bravant la foule au balcon pour effectuer un solo survolté en plein milieu de ses fans. Et c’est après avoir fait le tour de la tribune tout en jouant encore qu’il remonte sur scène pour terminer ce titre mythique. Et les acclamations que les trois musiciens reçoivent ne sont que justice pour leur performance du soir.

Setlist : "Supertzar" (sur bande), "Supernaut", "Snowblind", "A National Acrobat", "Orchid" (sur bande)", "Under The Sun", "Tomorrow's Dream", "Evil Woman" (Crow cover), "Wicked World", "Fairies Wear Boots", "Into The Void", "Embryo" (sur bande), "Children Of The Grave", "Lord Of This World", "Hand Of Doom", "Behind The Wall Of Sleep", "Basically", "N.I.B.", air raid intro, "War Pigs".

Que peut-on retenir de la soirée ? Si Black Sabbath s’est arrêté, leur héritage perdure encore et toujours, et il a retrouvé une nouvelle jeunesse. On regrettera cependant l’absence de quelques monuments de leur discographie ("Paranoid", si tu nous entends…), mais ZAKK SABBATH et son line-up de rêve a très clairement assuré et rendu ses lettres de noblesse au heavy metal ! Merci à Gerard Drouot Productions pour cet évènement et HIM Media pour l’accréditation !