La review

THE MASSACRE FEST
L'Hôtel De La Musique - Roubaix (59)
10/04/2010


Review rédigée par Gretscheuse


L'Hôtel de la Musique de Roubaix nous a fait l'honneur d'organiser la venue des Québécois de DESPISED ICON, précurseurs du deathcore pour ceux qui ne le savent pas, qui sont dès lors mondialement connus avec 4 albums et 2 splits CD, avec notamment leurs potes de Ion Dissonance (qui font du très bon son par ailleurs). Avocado booking leur a organisé une petite tournée de 12 jours en France, en Espagne et au Portugal avec les parisiens de AS THEY BURN, pour la première et dernière fois malheureusement, car comme tout le monde le sait, désormais DESPISED c'est fini.

Nos Montréalais se sont donc arrêtés dans le Nord de la France, plus exactement à Roubaix, alors je ne pouvais rater ça dans le sens où je suis ce que font nos cousins d'Outre Atlantique depuis plus de trois ans. L'organisation a choisi trois groupes locaux pour entamer, comme elle l'a appelé, le "massacre". Il y avait du monde devant l'Hôtel de la Musique en tout cas. Il fallait avouer que la tête d'affiche était alléchante dans la mesure où ils ne sont jamais venus jouer dans la région, sauf début Février 2007 à Dunkerque aux côtés de Beneath The Massacre et de Misery Index et dans le sens où assister à un tel concert pour la modique somme de 9 Euros est relativement inédit.

Après plus d'une heure de retard, ce qui, je tiens à la souligner, a énervé tout le monde, surtout qu'il fallait impérativement attendre dehors, la soirée a enfin commencé avec COLOSSUS qui nous offrent un deathcore / grindcore vraiment pas mal foutu du tout pour le coup (pourtant, Dieu sait que je me lasse de ce genre de musique car bien souvent, tout le monde copie untel et ça m'énerve), influencé par la scène actuelle du même style. Je les avais déjà vu plusieurs fois dans des bars régionaux, mais c'est certain que dans une salle comme celle-ci avec un bon son, c'est totalement autre chose, surtout en jouant un tel style, parce que oui, quand on est accordé grave, ce n'est pas évident de tout dissocier afin de comprendre les riffs si je puis dire, donc je tiens à dire que c'était vraiment bien, en dépit des "gruik" à foison sur certains passages.

C'était ensuite au tour des deathcoreux de OUR LAST MURDER. Je ne vais pas cacher que je n'ai pas aimé ce qu'ils faisaient, mais après tout, ça reste une histoire de goût. Ils avaient toutefois l'air d'avoir un solide public à mèche, plugs et new era, donc si ça plait à au moins cette catégorie de personnes, c'est toujours mieux que rien. Plus sérieusement, ça manquait cruellement d'originalité et de pêche, donc j'éviterais tout simplement d'épiloguer en la matière.

Après ce set peu fructueux selon moi, les Lillois de PLAGUE THE SKIES, reformés spécialement pour l'occasion, ont enchaîné avec un set metalcore composé de riffs clairement inspirés par le groupe américain As Blood Runs Black. On regrettera néanmoins le manque de puissance vocale du chanteur, ce qui a un peu, je suis désolée de le dire, tout cassé. Heureusement que les guitaristes et le bassiste étaient carrés pour remonter un peu la pente si j'ose dire. On appréciera néanmoins "leur petite surprise" avec leur chanteur Poolp à la batterie, et Laurent, ex chanteur du groupe Béthunois Tiger Joe, le remplaçant.

Vinrent ensuite AS THEY BURN, qui ont malheureusement subi dès le début de leur set un manque de "professionnalisme" de l'organisation. En effet, il n'y avait aucune lumière, ce qui est quand même regrettable pour une date avec de tels groupes et autant de monde. Au bout de 5 minutes quasiment, l'organisateur s'en est tout de même inquiété, ce qui a eu pour conséquence le fait qu'ils aient du recommencer leur intro... Rien à dire sur leur prestation en tout cas, c'était propre, carré, efficace et bien plus original que ce que nous proposaient, pour l'essentiel, les groupes locaux. Nous avons eu le droit à notamment "A New Aera For Our Plagues" ou même "Believe In Disgust". C'était idéal pour chauffer la salle avant que les Québécois entament le massacre à proprement parler.

Enfin, c'était au tour de ceux que tout le monde attendait ce soir là. Avec DESPISED ICON, on est certain de ne pas être déçu de toute façon, donc je savais par avance à quoi m'attendre plus ou moins. Ils nous ont finalement offert un set mêlant les titres de leurs trois derniers albums, à savoir "The Healing Process", "The Ills Of Modern Man" et "Day Of Mourning". Ils ont commencé avec "All For Nothing". Dommage que Max, le bassiste n'avait pas de son durant les 20 premières secondes, sinon ça aurait été véritablement parfait (tabarnak...). Ils ont enchainé exactement 10 titres tous aussi terribles les uns que les autres à mon sens, avec en outre "A Fractured Hand", "Les Temps Changent", "Day Of Mourning", "Retina" "Diva Of Disgust", "Furtive Monologue", et ont fini en beauté avec le titre qui est absolument le plus violent de leur dernier opus, soit "MVP" tant par la puissance des riffs que par leur technicité. Un grand merci surtout à Grind, le batteur du groupe qui m'en a, comme à son habitude, mis plein les yeux (et plein les oreilles). L'ambiance avait atteint son paroxysme pendant leur show. On a par exemple assisté à ce qu'ils appellent "un trash en rond" (comprenez "circle pit"), et à un public complètement envoûté par leur prestation, ce qui est totalement compréhensible compte tenu du niveau musical et scénique du groupe. Cela a finalement permis de remonter en quelque sorte le niveau de la soirée, qui, entre une organisation défaillante sur certains points (certains points je dis bien, n'allez pas dire que j'ai trouvé ça lamentable non plus), et des openers pas très convaincants à part COLOSSUS, n'était réellement pas un "massacre fest" si je pèse objectivement le pour et le contre.

Je vous invite désormais à jeter un oeil à la vidéo ci-dessous de mon pote Schifeul qui a filmé le set de DESPISED ICON dans son intégralité, afin d'avoir un souvenir de l'un de leurs derniers concerts, puisque, comme je l'ai dit plus haut, le groupe splittera après avoir achevé son ultime tournée Européenne de cet été. En attendant, vous pourrez les retrouver à Paris le 28 Avril entre autres aux côtés des Australiens de Parkway Drive et du combo américain de Winds Of Plague.