Interview faite par mail par Byclown

Salut les gars, première interview pour ce webzine bien que votre groupe ait été créé en 2007. J’ai pas mal de questions à vous poser sur votre carrière, sur vous, et, évidemment sur la sortie de votre nouvel opus "Monolith". Première chose, merci de vous présenter individuellement et de présenter votre groupe en me racontant votre histoire.
Sébastien (batterie) : DOYLE AIRENCE est un groupe de metal / post-hardcore originaire de Paris, formé entre 2006 et 2007. Le groupe a sorti un premier EP appelé "Submerge" avec un autre chanteur, Loki, qui a été remplacé par Thomas.V en 2009 avant la sortie de notre premier album "And Gods Will..." en 2010 (Missille Records). Après plusieurs tournées françaises et européennes, nous nous sommes penchés sur la composition de notre deuxième album, qui est sorti en Octobre dernier en Europe et aux USA sous le nom de "Monolith" (Lifeforce Records). Au niveau du line-up, DOYLE AIRENCE est constitué de Thomas.V au chant, de Pierre à la basse (arrivé dans le groupe en 2012), Augustin et Takami à la guitare, et de moi-même à la batterie. Tak et moi sommes les membres fondateurs.

Bien, votre univers gravite pas mal autour du post hardcore, du rock / metal ambiant, alors dites-moi un peu d’une part quels sont vos goûts musicaux à chacun et quelles sont les influences musicales du groupe.
Nous sommes tous très ouverts musicalement : rock, metal, hardcore, pop, soul, funk, electro... Nos goûts musicaux partent dans tous les sens. Mais nous nous retrouvons effectivement autour de cette scène étiquettée metal / post-hardcore et des groupes comme Underoath, Devil Sold His Soul, Architects, BMTH, Hopesfall etc. pour faire court. Ensuite, certains d'entre nous sommes également très influencés par les groupes majeurs de la scène post-rock comme Godspeed, Mono, The Album Leaf, This Will Destroy You etc, qui nous ont donné envie de développer le côté "ambient" de notre musique.

Est-ce que la musique que vous écoutez lorsque vous êtes en phase de composition influe directement sur le résultat final ou, au contraire, est ce que vous essayez de ne pas écouter de musique durant cette phase pour ne pas vous laisser influencer ?
En phase de composition, je ne pense pas que la musique que nous écoutons puisse influencer directement nos morceaux, car il est très rare que nous soyons tous à fond sur les mêmes groupes au même moment. Cependant, quand on réécoute parfois nos vieux morceaux, et qu'on isole certains plans de guitare, de batterie ou autre, on est capables d'identifier quelques inspirations, et de les ratacher à une certaine période. Mais c'est un piège dans lequel il faut éviter de tomber pour permettre à la musique de durer dans le temps.

Depuis votre création en 2007 vous avez fait pas mal de route avec un premier EP "Submerge" sous le nom Doyle (on y reviendra) qui vous a permis d’enquiller pas mal de premières parties pour de bons groupes. Ensuite en 2010 vous avez sorti votre premier opus "And Gods Will…" mixé par Ulrich Wild qui s’est, entre autres, occupé de Deftones avec qui vous avez d’ailleurs tourné si je ne m’abuse ! Ça fait beaucoup je trouve alors on va faire un point la dessus ! Première chose, pourquoi être passé de Doyle à Doyle Airence ? Cela marque-t-il un changement de style ? De line-up ? Les deux ?
Le groupe était d'abord baptisé "Doyle", en référence à l'écrivain Arthur Conan Doyle. L'été dernier, quelques semaines avant la parution de notre nouvel album, nous avons été contraints de changer de nom suite à des soucis de copyright rencontrés avec l'ex-Misfits Doyle Wolfgang Von Frankenstein. Nous avons ajouté le "Airence" derrière le "Doyle" en référence à notre chanson "John Airence" tirée de notre premier album. Ce nouveau nom ne marque donc ni un changement de style ni un changement de line-up. Nous voulions juste éviter un procès qui aurait sûrement long et coûteux.

Avez-vous vu un réel changement d’attitude de la presse et des auditeurs après la sortie de votre premier album ? Racontez-moi un peu les réactions que vous avez eues par rapport à l’album et aussi par rapport aux dates que vous avez données par la suite.
Les réactions de la presse en général vont au-delà de nos espérances. Nous avons reçu des commentaires élogieux et très encourageants de la part de gros médias comme Metal Hammer en Allemagne, Metal Obs' en France et beaucoup d'autres. Mais on sait que ça ne suffit pas et qu'il va falloir convaincre le public en live. Pour le moment, les nouveaux morceaux ont reçu un putain d'accueil lors des concerts que nous avons donnés.

Quel est votre meilleur souvenir de tournée de cette période et, à l’inverse, quel est votre pire moment "spinal tap" ?
Notre meilleur souvenir de tournée : probablement ces quelques jours passés avec Deftones en tournée. C'était un rêve comme vous pouvez l'imaginer. Le pire moment ? Peut-être ce jour où Tak a explosé la lèvre de notre chanteur avec sa guitare en plein concert. C'était à Stuttgart en Allemagne avec The Chariot. On a vu Thomas quitter la scène en sang. Ne le voyant pas revenir, on a fini le show sans lui. Il a été emmené aux urgences, et pendant quelques heures, on ne savait pas si on allait pouvoir poursuivre la tournée... Le public lui, a adoré ça !



Parlons à présent de "Monolith", votre dernier effort. Combien de temps avez-vous mis pour le composer ? D’ailleurs, comment avez-vous l’habitude de travailler dans le groupe ? Qui fait quoi ? Le chanteur écrit les paroles, les guitaristes s’occupent de leur guitare et le batteur de sa batterie ou bien tout le monde peut ramener des idées ? Préférez-vous jammer pour trouver vos ambiances ou, au contraire, travailler au calme à la maison ?
"Monolith" a été composé en majorité pendant la seconde moitié de l'année 2012. Nous n'avons aucune recette pour composer. Nos titres ne sont jamais créés de la même façons. Certains d'entre eux sont nés à partir de jam en répète entre les guitaristes et moi, comme "Friendly Fire" ou "Liquid Skies". D'autres comme "The Great Collapse" nous ont été apportés sur un plateau par Takami qui avait une idée globale assez précise du morceau. Et il y a ceux qui ont été composés sur ordinateur en nous échangeant des fichiers et en travaillant dessus chacun de notre côté. Une fois que les instrumentaux sont définis à 100%, Thomas travaille sur ses textes et ses lignes de chant. Cette période de travail fut super enrichissante, car tout le monde s'est impliqué dans les parties de chacun.

De quoi parlent les chansons de ce dernier album ?
Thomas.V le chanteur serait meux placer pour en parler. On a choisi le mot "Monolith" pour intituler notre album car on voulait un nom qui représente bien l’aspect froid et massif caractéristique des morceaux de l’album. Les thématiques portant sur la nature, le minéral et les rapports humains sont toujours présentes. La dimension rituelle, mystérieuse, et inexplicable du monolithe, c’est quelque chose qu’on a envie de développer visuellement, on est hyper inspirés par tout ça.

Combien de temps avez-vous mis pour l’enregistrer ? Avez-vous retravaillé avec Ulrich Wild pour le mix ou avez-vous changé de crèmerie ?
Nous n'avons pas réitérer l'expérience avec Ulrich Wild. Même si notre relation de travail avait plutôt bien fonctionné pour le premier album, nous ne voulions pas de nouveau bosser à distance avec quelqu'un. Au lieu d'espacer les séances de travail, et de multiplier les studios et les collaborateurs, nous voulions nous enfermer pendant un mois dans un seul endroit pour faire l'enregistrement, le mixage et le mastering d'une traite. Collaborer avec Francis Caste au Studio Ste Marthe s'est imposé comme une évidence. Ce mec est issu de la même culture, et reste attaché aux techniques d'enregistrement authentiques.

Quelles sont les nouveautés, niveau son, que vous avez essayé et/ou mis en pratique sur ce second album ?
Dès le début, nous avons tous eu envie de radicaliser notre son, en renforçant le côté lourd et agressif de nos morceaux énergiques, et allant plus loin dans les climats aériens pour ainsi renforcer les contrastes au sein de notre musique. On voulait un son à la fois brut, puissant et naturel, et Francis nous a permis d'obtenir toutes ces couleurs.

Parlons un peu des dates de concert ! Vous avez fait il y a quelques temps la première partie de Karnivool à Paris, à la Boule Noire, devant une salle pleine à craquer. Quelles ont été vos impressions par rapport à votre prestation et par rapport au fait d’avoir ouvert pour ce groupe. Etes-vous fan de ce groupe d’Australiens ?
Ce concert avec Karnivool était assez unique dans l'histoire de DOYLE AIRENCE puisque c'était le premier sans Tak (guitare) qui était retenu à l'étranger. Au début, nous étions très destabilisés, mais finalement, Julien Hekking, guitariste d'AqME, a parfaitement assuré l'intérim. Le show était sold-out, et nous craignions de ne pas être les bienvenues. Finalement, l'accueil s'est révélé hyper chaleureux. Nous avons passé un très bon moment. C'est toujours agréable de partager des scènes avec des groupes que nous adorons. Les gars de Karnivool sont incroyables. Nous sommes fans depuis la sortie d'"Asymmetry".

Quelles sont vos prochaines dates ?
Nos prochaines dates seront annoncées prochainement sur notre Facebook.

On peut actuellement voir sur la toile un clip, "Friendly Fire", issu du dernier album. Pouvons-nous nous attendre à un second clip bientôt ?
Oui, nous travaillons activement à l'élaboration d'un second clip pour le titre "We Were Kids".

Pour qui aimeriez-vous faire la première partie ?
N'importe qui. On est ouverts à toute proposition. (sourire)

Vos coups de cœur musicaux français du moment ?
La scène française comporte un paquet de bons groupes en ce moment : Branson Hollis, Merge, Vera Cruz, Checkmate, The Prestige...

Avez-vous une dernière chose à ajouter pour conclure cette interview ?
Merci de nous avoir lu. "Monolith" a été conçu comme un voyage sonore qui s'écoute de A à Z. Si vous avez 40 minutes devant vous, rendez-vous sur Deezer, Spotify ou ailleurs pour l'écouter dans son intégralité. Rien ne nous ferait plus plaisir. Et surtout, un grand merci à French Metal de nous avoir donné la parole. Longue vie à ce webzine.


Le site officiel : www.doyleairence.com