Interview faite avec le groupe par JU

Connu à ce jour comme un groupe de death metal issu de la ville Rose, la création de Fleshdoll s’est faîte à partir de musiciens jouant dans différents groupes de metal. Ensemble, ils ont décidé de fonder ce groupe de death metal pour bouger et faire bouger les métalleux Toulousains. Au début, c’était pour s’amuser puis c’est devenu sérieux petit à petit sans se prendre au sérieux. Vous saurez comment le groupe a évolué suite à mes questions après leur concert du 9 Novembre au Dollar avec Flobeer (basse), Bastich (chant) et Chili (guitare et chant).

Etes-vous influencés par certains groupes ou désirez-vous créer votre propre style lorsque vous composez ?

Dès le début du groupe, il y a eu pas mal de changements de line-up mais le fil conducteur a toujours été de prendre les influences des groupes qui nous bottent bien le cul sur scène avec une bonne présence et des morceaux bien accrocheurs. On essaie de faire pareil mais sans être trop prévisible. Les groupes qui nous influencent le plus pour leurs musiques et leurs prestations scéniques sont principalement Napalm Death, Cannibal Corpse, Morbid Angel et Kreator.

Comment se nomme votre dernier album et quel en est le thème principal ?
Notre nouvel album s’appelle "Animal Factory". Niveau thème et texte, ce n’est pas vraiment un album concept. Il y contient différents sujets avec un défoulement par rapport à certaines choses et d’autres plus imagées par rapport à certaines situations sur l’enfermement, la schizophrénie, la guerre… avec un côté psychologique et torturé que ce soit un champ de bataille ou bien une prison. D’où le titre "Animal Factory", l’usine qui crée des animaux et qui peut être adapté à plusieurs choses que ce soit la société, la prison, la situation de guerre ou de paix pouvant être une sorte d’aliénation. Ce titre est également le nom d’un livre d’Edward Bunker qui nous a beaucoup influencé. Le côté musical reste tout de même old school avec quelques touches un peu plus modernes.

Avez-vous d'autres passions en-dehors de la musique ?
Chili : Nous sommes tous les trois passionnés de Whisky mais genre amateur, qu’il soit bon ou mauvais (rires).
Flobeer : C’est le cinéma et j’y travaille dedans.
Bastich : Musique classique et c’est ma principale source de revenu.

Est-ce que vous aimeriez tourner avec certains groupes en particulier ?
Napalm Death serait un grand honneur. C’est un des groupes que nous respectons le plus. Ils ne sont pas vraiment étiquetés et arrivent à réunir punks, hardcoreux et métalleux. C’est vraiment un bon état d’esprit grindcore restant ultra influent au niveau de la scène sans se prendre le melon.

D'une manière générale, les médias Français considèrent la musique metal comme quelque chose d'extrême voire de dangereux en raison de la violence des instruments et des paroles. Vous êtes-vous déjà sentis victimes de ce manque d'ouverture et de tolérance ?
Il y a forcément des préjugés sur la musique metal et presque je le comprends. Mais il y a quand même des gens qui vont au-delà des préjugés. Il faut qu’ils comprennent le défoulement niveau scénique. C’est sûr que passer une heure à gueuler dans un micro sur scène peut paraître dérangé mais finalement quand les gens te connaissent en-dehors de ça, la plupart comprennent que c’est un défoulement. Certains font de la boxe et nous du metal.



Pensez-vous que la scène metal Toulousaine reste quand même une bonne plate-forme d'accueil ou faudrait-il contribuer à son amélioration ?
Beaucoup de groupes sur Toulouse fonctionnent bien avec différents styles. Mais il y a de quoi faire et il y a des gens motivés. Actuellement, c’est une bonne période. Il recommence à y avoir des bons concerts sur Toulouse alors que pendant 10 ans, c’étaient juste des petits concerts dans des bars et ça manquait de dynamisme. Ces quinze derniers jours, on s’est retrouvé à quatre concerts par semaine. Et les barrières entre les styles commencent à tomber ; métalleux et hardcoreux se mélangent d’où une possibilité de plus grands nombres de dates. De plus, ils viennent voir des groupes de hardcore jouant avec d’autres groupes de différents styles que jamais ils n’auraient pensé voir car ce n’est pas leur terrain de prédilection.

Envisagez-vous un jour de réaliser une tournée Française ou même Européenne ?
Tout cela est déjà en prévision mais on attend d’abord la sortie de notre prochain album en phase de mixage et mastering. A ce jour, nous avons signé avec un label Français qui nous propose un contrat de distribution Européenne et aussi en-dehors de l’Europe à des points stratégiques. Il serait possible d’entamer une tournée sérieuse en passant par le Nord de la France, l’Allemagne et l’Espagne qui restent très demandeurs.

Pour ceux qui voudraient se lancer dans la musique metal, que pourriez-vous leur conseiller ?
Sommes-nous des bons exemples ? (rires). Avoir beaucoup beaucoup de motivation et surtout ne pas trop se prendre au sérieux. C’est peut-être la condition la plus importante. La musique metal vient du rock 'n' roll et ce dernier n’est pas une prise de tête entre des personnalités égocentriques. Elles foutent toutes un putain de bordel ensemble. Même si ça peut paraître difficile et compliqué, c’est une musique qui ne doit pas rester sage ou clean. De toute façon, il n’y a pas vraiment de conseils à donner si t’es vraiment passionné.

Toulouse n'a pas été élue capitale de la culture en 2013. Si vous aviez été le jury en faveur de Toulouse, quels arguments auriez-vous donné pour gagner ?
Votez FLESHDOLL (rires). Peut-être que le budget n’a pas bien été ciblé et que le jury aurait dû s’intéresser plus au milieu alternatif Toulousain qui est bien présent au niveau musique, théâtre et qui malheureusement n’ont pas été favorisés au profit du Casino Barrière ou d’autres projets extrêmement coûteux non représentatifs de la culture Toulousaine beaucoup plus active. Par ailleurs, le concert que l’on devait faire au jardin Raymond IV devant le jury Toulouse 2013 a été jugé déplacé par ce dernier alors qu’il devait être présent pour juger le côté artistique et culturel de la ville. De toute façon, on n’a jamais cru à Toulouse capitale de la culture 2013 et ça n’aurait rien changé pour nous et je dirai qu’on est bien content (rires).

Un petit slogan pour la fin ?
Je te dirai qu’on n’est pas là pour être ici, mais ça pourrait être pire, on pourrait être ailleurs et vice et versa.


Le site officiel : www.fleshdoll.com