Interview faite par Meds à La Laiterie (Strasbourg).

Front Line Assembly est un groupe Canadien considéré comme le créateur de ce style de musique qu’est l’electro-industriel. Lors de leur passage à la Laiterie à l’occasion de la fin de leur tournée, j’ai pu rencontrer le frontman et chanteur Bill Leeb, voici le contenu de notre entretien…

Dans un premier temps, peux-tu me décrire le groupe et son concept ?

Bill Leeb (chant) : Je dirais que FRONT LINE ASSEMBLY est une combinaison d’électronique, d’industriel et d’éléments metal.

Le groupe est considéré comme vétéran dans son style musique, quel effet cela fait-il ?
Eh bien, c’est bon et mauvais à la fois. Je suppose que c’est bon dans le sens où nous sommes toujours là. Mais en même temps, la musique est dictée et orientée, chaque génération à ses propres héros, et les jeunes se rapportent aux jeunes, c’est donc doux et amère à la fois.

Après toutes ces années de carrière et plus de vingt albums, où trouvez-vous toute l’inspiration nécessaire ?
Je crois qu’en tant qu’artiste, qu’on soit un peintre, un musicien ou bien styliste, c’est que l’on a en soi, et que chaque jour en se levant et en voyant et entendant des choses on devient plus attentif à tout, donc je pense que chaque jour j’entends des choses qui m’inspirent, pour une nouvelle chanson, une histoire, un film… La vie qui passe, on s’inquiète de mourir… Je pense que c’est une inspiration qui n’a jamais de fin, car la vie change et évolue tous les jours, surtout de nos jours. Il y a toujours de nouvelles chansons, de nouveaux films, de nouveaux gens, cela peut devenir confus, mais je pense que si l’on s’intéresse à la vie, il n’y aura jamais de fin à l’inspiration.

En parlant d’albums et d’inspiration, y aura-t-il un nouveau disque ?
Il me semble que le dernier est sorti l’année dernière. Je sais qu’il y a quelque chose en cours qui pourrait sortir le printemps prochain. J’espère vraiment pouvoir faire encore un album avec FROTN LINE ASSEMBLY, peut-être que nous commencerons une grosse tournée Américaine. Donc je pense que nous allons sortir un nouvel album, je ne sais pas quand il sera terminé, l’année prochaine j’espère.

C’est la fin de la tournée, s’est-elle bien déroulée ?
Je pense que la tournée de l’année dernière était beaucoup plus excitante et meilleure car nous tournions pour le nouvel album. Cette année, il n’y a rien de nouveau pour les fans… Je ne suis pas sûr que devions revenir cette année, mais il y avait de bons festivals comme E-tropolis qui était vraiment bien. Il y avait des points culminants… Mais d’un autre côté, on ne veut pas finir la tournée non plus, c’est toujours agréable de venir en Europe et il me semble que nous n’avons jamais joué dans cette salle auparavant.

Comment décrirais-tu le groupe sur scène ?
Nous essayons de sonner comme un vrai groupe sur scène, avec une vraie batterie, un vrai synthétiseur et toutes les guitares bien en vie, tout comme le chant ! Donc nous essayons d’être comme un groupe de rock industriel, car je suis très vite lassé de voir deux gars debout derrière leur synthétiseur et c’est tout, je ne trouve pas cela intéressant, car en général les groupes d’electro se contentent d’appuyer sur un bouton. J’essais de faire ce que je faisais dans mon ancien groupe Skinny Puppy où il y avait toujours beaucoup de batterie et de choses sur scène, un grand spectacle. J’aime beaucoup voir des groupes sur scènes car j’adore voir l’interaction entre les membres du groupe, et chaque soir les chansons sonneront différent, d’une nuit à l’autre ce sera meilleur ou non, c’est ce qui excitant, c’est quelque chose que l’on n’a pas à la maison en écoutant un disque. Je pense donc que nous sommes bien vivants sur scène !



Penses-tu qu’un groupe actuel pourra avoir une aussi grande carrière que la tienne ?
C’est tellement différent maintenant. C’est plus dur pour les jeunes groupes de s’établir car les gens n’achètent plus vraiment de musique. Avant il y avait plusieurs groupes, VNV, Skinny Puppy entre autre, qui de nos jours sont plus à l’affiche de festivals. Pourtant il y a des groupes comme Combichrist, qui je pense seront encore là dans dix ans.

J’ai passé pas mal de temps à observer les pochettes de vos albums, cela m’a énormément passionnée. Qui a eu l’idée de faire des pochettes de ce style ?
Le gars qui fait nos covers s’appellent Dave McKean, c’est un artiste assez connu. Je ne sais pas si tu lis des BD, mais c’est lui qui fait tous les dessins de Sandman et Batman. C’est en fait une icône dans le domaine. Il a aussi fait un film. Dans ce monde il est considéré comme l’un des meilleurs. Je travaille avec lui depuis longtemps maintenant, je le considère un peu comme un membre de FRONT LINE ASSEMBLY, car je lui donne uniquement le titre et puis il fait la couverture. A chaque fois j’apprécie et je trouve cela original.

Concernant la composition de vos morceaux, est-ce que chacun s’occupe de créer de son côté, ou bien est-ce une création commune ?
On trouve des choses, on écoute tous ensemble, et puis il y a des idées. Une fois que la musique est faite, oui, je l’emporte et je reviens avec les paroles, je le fais tout seul. Mais la partie musicale est faite communément. Chacun ramène son truc, on laisse les portes grandes ouvertes, parfois des anciens membres reviennent même pour faire certaines musiques, même si tu quittes le groupe.

Impatient pour le show de ce soir ?
A vrai dire, je pense que les festivals sont plus excitants, c’est un autre environnement, il y a plus de monde. Et puis après des années de tournées.

Il n’y a peut-être plus le même engouement qu’au début, non ?
Ca dépend, comme toujours il y a des hauts et des bas. Ce soir, c’est différent, c’est un petit show, il n’y aura pas beaucoup de monde, la tournée se termine, il y a un peu de mélancolie… Car au fond, on n’a pas forcément vraiment envie de retourner à la vraie vie. On a eu beaucoup de bons moments. L’autre soir on jouait dans une salle où il y avait un autre groupe également, The Naked And Famous, on les a rencontrés et on a fait la fête. On se fait des amis. C’est un style de vie. On ne veut pas rentrer chez soi, car quand on arrive à la maison et qu’on s’installe, on se dit qu’on ne va nulle part, il n’y a pas à manger, il n’y a pas de fans… C’est le retour à la vraie vie et ça peut être ennuyant, surtout quand on est habitué à cela ! Ca fait bizarre de se dire qu’on doit aller à l’épicerie pour chercher du pain, payer quelques factures, se disputer avec sa copine, son copain ou peut importe ! Ce que les gens normaux font en fait !

Je crois qu’on a fini, un dernier mot pour la fin ?
On verra ce qui se passera ce soir… Je pense que ce sera un bon concert !


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