Interview faite par mail par Matthieu

Salut et merci de prendre le temps de répondre à nos questions ! Je te laisse te présenter.
Florian (basse) : Salut amigo, je me présente, Florian Saillard, bassiste du groupe.

Comment présenterais tu le groupe à quelqu’un qui n’en a jamais entendu parler ?
Ça m’arrive souvent de répondre à cette question, à savoir: "Tu fais quoi comme musique ?", aux personnes que je rencontre dans mon quotidien et qui veulent prendre la peine de me connaître. Donc je vais te dire texto ce que je répond : "Je joue dans un groupe de metal flamenco" ni plus, ni moins (rires). La réponse qui revient quasi à chaque fois : "Metal flamenco !!! Ça existe, c’est possible ?". Donc je présente souvent le groupe en disant que l’on incorpore des éléments purement flamenco sur du metal extrême avec un chant en espagnol.

Comment te sens-tu, quelques mois après la sortie de "La Caída De Tonatiuh", votre second album ?
Mal (rires). Quand même pas, mais je vais être honnête, j’attendais un peu plus d’entrain pour cet album, plus de promo, plus de tout… Après je suis conscient qu’on a pris beaucoup de temps pour le sortir et qu’il s’est passé 7 ans entre les deux albums. Cependant je suis content de voir qu’il y a encore beaucoup de "fans", qui sont restés fidèles au projet. Et c’est grâce à eux qu’on a pu sortir ça et qu’on a un petit peu de "succès" aujourd’hui. Mais mes attentes sont beaucoup plus grandes et on veut arriver beaucoup plus haut.

Le groupe mélange des éléments flamenco avec un death metal puissant et sans concession, qu’est-ce qui t’a poussé à utiliser deux styles aussi éloignés ? Quelles sont tes influences dans chacun des styles ?
Je n’étais pas dans le groupe quand le concept est né, mais je parle de temps en temps à Lionel (rires) et depuis je peux te dire avec assurance qu’il a voulu mélanger ses deux passions musicales. Paco de Lucia est la plus grosse influence dans le style flamenco, sans aucun doute. Pour ma part, Carles Benavente est une très grosse influence. Quant au metal, je dirais que ça va emmerder les lecteurs tant il y a de groupes à citer. La scène metal est beaucoup plus abondante que la scène flamenco.

Les paroles du groupe sont toutes en espagnol, ce qui est plutôt rare pour un groupe de metal. Pourquoi avoir choisi cette langue plutôt qu’une autre ?
Le flamenco est né en Espagne, Andalousie pour être précis. C’est pour le coup plutôt naturel que le chant soit en espagnol, d’autant qu’il n’y avait que du chant à l’origine du style !!! De plus, Esteban est natif de là-bas. On aurait pu avoir un chant espagnol sur les parties fFlamenco et anglais ou français sur les parties électriques, mais dans son ancien groupe Como Muertos, il chantait en espagnol et cela de façon plus que réussie.



Vous avez récemment engagé Olivier en tant que deuxième guitariste, est-ce que c’est facile de composer avec un membre fraîchement arrivé dans le line-up ?
On a longtemps joué avec une guitare enregistré en live. On aurait pu continuer ainsi mais dans le groupe ça divisait un peu sur l’histoire du play-back. L’image que cela renvoyait etc… C’est donc pour les lives qu’il a été décidé de recruter un autre guitariste. Pour assurer les parties rythmiques des guitares saturées. Olivier a fait son premier concert avec nous en Mai 2017. Il n’a donc pas composé sur l’album. Donc ça été facile de composer avec un membre fraîchement arrivé (rires).

Le titre “ Corazón Al Cielo ” est un hommage à Paco de Lucía, comment ce grand homme a influencé ta culture musicale ?
Pour ma part, c’est un artiste que je suivais et que j’écoutais avant même de jouer dans IMPUREZA. Il est pour moi, et pour beaucoup je pense, le plus grand dans le style. C’est l’artiste dans le flamenco qui a su prendre des risques dans sa carrière. Il a incorporé des éléments et fait des mélanges qui étaient "inconcevables" par les anciens. Il était totalement logique de faire un hommage dans l’album tant il nous a influencés.

Il y a énormément de groupes de death metal qui se forment, et beaucoup qui n’arrivent pas à percer, comment expliques-tu le succès d’Impureza ? Quelle est ta vision de la scène death metal française ?
"Succès d’IMPUREZA" (rires). Je ne pense pas que l’on puisse parler de succès quand même. On a une petite notoriété grâce aux personnes qui nous suivent depuis le début du projet mais succès c’est un peu fort. Je pense que l’on fait parler de nous car nous mélangeons deux styles radicalement opposés. C’est la seule raison. Personnellement, je n’écoute pas de nouveau groupe dans ce style. Je suis un peu les sorties des groupes que j’écoutais avant mais c’est tout. Je pense que c’est une scène qui tourne un peu en rond. Et puis le death metal, je le préfère quand il tourne un peu vers le black. Il faut que ça sente la mort. Donc tous les groupes "technicos-techniques", j’écoute pas trop car ça manque cruellement d’ambiance. Les deux groupes de death français qui se démarquent actuellement sont Ritualization et Temple Of Baal.

Entre le dernier EP (2013) et ce nouvel album, il s’est passé 4 ans. C’est long 4 ans pour un groupe ? Qu’est-ce qui s’est passé en 4 ans pour vous ? Musicalement parlant, au niveau de la composition, de la signature chez Season Of Mist...
C’est très long, trop long même. Mais ça n’a pas été une mince affaire. On a commencé l’enregistrement en Janvier 2015, pour dire… Les groupes de notre calibre rencontrent beaucoup de problèmes et notamment le problème financier. Ensuite beaucoup d’inactivités et du coup plus compliqué de trouver un label qui veut bien te distribuer. On voulait faire un produit de qualité aussi et dans l’autofinancement, il faut être patient..

Un souvenir backstage particulièrement marquant à partager avec nous ?
Franchement, non. Avant le show, je suis sérieux donc il n’y a rien à raconter. Et après le show, je suis dans un état second, et on passe dans le domaine privé. (rires)



Ton meilleur et ton pire souvenir de scène ?
Avec un autre groupe, au Hellfest !!! Je rentre sur scène, premier morceau, tout se passe bien quand sur la fin de celui-ci, ma sangle de basse lâche. Je finis le morceau le pied sur le retour et la basse sur le genou. Tout en terminant le morceau, je regarde vaguement ce qu’il se passe, et je m’aperçois que ça va être la merde!!! La tête de la vis qui prend la fixation pour mettre la sangle qui s’est cassée… Imagine le bordel. Pas de basse de spare et je joue sur des instruments fretless donc même si c’est le Hellfest, je me dis pas que les gars vont me trouver en une minute un instrument. Travaillant dans le domaine du spectacle depuis peu, je chope le régie plateau, en lui demandant son plus beau rouleau de gaffer. Le mec est professionnel, il a tout de suite compris. Tu sens pour le coup que tu es au Hellfest. Je me souviens, le deuxième morceau commençait avec un riff à la guitare qui traînait un peu. Le gratteux de l’époque avait fait traîner en me voyant légèrement en galère en train de réaliser une accroche de manouche pour faire tenir la sangle. J’ai même eu du mal à enlever le gaffer après pour dire… Donc tu passes d’un état où tu sens la malédiction s’abattre sur toi, à un super souvenir bien rock’n’roll comme on les aime (rires). Ma moralité : beaucoup de choses se forgent dans la douleur (rires).

Quel est ton dernier coup de coeur musical, français ou non ?
Merrimack ("Omegaphilia"), Gojira (Magma), The Weeknd.

Tu es tour manager et tu peux choisir trois groupes, avec Impureza en première partie, qui choisirais-tu ?
Aucune idée… Je choisirais plutôt des groupes pour lesquels on ferait la première partie. Sans réfléchir, OBSCURA, NILE, et MELECHESH.

Quel conseil donnerais-tu à un jeune groupe de metal qui décide de se lancer en France ?
Déménager (rires)), partir dans des pays où il y a une culture du rock.

Je te laisse ajouter quelques mots pour conclure !
Merci de ton intérêt pour nous, ça fait plaisir.


Le site officiel : www.facebook.com/impurezaconquista