Interview faite par mail par Matthieu
Salut Steffi ! Peux-tu te présenter ainsi que le groupe ?
Steffi (chant) : Salut à tous ! On est [IN MUTE], Adri à la batterie, Cristóbal à la guitare lead, Mikel à la
guitare rythmique, Pedro à la basse et moi, Steffi au chant.
Comment tu décrirais la musique d’In Mute à quelqu’un qui ne vous a jamais écoutés ?
Comme un groupe de death mélodique, avec des racines scandinaves, qui combine
des riffs lourds et rapides avec une voix gutturale. A cette base, on ajoute des lignes
vraiment mélodiques qui donnent la dynamique aux sujets, bien qu’on essaye de ne pas
perdre l’aspect violent.
Comment fonctionne la composition dans In Mute ?
Principalement basée sur la discussion et le consensus. On essaye de prendre en
compte chaque contribution, parce que tu ne sais pas à quel point une idée peut être bonne
si tu la refuses sans même l’essayer.
La majorité des riffs sont composés par Cristóbal, et après ça on essaye de donner forme à
la chanson, en ajoutant une nouvelle structure ou d’autres riffs, mais tout est très
consensuel et on pense au résultat final plus qu’aux instruments en eux-mêmes.
Tu as remplacé Alberto en 2010, comment tu te sens quand tu dois chanter des titres du
premier album ? Est-ce que c’est simple à transposer avec ta voix ?
En fait, actuellement on ne joue plus de titres du premier album, mais on l’a fait
pendant un moment. Ca n’a pas posé de problème, la seule chose que je préfère c’est
chanter en anglais. Mais si tu veux parler de la tonalité ou quelque chose comme ça… Pas
de souci. En fait, tous les nouveaux titres depuis que je suis arrivée sont sur une tessiture
assez large.
Il y a beaucoup de comparaisons avec Arch Enemy (une femme qui hurle et qui remplace
un homme, vous jouez tous les deux du death mélodique), est-ce qu’ils sont une influence
pour toi ?
Pour moi personnellement, je trouve ça vraiment excitant qu’on soit comparés à un
groupe de cette influence. Bien que j’aie le sentiment que ce soit plus parce que nous
sommes toutes les deux des femmes qui chantent plus que le fait qu’on fait une musique
similaire à la leur. Si j’écoute simplement la musique en mettant le CD, je ne dirais pas
vraiment que c’est comme Arch Enemy. Les riffs et la tessiture ont plus de choses en
commun avec d’autres groupes que celui-là particulièrement.
On ne voit pas souvent de groupes espagnols dans le paysage metal européen, à part
Avulsed, Angelus Apatrida et Mago De Oz. Est-ce qu’il y a une grosse scène underground
en Espagne ? Est-ce qu’il y a une sorte de domination par un genre ?
En fait, quitter le pays est toujours un défi, et un rêve, pour un groupe, et surtout si ta
musique n’est pas commerciale ou qu’elle n’atteint pas un si grand public que ça. La scène
underground a son public, et ça montre qu’il y a de plus en plus de groupes de ce style dans
d’importants festivals espagnols. Mais si tu veux sortir de l’Europe pour quelques concerts,
ou partir en tournée, il faut vraiment planifier les choses pour ne pas te ruiner tout au long du
chemin (rires).
Sur l’album "Gea", trois titres en particulier semblent s’enchaîner, ils s’appellent les "Gea’s
Defence", c’est un concept-album ? Qui ou qu’est-ce que c’est que Gea, et que raconte
l’album ?
Oui, les trois premiers titres correspondent à l’histoire qui donne son titre à l’album.
"Gea" vient de la mythologie grecque, et personnifie la Terre. A travers ça, on a voulu se faire
une sorte d’hommage. Du même point de vue que nous sommes faits de cellules, les
humains sont une cellule de plus de la Terre.
Pour l’histoire, on a plus ou moins défini l’approche, un noeud et une finalité. D’où le titre de
chaque :
- "Disease", où on découvre qu’il est malade et qui en est la cause
- "Alchemy", où il essaye de se soigner en transformant les cellules qui le blessent
- Et enfin "As We Are", qui traite de sa frustration, de la culpabilité, du suicide et du
cannibalisme
Le reste des thèmes font allusion aux mêmes problèmes, mais avec une approche plus
réaliste, comme ça l’est aujourd’hui, comme nous les humains nous comportons en tant
qu’espèce.
Tu es chanteuse et manageuse, est-ce difficile de combiner ces deux tâches ?
(rires) Ouais, ça se combine. Toutefois, c’est beaucoup de boulot !
Dans [IN MUTE], mon boulot, à part l’aspect musical, c’est de m’occuper intégralement du
management du projet, qui implique le management interne (presse, management et
tournées, les campagnes de promotion et la publicité en ligne ainsi qu’hors ligne, l’écriture
de la ligne éditoriale, les budgets, les négociations et contrats, les comptes, le
merchandising, la boutique en ligne, les bases de données, le mailing, trouver de nouveaux
contrats, les fournisseurs, etc…).
Le dernier titre est une reprise de Metallica, est-ce que c’était important pour le groupe
de reprendre ce titre en particulier ? Qu’est ce que Metallica représente pour toi ?
On est un groupe qui aime les reprises. Ils nous rappellent d’où nous venons, au-delà
des titres qu’on aurait aimé composer (rires). Metallica est une vraie référence pour le metal
en général et pour tout le groupe. C’est pour ça qu’un jour, on était dans le van avec notre
technicien, Raul Abellán, et il nous sort “Pourquoi vous ne feriez pas "Damage Inc." ?”.
La réponse a été unanime. C’est “InMutable”, et c’est violent !
Je pense que c’était aussi un super cadeau d’anniversaire pour notre coach.
Comment tu te sens sur scène ? Est-ce que Steffi la chanteuse est un
personnage différent du manager Steffi ? Et de Steffi en tant que femme ?
Steffi sur scène est une Steffi sans peur. J’adore cette sensation. Je peux
être comme je le sens à chaque instant. Mais évidemment, ça n’arrive que le temps
du set.
Le manager est une femme stricte et exigeante. Qui aime que tout soit sous
contrôle.
La femme que je suis… est quelqu’un qui doit se battre tous les jours elle-même et
avec le reste du monde pour pouvoir avancer. Comme chaque autre personne. Avec ses peurs, ses forces, ses problèmes. Une humaine et rien d’autre.
Heureusement que je peux combiner tout ça pour échapper à la routine.
Quand as-tu décidé de devenir chanteuse de metal professionnelle ?
Je chante depuis que je suis enfant, je savais juste que ma vie y serait
connectée, mais je ne l’aurais jamais imaginé de cette façon. Je me souviens de moi
à 14 ou 15 ans, écoutant mes CDs de Sepultura, Machine Head, Marilyn Manson,
Cradle Of Filth, Deicide, Korn, Dream Theater, Dimmu Borgir, Children Of Bodom,
Cannibal Corpse… Des trucs variés, mais toujours à fond dans le metal. Plus ça
criait, plus je voulais les écouter. Mais je pense que je n’ai jamais décidé de devenir
chanteuse professionnelle. C’est quelque chose qui te vient lentement et tu ne le
réalises pas jusqu’à ce que ce soit là.
Quel serait le line-up avec lequel tu rêverais de tourner ?
On serait très heureux de tourner avec pas mal de groupes. Donc je ne peux
pas tous les citer. Mais At The Gates, Decapitated, Death et pas mal d’autres
seraient sur la liste. C’est impossible pour quelques uns, mais bon…
Tu préfères un solo épique ou une rythmique lourde ?
Je peux tous les apprécier s’ils sont au bon endroit dans la chanson !
Quel est la première chanson metal que tu aies écoutée ?
Je n’en suis pas certaine. Mais ça devait être Sepultura, Metallica ou
Cannibal Corpse.
Pourquoi as tu choisi de jouer du metal ?
Je ne l’ai pas choisi. Le metal m’a trouvée et m’a choisie.
Quelle est la plus grande preuve de dévouement que tu aies reçue de tes fans
?
Des faux comptes de moi sur les réseaux sociaux.
Merci pour avoir pris le temps de répondre, peut-être que tu as quelques mots à
adresser à vos fans français ?
Bien sûr. Merci de nous avoir offert l’opportunité de parler avec vous. Pour
tout le soutien que vous apportez au groupe. Et tout particulièrement aux fans de
French Metal. On espère vous voir tous très bientôt en tournée en France !
Le site officiel :
www.inmute.com
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