Interview faite par mail par JU

Vous avez quitté le label Thundering Records pour le label Deadlight Entertainment : de nouveaux objectifs sont-ils en jeu (tournée, ventes, budget) ?
Non, du tout et bien au contraire. Nos objectifs restent les mêmes et sont désormais partagés par notre nouveau label. Nous sommes heureux d’avoir trouvé un label aussi déterminé et investi que Deadlight. Se sentir soutenu et accompagné est une chose essentielle pour un groupe qui "démarre". La tournée est gérée par Die Ecke Prods donc là rien ne change. En ce qui concerne l’aspect financier de la chose, les ventes sont liées à la promo mais surtout aux dates de concert. Un groupe qui sort un premier album et qui n’a ni dates de concerts ni promotion ne vendra pas énormément d’album, sachant qu’à aujourd’hui en France, un groupe de metal qui fonctionne bien vend entre 400 et 600 albums. Nous sommes conscients que ça n’est pas avec le metal que nous pourrons nous payer des villas de luxes ! (rires)

Votre album "First Act Of Violence" est chroniqué à ce jour sur le webzine. Comment la création des chansons s’est-elle déroulée jusqu’à la production de l’album ?
J’ai créé le groupe en 2006. J’ai maquetté tous les titres tout seul. Une fois le "produit" fini j’ai recherché des musiciens par annonces ou par connaissances. Le premier à me rejoindre a été Kaiin (guitare) puis Träume (guitare) et enfin Sly et Krasch qui sont arrivés après un changement de line-up vital. Une fois le groupe au complet, nous sommes passés à l’étape d’arrangement pour que chacun puisse apporter ses idées. Enfin une préproduction pour être sûr que tous nos arrangements sonnent bien sur CD. Voilà et la phase finale fût le studio en Mai 2008.

Pouvez-vous me dire de manière générale le thème principal des chansons même si on pense le deviner avec votre titre d’album ?
Les thèmes sont ceux de la vie de tous les jours : l’envie, la colère, la haine, le désespoir, l’espoir, la vie, la mort, la religion etc… Les paroles de cet album sont très personnelles et résultent d’une période de vie assez sombre. Cet album est une sorte de thérapie pour moi ! (rires)

Votre style a-t-il toujours été défini au départ ?
Oui. Je voulais faire une musique efficace et surtout "live". Un mélange entre le death-metal que j’ai toujours écouté et le hardcore qui reste, pour moi, de l’énergie et de la hargne à l’état brut. Cependant les personnalités et les envies de chacun ont fait évoluer le groupe vers quelque chose de plus brutal. Ce qui a surtout fait évoluer le groupe c’est le live. Une fois que les morceaux prennent réellement vie sur scène tout change. La façon de les jouer, de les interpréter etc… En live l’album est beaucoup plus death metal, Krasch rajoute beaucoup de blasts en live et de tapis de double, Kaiin et Träume harmonisent plus certaines parties et la basse renforce tout ça. Bref, il faut venir nous voir ! (rires)



Quels sont les groupes qui vous inspirent le plus et qui resteront encore à ce jour connus dans les 10 prochaines années dans le milieu metal ?
Donc forcément on va prendre des groupes médiatisés. Question difficile puisque chacun d’entre nous avons des affinités musicales différentes mais je dirais : Devildriver, Behemoth, Machine Head, Arch enemy, Fear Factory, Bury Your Dead, Strapping Young Lad, In Flames, Slipknot, Gojira.

Combien de temps faut-il pour préparer une tournée et quels sont les avantages et les contraintes ?
Les contraintes sont professionnelles, car les patrons ont du mal à accepter qu’un salarié pose des jours et ait une vie en dehors de son entreprise. Rajoute à ça l’image d’épinal que se coltine le métalleux… Tu as la recette parfaite pour pointer au chômage ! (rires) Les avantages ? Là encore c’est par rapport au travail, on sait qu’on ne sera pas dispo bien à l’avance donc on a le temps de s’organiser en fonction et de faire passer la pilule à nos patrons ! (rires) Pour en revenir aux contraintes, je n’en vois pas vraiment. Nous sommes là pour faire des concerts, et nous avons la chance de pouvoir le faire, se plaindre serait vraiment mal venu ! Le temps de préparation d’une tournée ? Il faudrait poser la question à Romain de Die Ecke pour avoir quelque chose de précis, mais long, très long. Beaucoup de temps passé au téléphone, à envoyer des mails, à relancer les orgas, à négocier etc… Bref beaucoup, beaucoup de temps !

En dehors du metal, avez-vous d’autres passions ?
En général ça se résume à un seul mot : la musique. Notre temps libre nous le passons à faire de la musique, soit en donnant des cours (Traume et Krasch) soit en faisant de l’import / export de matériel (Kaiin), des réparations ou de la lutherie (Sly) et du graphisme et du mix pour moi. Donc voilà. Nous sommes des musiciens ! (rires)

Je suppose que vous entendu parler que des sites extrémistes Chrétiens Français ont essayé de faire annuler le festival du Hellfest en le proclamant comme un rassemblement satanique. Quels arguments auriez-vous à leur répondre ?
Le souci avec les extrémistes est qu’ils n’écoutent rien et n’ont aucune sensibilité pour une éventuelle discussion, pas un monologue comme ils le font, mais une discussion, un échange. Je peux comprendre que le Hellfest ou la musique metal puisse faire peur. L’inconnu fait peur. Mais c’est en s’y intéressant de plus prêt, sans aprioris, que les gens de l’extérieur pourront comprendre que ça n’est que de la musique et que le Hellfest n’est qu’un festival comme un autre. Très honnêtement je proposerais au leader de ce mouvement chrétien de venir dans ce fest, ou un autre et de découvrir ce qu’il s’y passe réellement. Une sorte de "vis ma vie de métalleux". Et j’aimerais aussi découvrir son monde, cela me permettrait de comprendre un peu mieux leurs peurs. Car une telle réaction ne peut être dirigée que par la peur. En fait je les plains. Ils prônent une religion qui est censée aller vers les autres et s’ouvrir aux autres, et ils font tout le contraire. Mais en tout cas l’invitation pour ce "vis ma vie" est lancée !


Le site officiel : www.livarkahil.com