Interview faite par mail par E.L.P

Salut à toi, Andy, et merci de bien avoir voulu nous accorder ces quelques instants pour répondre à nos questions, mais également, merci pour "Dawn Of The 5th Era" !... Ma première question est assez simple et porte sur votre introduction : "Enter The Asylum". Entrer dans votre nouvel album au travers de cette petite "berceuse" peut paraître bien étrange. Quel lien pourrait unir cette piste au plus brutal contenu du reste de l’album ?
Andy Gillion (guitare) : Bonjour à toi aussi ! Eh bien, "Dawn Of The 5th Era" n’a, à vrai dire, pas de sujet particulier, mais si l’on écoute avec attention, on pourra retrouver ce thème de l’introduction, réapparaissant tout au long de l’album sous des formes et des tempos différents. Cette introduction nous a été inspirée par le jeu vidéo American McGee’s Alice, et je dois bien admettre que j’adore la façon dont elle construit, avec une certaine angoisse, une sorte de chemin vers la folie induisant alors le reste de notre album !

Pourquoi avoir ainsi décidé d’opter pour cette pesante et parfois angoissante ambiance "Burtonesque" ?
Si l’on ne parvient pas à captiver l’auditeur dès le premier titre, la première note, on se retrouve avec la moitié du public en moins alors que l’album n’a même pas encore commencé...Ce titre a été pensé pour prendre l’auditeur par la main et le placer au coeur d’une dramatique mise en scène du ton général de l’album, j’y vois même un certain souffle épique ! C’est le calme avant la tempête...

Suivant très rapidement cette introduction, nous sommes très vite plongés dans une virulente suite d’harmonies, arpèges et autres figures de technicité guitaristique. Est-ce là le coeur de votre véritable signature musicale ?
La "signature musicale" du groupe, comme tu dis, a toujours été particulièrement énergique, tout en gardant en vue une certaine mise en avant mélodique. Je pense que cet album ne déroge pas à la règle mais pousse également cette fameuse signature dont tu parles, un cran au dessus, sans jamais oublier la lourdeur et l’agressivité de notre son ! C’est précisément ce travail mélodique qui nous différencie de beaucoup de nos contemporains, d’ailleurs. Trop de groupes actuels oublient de se concentrer sur la beauté du son, négligent la brillance de la musique, et se contentent de savoir qui jouera le plus fort et sera le plus violent... Nous préférons prendre le temps de poser les choses et de nous exprimer le plus personnellement possible au travers de notre approche mélodique.

Si tu devais n’en choisir qu’un entre la guitare et le clavier, quel serait, pour toi, l'élément le plus représentatif de votre "voix" mélodique ?
Les guitares sont, et je pense, resteront, le point fort de notre âme mélodique, la base de notre définition artistique. Le clavier et autres éléments électroniques (samples...etc), sont plus là pour souligner davantage les guitares, pour apporter une dimension de plus, un souffle pouvant parfois aller jusqu’à leur trouver une place prépondérante comme sur certaines compositions où ils prennent la forme de solos. Je suis très (trop) souvent déçu par les productions metal actuelles, il y a tellement plus de choses à faire avec une guitare que simplement mutiler sa corde grave jusqu’à épuisement... Utilisez des notes ! Mettez-vous au service de la créativité et de votre imagination !...

Certaines lignes semblent justement avoir été pensées avec énormément de soin, comme si elles étaient prévues pour être orchestrées, avec une toute autre profondeur dans leurs développement. En a-t-il été question ? Est-ce de cette façon que vous travaillez ?
J’ai vraiment pris un plaisir fou a assembler et composer les lignes de synthé pour cet album. Il peut parfois y avoir des choses qui échappent à certains auditeurs à des moments où les éléments s'imbriquent tous pour créer un véritable enchaînement dynamique de strates sublimant la beauté et la subtilité du son.

Ces fameuses parties ont souvent pour effet d’apporter un côté "épique" aux titres concernés, j’en veux pour preuve "Innocence Lost". Pourrais-tu m’en dire davantage ?
Eh bien oui, j’ai, avant tout, voulu écrire un morceau très inspiré par la patte Hans Zimmer, un titre orchestral, profond, puissant et axé sur le riff d’introduction. Si l’on prête l’oreille, on retrouve bien cet esprit "Pirates des Caraïbes" ! Je ne sais pas si c’est fondamentalement une bonne ou une mauvais chose, mais, en tout cas, c’est typiquement le résultat que je cherchais (rires). Les cordes apportent une toute autre dimension au morceau. Je voulais vraiment arriver à composer au moins un titre avec de fortes et lourdes lignes de cordes ! De mémoire, ça n’avait pas été réalisé par le groupe depuis le titre "The Unborn"... J’aime, plus personnellement, énormément écrire ce genre de pièces plus orchestrales et je pense que ça a été payant sur des compositions comme "Monster In Me".



Il existe une incroyablement mince frontière entre les arrangements melodeath et les respirations symphoniques / power et progressives, entre la technicité death des riffs et la virtuosité mélodique des démonstrations néo-classiques mais vous semblez avoir atteint un point où tout s’imbrique au coeur de vos ambiances. Serait-ce dû au liant apporté par la voix ? D’où penses-tu que cela puisse trouver sa nature ?
C’est très délicat de définir la nature du son d’MPE... Tout ce que nous savons lorsque nous assemblons un album, c’est qu’il doit sonner, résonner et vibrer comme nous. Nous avons tous nos propres lots d’influences et c’est naturellement ce qui contribue à former notre son commun, celui du groupe. Ville et Mikko sont, par exemple, bien plus fans du death traditionnel alors que je suis bien plus amateur de progressif / néo-classique. Nous communiquons donc énormément dès que j’ai composé une démo ou imaginé quelques titres pour m’éviter de perdre le Nord et de me lancer dans des pièces toutes plus improbables les unes que les autres (rires) ! Si Ville ne me donnait pas son avis, nous finirions très certainement avec un album entièrement composé de solos, et avec, pour fond sonore, un choeur orchestré à la Hans Zimmer (rires) !... Hmmm, je pense que je viens de décrire mon nouvel album solo, "Watch This Space"... !

Qu’aviez-vous en tête lors de la composition, pour en arriver à un pareil équilibre dans le déroulement de cet opus ?
C’est assez simple à vrai dire, tous les titres ont eu, pour point de départ, un très bon riff ou une très bonne idée, tournés et retournés pour en trouver la meilleure expression. Le premier titre a avoir été écrit pour cet album l’a été en Septembre 2012 et c’est, paradoxalement, aussi le dernier a avoir été finalisé. L’expérience reste le seul réel moyen de jauger, d’équilibrer nos attentes lorsque nous façonnons un album, c’est un long travail permettant, à terme, d’arriver à créer des morceaux tous plus dynamiques les uns que les autres. Je pense que "...And Death Said Live" repose sur trop de similitudes internes dans ses structures, et j’ai donc naturellement eu envie de m’en éloigner pour ce dernier opus, de m’assurer qu’il y ait plus de variations, de changements d’intensités pour bombarder l’auditeur du début à la fin sans monotonie ni fatigue de l’oreille ! Chaque titre a été pris individuellement pendant son écriture mais ils ont tous pour point commun d’avoir un développement alternant rapidité et petites pauses pour laisser à notre public le temps de prendre la mesure de ce qu’il a sous les yeux, d’en découvrir toutes les subtilités. Il faut savoir allier la lourdeur et la finesse pour apporter toutes cette "saveur" dans un album comme "Dawn Of The 5th Era". Ce n’est jamais simple et trouver cet équilibre demande beaucoup de soin et de recul.

Et qui serait donc en charge de toute cette créativité au sein du groupe ? Qui parvient à prendre le recul nécessaire à apporter ce dynamisme durant tout le processus de création ?
Ville écrit les paroles tandis que j’en écris la musique. Certains médias nous appellent "Les Nouveaux Elton John & Bernie Taupin" (rires). Le "processus" pour reprendre tes termes, implique plusieurs choses: d’un côté, mes phases d’écritures et d’enregistrements, et de l’autre, Ville qui reçoit les idées et les démos. Il porte un regard juste et fin sur les titres et ses avis sur ce qui va et ne va pas sont très précieux pour nous permettre d’avancer ! Nous avons également écrit plusieurs des paroles ensemble donc c’est également, et avant tout, un travail de production en binôme.

J’ai eu la chance de vous voir sur les planches du Divan du Monde, il y a plusieurs mois de ça, lors de votre passage aux côtés de Dawn Heist, The Agonist et des très attendus Threat Signal ! Que pourriez-vous raconter de cette tournée à leurs côtés ?
C’était vraiment fantastique ! Nous avons eu la chance de jouer et de rencontrer des gens absolument merveilleux (et notamment nos récents amis de Dawn Heist). Quiconque n’a jamais vécu une orgie à 6 avec des Anglais à l’arrière d’un van de location britannique n’a jamais vraiment vécu ! Que de bons moments...(rires) !

Et quels seraient vos souvenirs du public français ?
Vous autres, Français, nous réservez toujours un accueil des plus chaleureux ! Nous avons vraiment pris énormément de plaisir à jouer chez vous, le public est dingue et j’ai plus que hâte de revenir parmi vous ! D’autant que votre vin et si peu cher mais tellement bon... Mon Dieu ! Mes temps forts de cette tournée ne se résument pas qu’à ça, il y a également eu Travis Montgomery (Threat Signal) me ridiculisant rien qu’en accordant sa guitare ou alors le fait d’avoir souffert de diarrhée pendant toute une semaine dans des pays où les toilettes n’avaient même pas de siège pour s’assoir correctement... Oh, et aussi les diverses MST récoltées au contact des Dawn Heist ! On vous aime les gars ! (rires)

En plus de cette belle tournée, vous avez également pu profiter d’une lourde saison estivale de festivals avec, entre autres (et pas des moindres), un arrêt au Summer Breeze ! Comment avez-vous appréhendé cette aventure ?
C’était un véritable honneur de fouler les planches du Summer Breeze ! C’était tellement important de venir défendre nos couleurs et d’assurer comme il se doit sur les scènes de ces gros événements que nous n’avions d’autres choix que d’en savourer chaque seconde ! Nous avons pu passer des moments très intenses, comme par exemple notre rencontre en coulisses avec Phil Anselmo... Ce type a la poignée de main la plus solide que je connaisse, il a failli m'empêcher de jouer après ça !

Pouviez-vous espérer pareille évolution pour la formation ?
Espérer, oui, mais y arriver, alors ça, non, c’est notre plus grande et belle surprise à ce jour.

Pour revenir un peu sur la formation et votre line-up : vous avez récemment accueilli Kevin Verlay à la guitare. Comment son arrivée a-t-elle été prise au sein du groupe ? A-t-il été difficile pour lui de s’intégrer au projet "Dawn Of The 5th Era" ?
À vrai dire, Kevin est encore en plein phase de test, c’est à une rigoureuse cérémonie d’initiation qu’il doit survivre pour finalement être intégré et trouver sa pleine place dans le groupe (l’une d’elle étant de se dédier à 110% et d’oublier tout contact chaleureux avec le corps d’une femme pendant toute une année pour ce faire), mais je dois bien admettre qu’il s’en sort vraiment bien jusqu’ici et je pense qu’il y arrivera, c’est certain ! Il avait déjà eu quelques contacts avec le groupe, notamment quand il m’a remplacé sur l’une de nos tournées japonaises ou quand il avait remplacé Teemu (bassiste, The Agonist) lors de la tournée de 2013. Nous étions donc déjà bien plus que de simples connaissances au moment où nous avons pris un chemin différent de celui d’Andhe. Quand Kevin nous est arrivé, "Dawn Of The 5th Era" avait déjà été écrit donc il n’a pas eu de réele influence, du moins pas directe en tout cas, sur la composition, avec cet opus, mais je suis sûr que, dans les années à venir, il apportera une touche d’épice supplémentaire à la recette MPE !...

Est-ce délicat pour lui, et pour vous par la même occasion, d’arriver à gérer son implication et son travail au sein de Mors Principium Est et de son autre projet, Agressor ?
Seul le temps nous le dira, mais je suis sûr que nous parviendrons à surmonter toutes ces potentielles difficultés si jamais elles se présentent à nous !

Comment voyez-vous votre avenir, avec, par exemple, votre nouvel appendice nippon de tournée ?
Tourner au Japon a toujours été un rêve pour nous, et nous étions surexcités à l’idée de pouvoir le réaliser, d’autant que nous avons de plus en plus de fans très impliqués en Asie, c’est donc au-delà de ce plaisir, un honneur de pouvoir aller jouer devant eux. Je pense qu’un autre objectif du groupe est celui de pouvoir monter une tournée à l’Est, pour les mêmes raisons qui nous ont poussées à aller rendre visite aux Japonais. C’est important de pouvoir se connecter à ses fans !



Je dois admettre avoir été particulièrement heureux à la découverte de votre nouveau son, entremêlant, à mes oreilles, mes chères sonorités melodeath des années 2000 à de plus modernes accents death, simplement brutaux et directs. Est-ce à ça que se rapproche désormais l’identité d’MPE ?
Je pense que le groupe a son identité propre. Cette dernière est, en définitive, assez simple puisqu’elle reprend effectivement le Death traditionnel et des sonorités allant du melodeath "pur", à de plus modernes styles du genre. C’est surtout rapide, lourd, mélodique et soigné, en plus d’avoir notre touche d’influences personnelles (les nommer serait, je pense, fastidieux, je préfère les laisser aux différentes sensibilités de notre public, sans ça, se serait ennuyeux de cataloguer notre musique...).

Je n’ai, pour être totalement honnête, pas été franchement surpris par cet album si ce n’est par les voix, bien plus marquées, travaillées et mieux mixées que par le passé. C’est indubitablement une perle du genre, contenant tous vos essentiels, mais je me suis surpris à chercher, au cours de mes écoutes, les lignes de basse, ce zest de groove pouvant faire exploser n’importe quelle pépite. Sont-ce mes oreilles qui m’ont trompé ou alors ce choix de mixage et de composition était volontaire quant aux grooves et autres structures apparentes de basse ? Peut-être ressentiez-vous davantage le côté "épique" de vos intentions sur des constructions plus hautes perchées ? (Ndlr : depuis lors, le mixage est apparu, outre ses abondantes différences en comparaison avec "...And Death Said Live", comme bien plus raffiné qu’il ne l’était au moment de la réalisation de l’entrevue)
Hmmm... Difficile à dire, d’autant que je ne suis pas sûr d’être totalement d’accord avec ce constat. Nous nous sommes assis autour d’une table pour nous plaindre, des heures durant, auprès de notre ingénieur, "Plec", du son trop fin, trop sec de notre précédent album. Nous le trouvions alors trop impersonnel et recherchions une production bien plus large, lourde et vivante, et je pense que c’est ce que nous avons réussi à mettre en place avec le mix / mastering final de "Dawn Of The 5th Era". Pour moi, cet album sonne plus large, plus grand, plus affûté que jamais, la profondeur de son mixage laisse pleinement s’exprimer la puissance des leads, ce qui rehausse toute la lecture de l’album. Quant à la basse, c’est toujours affaire de goût, certains de nos fans et de nos amis ont salué cette nouvelle ampleur prise par les rythmiques sur cet opus. C’est, plus que jamais à chacun de se forger son opinion !

Un autre changement est lui aussi venu se glisser dans ce nouvel opus, celui des samples et autres effets électroniques. Ces derniers semblent plus habilement placés, ne servant ainsi que les ambiances (contrairement à des titres comme "Birth Of The Starchild" ou des groupes comme Children Of Bodom par exemple). Le son apparaît comme plus "organique" si je puis dire. Quel discret mais efficace choix ! Mais pourquoi donc avez-vous décidé d’y venir pour cette nouvelle production ?
C’est amusant, certains se sont, à contrario, plaint de ne pas retrouver la quantité d’éléments électroniques qu’ils attendaient ! Comme quoi, les goûts et les couleurs... ! (rires) Pour répondre plus simplement, je dirais qu’il y a ce qui est nécessaire, ce que nous estimions juste au déroulement des morceaux. Je ne vais pas programmer des bouquets de sons sans qu’ils n’aient un but précis, qu’il ne servent un dessein bien particulier dans les titres au sein desquels ils seront intégrés. Il y a effectivement plus de sons orchestraux que de samples purement électroniques sur cet opus (en tout cas moins que sur le précédent, c’est certain), mais c’est ce n’est pas quelque chose qui puisse réellement se prévoir, c’est avant tout quelque chose d’intuitif qui vient au fil de la création pour servir au mieux nos intérêts artistiques !

Pourrais-tu m’en dire plus sur "We Are The Sleep" ?! Je trouve cette piste absolument merveilleuse (au même titre qu’un "I Will Return" ou qu’un "Life In Black"...).
Oh ! Eh bien oui, c’est l’un des derniers titres à avoir été écrits si je me souviens bien, et ce n’était pas un titre que j’aurais imaginé si "spécial". Certains titres sonnent, dès leur composition, comme des "meneurs", des morceaux faits pour diriger l’ensemble et sortir du lot, certains sont plus discrets mais ont le potentiel pour devenir le petit préféré... "Monster In Me" n’était absolument pas, par exemple, pensé pour être l’un de nos titres principaux à sa sortie de démo, mais lorsque nous l’avons découvert ou plutôt re-découvert après le mixage final, nous avons réalisé à quel point il était intense ! Tu devrais discuter des paroles de "We Are The Sleep" avec Ville, mais musicalement c’est surtout une très chouette base rythmique avec un fabuleux breakdown lead en son centre. J’aime particulièrement le groove de ce morceau dont le premier riff s’est trouvé inspiré par le titre "Pressure" ("The Unborn"), son motif est très similaire, mais nous y avons ajouté une belle touche mélodique.

Je n’ai guerre trouvé de réels liens artistiques avec des groupes qui vous sont contemporains si ce n’est avec certains titre d’Allegaeon. Ce nom t’est-il familier ? Quels groupes (metal ou non) reviennent souvent dans vos influences et vos esprits lors de la composition ou plus simplement lorsque vous souhaitez vous délasser en musique ?
Allegaeon tu dis ? Je n’en avais jamais entendu parler mais vais me pencher sur leur cas avec attention ! Tu sais, quand je crée quelque chose pour MPE, j’ai pour habitude de me baser sur les albums précédents, pour m’en inspirer en plus de n’importe quelle nouveauté pouvant trouver sa place dans mes nombreuses écoutes. Mon cerveau est constamment en surproduction, il ne cesse jamais de composer, c’en devient épuisant et il m’arrive souvent de perdre le sommeil à force de vouloir sortir ces idées de ma tête. Je suis souvent obligé d’enregistrer mes idées en les fredonnant dans le dictaphone de mon téléphone pour éviter de les perdre ! En revanche, dès que j’arrive à me mettre en veille ou à me relaxer, j’ai besoin de calme et de quiétude, en ce moment c’est le groupe The Reign Of Kindo qui m’aide à ne pas sombrer dans la folie. Ça et des pièces classiques comme du Chopin par exemple.

Ce n’est plus un secret, vous avez un sens très précis et affuté des mélodies et des ambiances. Des titres comme "Aspricity" et "Welcome To The Asylum" en sont les preuves (comme, en leur temps, "Oblivion" ou "...And Death Said Live"), avec de bien efficaces ambiances. D’où vous est venu ce goût pour les ambiances, et parfois la mélancolie de ces atmosphères, de ces interludes ?
Ça a toujours été au coeur des appétits du groupe. Moi-même, je suis un fan inconditionnel de tout ce qui est instrumental. Ce sont des éléments qui apportent la respiration et la brillance nécessaire à l’auditeur pour se mettre à son aise dans le morceau. C’est une structure un rien différente mais elle est, à mon sens, bien plus efficace, du simple fait qu’elle nous permette de nous y exprimer avec aisance et sensibilité, sans conformisme.

Pourrais-tu nous en dire davantage au sujet de l’histoire encadrant le déroulement de cet album ? Suit-elle ce que vous aviez créé au travers de ses prédécesseurs ?
Ville pourrait t’en parler en long, en large et en travers ! (rires) Pour simplifier le propos, les titres "God Has Fallen" et "Monster In Me" pour lesquels j’ai également écrit les paroles traitent respectivement, pour l’un, des anges tentant de se venger des Hommes pour avoir tué Dieu, pour l’autre, du Monstre décrit par les hommes une fois confrontés aux morts sur le champ de bataille. Ici, l’Homme est hanté par le souvenir de ses actes et de ses victimes, il en est tourmenté jusqu’à la folie !

Vous avez décidé, pour cette dernière sortie en date, d’opter pour une illustration on ne peut plus colorée comparée à vos précédentes pochettes. Pourquoi donc ?
Il n’y a véritablement pas de raison à ce sujet, nous tenions à laisser au graphiste le plus de latitude possible, il avait carte blanche avec pour seule contrainte d’inclure dans ses idées, la figure du 'Prophète de la Mort' présenté sur l’illustration.

Nous y voilà, il est maintenant temps pour moi de te remercier, pour ces réponses, pour cet album et pour le plaisir à venir si d’aventure vous repassez par Paris. Les derniers mots de sagesse sont tiens ! Encore merci !
Oh ! Merci à toi aussi, ainsi qu’au public françai s! Merci pour ces années de soutien ! Tu veux de la "sagesse" ?!... Hmmm... Ne commandez pas le burger à l’encre de Seiche si vous allez dans un McDonald’s asiatique ! C’est exactement comme ça en a l’air !...


Le site officiel : www.morsprincipiumest.com