Salut, nous sommes ici pour parler de la sortie de votre premier album "Pandemonium" qui vient soutenir votre premier EP sorti en 2009, j’ai pas mal de questions à vous poser mais avant cela, merci de vous présenter, de présenter les différents membres du groupe et de me parler un peu de l’histoire du groupe.
Damien (guitare) : Ici on a notre petit Franck au chant et moi-même, Damien, à la guitare. On a Bastien au clavier, qui a contribué à la jeunesse du groupe, à l’EP. Manu qui nous a rejoints dans le groupe durant les sessions d’enregistrement du premier album, juste après la sortie de l’EP, et Stéphane à la basse qui nous a rejoints en même temps que Manu en fait. Le premier noyau s’était construit de moi-même, Bastien et Jennifer. Sur le premier EP c’était donc une voix féminine.

Bien, les présentations faites, on peut attaquer ! Parlez-moi un peu de vos goûts musicaux perso.
Franck (chant) : Nous concernant c’est assez large. On écoute du classique du jazz, du metal. Perso ce que j’écoute le plus c’est du Iron Maiden, du Angra, du Rhapsody, Helloween. Ca reste dans ce genre de choses même si, évidemment, je n’écoute pas que ça. Dream Theater aussi, forcément, puisque j’arrive d’un groupe de prog’.
Damien : Au niveau metal, je n’écoute pas plus de power metal que ça, ça va plus tourner sur des groupes de black comme Cradle Of Filth ou Dimmu Borgir, ou des trucs folk comme Equilibrium.

Pourquoi avoir choisi de faire du power alors ?
Damien : C’est le style qui vient de notre noyau de goûts musicaux et puis c’est là où il y a le plus de choses intéressantes selon nos goûts. Y'a peu de choses intéressantes au final. Y'a énormément de groupes qui s’essoufflent.
Franck : Il est vrai que dans Spheric, mon ancien groupe, on s’échangeaient nos CDs mais ça restait de fait toujours dans les mêmes goûts. Là, dans OPERADYSE, je découvre des univers différents, beaucoup plus extrêmes que ce que je connaissais jusqu’alors, comme le black metal, ou encore Scepticflesh qui envoie vraiment la purée.

N’est-il pas justement difficile, à l’heure actuelle, de composer un énième album de power metal, quand on voit tout ce qui a été fait, sans avoir peur de répéter ce qui a déjà été fait ?
Franck : Il faut savoir tout d’abord que c’est Damien qui a composé 99% de la musique, après, nous, on a juste ramené notre petite touche. Ensuite, pour le style musical, on n’a pas la prétention de dire qu’on a inventé quelque chose, c’est un style qui existait déjà.
Damien : L’initiative de base c’est avant tout de se faire plaisir. Tout a commencé sur un PC avec des démos et ce qui en sort c’est du power sympho, c’est là-dedans que je me retrouve le plus dans l’écriture.
Franck : Il vaut mieux essayer de faire un truc qui nous vient à l’esprit et de le faire bien plutôt que de vouloir copier une recette qui fonctionne avec d’autres et de le faire mal, je prends l’exemple de tous les groupes de black metal, qui sortent à la pelle, et c’est loin d’être bon à chaque fois. Sur cet opus composé par Damien, j’ai tout de suite entendu qu’il avait pris plaisir à le faire, il y a un vrai côté frais dans ce disque qui m’a tout de suite plus, quand il m’a contacté. Evidemment ça reste de l’épique, du power, et on nous compare aux groupes tels Nightwish et autres, donc forcément ça peut que nous faire plaisir, c’est des groupes monstrueux !
Damien : Ce n’est pas Joe le clodo !! (rires)
Franck : Ça montre aussi qu’on ne s’est pas écartés de ce style, qu’on ne s’est pas loupé. Y'a pas de baroque, de choses médiévales, on parle très peu de dragons. Y'a pas de forme de classique comme les premiers albums de Rhapsody avec le clavecin etc… Il y avait un côté frais et beaucoup de potentiel, c’est pour ça que j’ai accepté.

Malgré le départ de votre chanteuse, vous avez su conserver une ligne très mélodique avec Franck. Cela a-t-il nécessité un réarrangement des morceaux que vous aviez initialement écrits pour Jennifer ?
Damien : Franchement non, même pas ! Franck a posé ses lignes de chant dessus et ça a collé tout de suite. Suite au départ de Jennifer, on a casté pas mal de chanteuses et arrivé à un moment, étant ouvert à tout, on s’est dit "Et pourquoi pas un mec ?", d’où l’essai avec Franck qui a été concluant. Il était important pour nous que les quelques personnes qui avaient écouté et apprécié l’EP ne soient pas choquées de ce changement de voix et au final, d’après le retour qu’on a jusqu’a maintenant, les gens sont plutôt contents donc on se dit qu’on a bien choisi.

A la première écoute, j’ai été troublé par la mélodie du chant clair qui, pour le coup, peut s’apparenter à un chant féminin. As-tu travaillé ta voix dans cette optique ou chantes-tu come ça naturellement ?
Franck : Je n’ai pas spécialement changé mes habitudes, j’ai juste plus axé sur le chant clair, en tout cas plus que dans Spheric, avec moins de grain, et du coup ça m’ouvre pas mal de nouvelles perspective sur le spectre de voix pour la suite. Je ne te cache pas que sur deux ou trois passages de 5/6 secondes je n’ai vraiment pas pu m’aligner sur Jennifer. Déjà qu’en entendant ses parties je me suis dis "Ouh là, si elle, elle galère alors moi c’est foutu !", du coup on a réarrangé ça avec un travail de chœurs.
Damien : Il n’y a pas un seul morceau qui a nécessité un changement de tonalité par rapport à la voix de Jennifer, donc gros gain de temps.

Et donc, pensez-vous rester sur ce même line-up ou intégrer par la suite une voix féminine pour effectuer un travail à deux voix ?
Damien : Pour le moment il n’est pas prévu qu’on change quoi que ce soit mais, comme je l’ai dit précédemment, nous sommes ouverts à tout ce qui peut faire évoluer le groupe dans une bonne dynamique donc par la suite, pourquoi pas intégrer une voix féminine, celle de Jennifer par exemple, pour les passages narratifs… Franck : Ca s’est fait comme ça, on ne s’est pas dit qu’il fallait qu’il y ait une voix féminine sur l’album et qui plus est que ce soit elle. Elle était là, ça lui a fait plaisir, et nous on savait que ça allait forcement coller et apporter un plus à l’album donc ça s’est fait naturellement.

Pour le live donc, ça sera du sample ?
Franck : Sur les passages en duo oui, pas le choix, sinon pour le reste je chanterai.
Damien : En fonction des dates, si elle est dispo et que ce n’est pas trop loin de chez elle, elle viendra sûrement chanter ! Ca fera plaisir à tout le monde.

Parlons d’ailleurs du live, que peux-tu me dire des dates qui vont venir soutenir cet album ?
Damien : On est en train d’en parler avec le label, les tourneurs. On va discuter pour prévoir quelque chose sur le premier semestre de l’année prochaine, que ce soit en tête d’affiche ou en première partie.
Franck : De nous-mêmes déjà on va essayer de prévoir des choses dans nos coins respectifs. Je suis moi-même de Frejus, à côté il y a Nice, Montpellier. Manu de son côté est en Bretagne... Nous sommes assez éclatés géographiquement parlant, ce qui implique d’être super carrés en répétition. On répète à 4 tous les mois et à 5 avec Manu tous les 2 mois.
Damien : Ca se passe plutôt bien car Manu est à la batterie et il est super pro. Il arrive en répétition, il envoie et ça passe tout seul ! On n'a pas cette mentalité de groupe de garage.

Donc du coup, pour qui aimeriez-vous faire une première partie ?
Franck : A part les groupes dont on a déjà parlé avant, dur dur… Sonata, Nightwish….
Damien : Gamma Ray ça me plairait bien, Helloween aussi.

Avantasia ?
Franck : Pas tant que ça. Je me suis jamais vraiment mis dessus. Les seules fois où j’ai écouté ça c’est en compagnie de Damien. 2 ou 3 titres comme ça. C’est plus du groupe de studio. Après on a pas mal de groupes français avec qui on aimerait tourner. French Metal à mort ! (rires)

Parlons à présent de l’album, combien de temps avez-vous mis pour le composer ?
Damien : Il y a des titres qui sont là depuis très longtemps. Les premières notes du premier titre de l’album datent déjà de 2006 car il y avait déjà des choses sur l’EP. Après il y a des titres qui sont arrivés tardivement comme "Arcania" dont le duo n’était absolument pas prévu et dont les dernières notes ont été créés en studio durant l’enregistrement. Ma manière de travailler est tres inconstante, à savoir qu’un matin je vais me lever, je vais me mettre sur l’ordi et à la fin de la matinée je vais peut être tout jeter ou, au contraire, sortir un nouveau morceau.

D’ailleurs, qui fait quoi dans le groupe ? Comment avez-vous l’habitude de travailler ?
Damien : Pour cet album, c’est moi qui ai tout fait, de l’architecture de la batterie à l’écriture des textes. Ecrire et composer, faire de la musique, ça c’est ma passion. J’essaye au maximum d’apporter des idées les plus construites possibles au groupe, de me dépasser à chaque fois pour leur faire plaisir. Lorsque Franck est arrivé dans le groupe, 90% du travail de compo avait été fait donc il est vrai que la marge de maneouvre était plutôt limitée pour les membres du groupe à part pour le travail de leurs instruments. Même pour le chant, j’avais posé une ligne de violon. Ce qu’il faut voir c’est que, pour cet album, les démos que j’ai sorties étaient plus ou moins l’image du produit fini. Il est vrai qu’avec Franck on a dû recadrer certaines chansons car j’ai tendance à composer à la Blind Guardian, avec des morceaux qui vont de A jusqu’à Z, dans lesquels en réalité on peut faire 3 chansons. Il est vrai que sur "The Path Of Divine", Franck m’a invité à découper certains passages, en doubler d’autre, pour faire au final un morceau un peu plus construit.

De quoi parlent les textes de cet album ?
Damien : Ca raconte un peu l'histoire de l’ange qu’il y a sur la pochette. C’est une histoire un peu à la Final Fantasy. Ca parle de cet ange dont l'histoire va évoluer au fil des textes. Je ne voulais pas que tout soit imposé à l’auditeur, ca a déjà été fait avant, avec le côté narratif omniprésent.

Combien de temps avez-vous mis pour l’enregistrer ?
Franck : J’ai fait les prises de chant chez moi puisque j’ai le matos chez moi, et j’ai tout envoyé au Drudenhaus.
Damien : Pareil pour moi avec les prises de guitare. On a fait les basses chez notre ami Christophe qui a un studio pro et la batterie a été faite directement au Drudenhaus. Vu que c’est le premier album, on a voulu prendre notre temps et faire les choses cool.
Franck : Le fait est que l’on vient tous d’endroits différents, on a tous nos vies, les vacances qui tombent pas en même temps, d’où ce découpage au niveau de l’enregistrement.
Damien : On a quand même réussi à se caler une semaine tous ensemble au Drudenhaus pour tout caler avant l’enregistrement. C’était bien drôle…

Des moments idiots ?
Franck : Ouh là oui !

Je veux des exemples tout de suite !
Damien : Bon, on a des vidéos cachées de courses de vers de terre. En fait on s’enroule dans des draps et on fait des courses de ver de terre… Il y a énormément de moment où, en tant que musicien, on été livrés à nous-mêmes, à partir de là…

Y a-t-il des groupes du même style qui ont enregistré au Drudenhaus ?
Damien : Là comme ça je n’ai pas de noms en tête mais je sais que Manu a enregistré avec Ultra Vomit, et de toute façon le studio est celui du clavier d’Anorexia Nervosa.

Pour les futurs albums du groupe, quelles sont les orientations musicales que vous souhaitez prendre ?
Damien : Je vais avoir l’opportunité de soumettre des choses, comme les autres membres du groupe d’ailleurs. Ca sera plus de la construction et moins des morceaux pré-figés. Pour le prochain album, on a déjà 8 chantiers en cours ! On aimerait bien sortir le prochain album fin 2014, début 2015.

Peut-on s’attendre à voir des visuels sur YouTube ?
Damien : Pour le moment on n’a rien. On a juste l'album qui tourne c’est tout.
Franck : Il y a un japonais qui nous a doublés pour les lyrics vidéo. Il a mis les chansons en japonais et en anglais, très très fort.
Damien : C’est cool de voir que l’album se balade, que le mec l’a acheté pour avoir le livret, et qu’il a suffisamment kiffé pour en faire la traduction.

Avez-vous une dernière chose à ajouter pour conclure cette interview ?
Damien : On a pris énormément de plaisir à faire l’album, qui n’est pas produit comme une machine de guerre, et on espère que les gens vont apprécier aussi.

Le site officiel : www.operadyse.net