Gaut, je dis peut-être une bêtise, mais j'ai l'impression que tu es le seul à avoir aujourd'hui plusieurs groupes, je peux déjà citer Foetur, autre groupe de death qui a sorti "La Vie Est Belle", un album très sympa soit dit en passant, est-ce que t'as d'autres projets sous la main, et en fait quel projet reste ta priorité et est-ce que cette priorité est la même pour tous les autres membres messieurs dames ?
Gautbill : Oui, pour l'instant je suis le seul à avoir plusieurs projets mais rien n'est stable dans le temps, peut-être que Ginger aimerait pousser la chansonnette sur d'autres trucs ? John faire du glam rock ? Gogo du jazz ?? Ma priorité est clairement PSYCHOBOLIA, je ne vais pas le cacher. Sinon en parallèle on compose de nouveaux morceaux avec Foetur. L'album "Confinement" d'AäzyliuM (death) devrait voir le jour j'espère avant fin Décembre 2013. Je prépare dans mon coin avec des copains d'horizons variés un album 9 titres qui aura une petite touche metal mais surtout mélo rock electro qui se nomme "Chrysalide", pour 2014 j'espère.

Ginger, c'est ton premier album en tant que chanteuse, déjà comment ça s'est passé pour toi , quelle expérience en retires-tu ? Et est-ce que les prises de chant se sont faites dans la douleur ou pas ? Cocalement parlant d'une part, avec toutes les variations que tu utilises, mais aussi techniquement parlant, vu comment tes compères sont précis dans les riffs guitare / basse et comment la batterie saigne les rythmiques comme un scalpel de chirurgien ?
Ginger : A la base, je souhaitais pratiquer le chant guttural ; suite aux conseils de certains potes, je me suis entraînée, j’ai capté la technique et voulu rapidement intégrer un groupe de doom ou de sludge. Je n’imaginais pas du tout que j’intégrerai un jour un groupe de brutal death, qui en plus à l’époque n’était pas du tout ce que j’écoutais le plus ! Un jour un ami m’a envoyé une vieille annonce de Buru, je n’avais toujours pas trouvé de groupe donc je me suis lancée à la rencontre de PSYCHOBOLIA. Il y a eu un feeling immédiatement, une semaine après j’ai passé une audition et je suis restée ! L’expérience du studio est super intéressante et enrichissante, pour ce qui est des variations j’utilise un growl grave, un growl medium et un chant hurlé. Un peu de douleur en effet pour les prises de parties hurlées, autant il est facile de se lâcher devant un micro en répète ou en concert avec tout le groupe autour, autant seule dans une cabine ça n’a pas été la même histoire !

Ginger je crois que c'est toi qui écris les paroles, et au risque de paraître indiscret ,vous n'avez pas obligation d'y répondre si vous ne le souhaitez pas, mais Gaut l'ayant mis en avant sur son mur FB, je cite : "[...]on ne passera pas à chérie FM ni sur Nostalgie [...] Je dédicace personnellement cet album à Claudia partie en Février 2012 dans un accident de voiture. Je remercie le groupe pour son effort de mémoire et son hommage collectif dans – A Split Second –[...]" . Forcément cela a attiré ma curiosité, quand on lit avec attention les paroles de la chanson, on peut comprendre le contenu. Est-ce que ce genre d'hommage, de démonstration de respect n'est pas trop dur émotionnellement à mettre en paroles, voire même chanter, répéter, enregistrer... ?
Ginger : Gaut a perdu un être cher l’année dernière dans un accident de voiture. C’est donc bel et bien un hommage à cette personne, Claudia. Je n’ai pas de difficulté de type émotionnel avec ce morceau que ce soit musicalement ou concernant le texte j’y vois surtout beaucoup de rage, de la colère face à ce type d’injustice, que du deuil ou de la tristesse.

Quand on regarde de plus près tes paroles, pour les différentes chansons, quelque part... Je ne dis pas que c'est une généralité, ni un stéréotype, attention, mais au beau milieu de ces passages très gore, très sanglants , très sinistres, on distingue malgré tout ce petit côté fleur bleue que tu sembles avoir, ce côté féminin et presque romantique... Pour preuve, on retrouve pas mal les mots "love" et "flowers", même si les fleurs sont pourries héhé... Tu parles pas mal d'amour, "Love's Deadly Vortex", "Lost Illusions"... Me trompé-je ou pas ?
Ginger : Mes textes montrent l’effondrement d’un certain idéalisme… "Love’s Deadly Vortex" dit justement que l’amour n’est qu’une supercherie. Ensuite pour ce qui est de la présence d’éléments "romantiques" dans mes textes, c’est toujours lié à une forme de décadence, les fleurs oui mais pourries, comme tu l’as remarqué, par exemple. J’adore l’alliance de la beauté et de la laideur en fait, du sublime et du grotesque, je trouve cette thématique hyper intéressante, donc j’ai mêlé cette idée avec mon histoire personnelle.

Pour terminer sur les paroles, j'ai noté que vous aviez placé sur "Tearing Me Apart", un extrait de "The Soft Machine" de William S. Burroughs. Et comme un vieux boulet profane je suis allé voir qui était cet homme, vu que je ne le connaissais pas... J'ai noté l'invention du cut-up, ses œuvres... ses textes utilisés parmi quelques groupes de grunge, sa décoration... Mais qui est-il pour vous ? Quelle est de son œuvre la chose qui a fait partie de vos inspirations ?
Ginger : W. S. Burroughs est en effet une grosse référence pour moi, le livre que je préfère de lui est "The Naked Lunch", où il témoigne de sa toxicomanie en employant le cut-up justement, qui consiste à écrire, puis découper les paragraphes et les remettre dans n’importe quel ordre. Donc dans ce cauchemar il parvient à y mêler de la poésie, des délires, des scènes dégueulasses… Toujours dans l’idée du mélange du beau et du laid, forcément c’est un auteur qui m’influence ! J’aime beaucoup sa plume, et lui en tant qu’homme a fréquenté et travaillé avec Patti Smith, Kurt Cobain, Sonic Youth…

Faire du brutal death, quelque part, c'est aussi un exercice difficile, parce qu'il faut malgré tout trouver une suite logique et pas forcément mathématique dans les accords, dans les successions de riffs, des patterns violents et techniques aussi pour conserver un semblant de ligne continue... Surtout que votre album dure un tout petit peu plus de la demi-heure. Cinq ans entre deux albums, trente minutes de musique, comment vous avez composé ces douze morceaux ? C'est Buru qui a apporté l'ossature ?
Buru : Sur l'album, 5 des morceaux datent d'avant Gaut et Ginger, ils ont été entièrement composés par Gogo et moi (Gogo est également guitariste et ramène régulièrement son lot de riffs), et pour les 7 autres Gaut a ramené des riffs aussi. Pour ce qui est des structures, chacun apporte sa pierre à l'édifice en répèt' !

Avec tout ce temps, vous aviez d'autres titres en rab, ou cela a été assez juste pour en placer douze sur l'album ?
Buru : Juste quelques idées sur lesquelles on travaille actuellement. On peut aussi dire qu'avec le temps on a appris à composer plus efficacement.

Votre brutal death reste old school, c'est tant mieux pour certains, mais musicalement vous vous sentez plus proche de qui ? Quel est le groupe de brutal death qui vous a donné envie de jouer le style de Psychobolia et venez pas me dire ouais Black Sabbath, parce que faut pas déconner non plus...
Buru : Ca c'est plus une question pour Gogo car il est le seul membre d'origine et celui qui a le plus défini le style et l'orientation du groupe, en gros je citerais des groupes tels que Krisiun, Deicide, Vader, Suffocation...

Au mois de Juillet vous avez réalisé votre release party, c'est assez marrant, on voit ça un peu partout maintenant, j'ai pas l'impression que ça existait avant, ou en tous les cas, j'en n'avais pas entendu parler. Alors comment s'est passée la vôtre ?
Buru : Ca c'est très bien passé. C'est agréable de passer une soirée avec les personnes qui nous soutiennent, ça permet de tisser des liens dans un cadre moins stressant qu'un concert (pas de matos à gérer, pas d'horloge...).

Et est-ce que vraiment une release party, ça permet de faire avancer les choses ou plutôt de boire un coup avec les potes ? Parce que c'est comme pour le téléthon, les promesses d'achat c'est bien, mais faut vraiment s'engager derrière pour supporter les groupes... Remarque sur Paris, je suppose que c'est plus facile de toucher un max de monde...
Buru : Faut peut-être pas aller jusqu'à dire que ça fait avancer les choses, mais ça nous permet de rester visible et accessible sur un week-end non-concert. Après, c'est parfois dans des petits rassemblements comme une release party qu'on peut croiser des gens qui peuvent nous aider à avancer (orgas, etc...).
Ginger : Pas mal le coup du Téléthon !! Cette soirée était bien cool dans la mesure où ça nous a permis de boire des verres avec des gens qui nous soutiennent et comme l’a dit John, de rester visible.

Le 14 Juin dernier, vous avez joué avec Exhumed, alors racontez, les gars sont cool ? Ça c'est bien passé ? Le genre de date avec ce genre de groupe, quelle que soit la salle, ça permet de garder de bons souvenirs non ? Vous avez passé la soirée avec après ou pas ?
Buru : Ouais, ils sont hyper cool, pas de grosse tête du tout. La date s'est super bien passée, d'autant plus que la date s'est décidée 3 jours avant. On en garde donc un très bon souvenir et on a effectivement eu l'occasion de boire quelques mousses après le show.

Tiens puisqu'on parle d'eux, leur nouvel album sort, vous avez jeté une oreille dessus ? Très Carcass, non ? Et le dernier Carcass pour vous ni chaud ni froid ou malgré tout ça fait plaisir de revoir les Anglais sur de nouvelles chansons ?
Buru : Pour ma part, je n'ai pas encore eu l'occasion de l'écouter, mais le dernier Carcass, oui ! Ca déchire, c'est un bon mélange de "Heartwork" et son prédécesseur.
Gautbill : Effectivement le dernier Exhumed est très bon et très dans la veine Carcass pour le coup. Le dernier Carcass, bah si je joue aussi bien à leur âge alors oui je dis respect, total respect même, si des gens disent "mais c'était mieux avant", les mecs ont des couilles de revenir 17 ans après et d'enchaîner, moi j'aime bien cet album même si je l'écouterais pas tous les jours.

Tant qu'on en est à parler de dates, c'est un peu le moment de nous annoncer celles à venir, en Septembre avec Slave One, Brennkelt... Death Agony aussi...
Buru : Le 14 Septembre 2013 @ Haine Fest - ZA Les Bas Muzats - Malay le Grand/Sens - 89100 avec Arminivs (NL) + Brennkelt + Slave One, le 21 Septembre 2013 @ Liverpool - Valenciennes - 59300 avec Death Agony, le 5 Octobre 2013 @ Grand Wazoo - Amiens - 80017 avec Litige et Freedom Of Speech, le 19 Octobre @ Bagnolet avec Grind O Matic, le 25 Octobre @ Lyon, le 16 Novembre @ Reims avec Visceral Dissection.

Vu qu'on approche de la fin, ben c'est peut-être aussi le moment de parler du prix de vente du CD, de l'endroit ou des endroits où on peut se le procurer et des trèèèèèès beaux t-shirts que vous avez fait presser non ?
Buru : CD 12€, Tshirt 10€, les 2 pour 20€, à procurer directement sur www.psychobolia.com ou à nos concerts !

Allez, merci beaucoup de vous être prêtés au jeu de l'interview, ça nous aura permis de connaître un peu mieux le Psychobolia d'aujourd'hui, on espère vous croiser sur la route, et un max de dates pour vous. A très bientôt, je vous laisse finir...
Ginger : Merci à toi Arch !!

Le site officiel : www.psychobolia.com