Interview faite par Pascal Beaumont à Paris.

Smash Hit Combo est une formation qui nous vient de Cernay en Alsace la région ou la saucisse et la bière règne en maitre. Jusque-là rien de très original sauf que nos Alsaciens ont développé au fil des années un rap metal des plus originaux et s’avère être un des rares combos français évoluant dans ce style, un véritable anachronisme au sein de la communauté metal. Il faut dire que lorsque l’on évoque le style rap metal on pense immédiatement aux Etats-Unis et à des gangs comme Rage Against The Machine. Pourtant nos rappeurs ont réussi un mix alliant le rapcore et le death metal qui dénote dans le paysage musical français et pourrait même déranger. Formé en 2007 suite à la rencontre de Paul le hurleur patenté avec Brice et ses acolytes, nos lascars ont vite compris qu’ensemble il se dégageait quelque chose d’unique et de magique qui allait leur permettre d’aller beaucoup plus loin. Une autre singularité apparaît clairement au niveau des textes où la formation développe tout un univers autour des jeux vidéo et de leur univers virtuel. Les cinq musiciens étant des gamers indécrottables qui ont su au travers des trois opus précédents faire voyager l’auditeur dans un monde noir et souvent sans espoir inspiré par les geeks et les mangas. L’apport de deux chanteurs (Max et Paul s’en donnant à cœur joie) leur a permis d’offrir des spectres vocaux allants du scream version rap aux voix claires. Ce must évident étant essentiellement dû l’arrivée de Max qui leur a apporté un coté mélodique envoûtant. Les lascars avaient trouvé la formule qui allait leur permettre de sévir un peu partout et pas seulement sur les scènes l’hexagone mais à travers toute l’Europe s’offrant même le luxe de traversé l’atlantique pour aller réveiller nos amis québécois.
Pour leur quatrième album "L33T", les Smash Hit Combo ont décidé de frapper fort en enregistrant un double opus dont la particularité est de proposer une version française et une anglaise des même morceaux. De quoi éveiller la curiosité d’autant plus que nos bad boys ont fait appel à une pointure du rap américain pour l’enregistrement des voix : None Like Joshua qui avait déjà collaboré avec eux sur l’opus précédent "Playmore". La différence c’est que NLJ cette fois-ci a assuré le chant sur tous les titres de "L33T", un vrai plus pour conquérir d’autres horizons. "L33T" s’avère d’une véritable audace quand on connaît l’état du marché actuel. Mais rien ne semble pouvoir arrêter les Smash Hit Combo qui n’ont pas hésité à se lancer dans l’aventure sans filet ! Cette fois-ci c’est avec trois chanteurs que Smash Hit Combo déboule avec un méfait qui devrait leur permettre une montée en puissance au niveau national mais aussi international. Devant tant d’audace il n’en fallait pas plus pour que votre serviteur s’en aille quérir quelques news fraîches auprès de Brice, batteur et créateur du monde vidéo dans lequel les Smash Hit Combo évolue ! Une enquête révélatrice sur le petit monde de Smash Hit Combo. Magnéto Brice, c’est à toi !

Bonjour, vous venez de jouer au festival Rockaldo’s à Villenauxe-la-Grande, quel souvenir gardes-tu de ce concert ?

Brice "James" Hincker (batterie) : Tout c’est très bien passé à notre grande surprise parce que l’on est passé juste après Danakil qui est une formation reggae. On avait un peu peur, le reggae et le metal ce n’est pas tout à fait le même style mais un peu ! Heureusement il y avait des métalleux qui étaient venus voir Tagada Jones la veille et qui étaient restés.

Le 8 Juin dernier vous avez joué aussi sur la Firefly Stage au Download Festival ?
Oui effectivement c’est un des plus gros concerts que l’on ait donné. On a vécu un super moment, on ne s’y attendait pas du tout. C’est notre tourneur qui nous a dégoté ce plan à la dernière minute. Il nous a indiqué que l’on jouait à midi sur la scène du camping, ce qui n’est pas la même chose que de jouer sur la Main Stage à 20h. On s’est simplement dit qu’on allait le faire et voir un peu les réactions. Au final, plein de gens curieux sont passés nous voir et tout s’est très bien passé. Il y avait six ou sept mille personnes. Lorsque l’on a commencé à jouer il y avait peu de monde. Deux titres plus tard lorsque j’ai relevé la tête il y avait une énorme foule. Ca a été une vrai surprise, il était midi et il faisait très chaud. Le public a commencé à faire des circle pits de tous les côtés. Il y avait une ambiance incroyable. Je n’aurais jamais pensé que le public serait aussi chaud à cette heure-là.

Etes-vous restés sur le site ensuite ?
Oui, moi j’ai pu voir System Of A Down. Notre guitariste, lui, a regardé le show de Linkin Park. Il est très fan donc il a trouvé le concert très bien, moi je serais moins gentil avec eux. Je n’ai pas accroché du tout au dernier opus.

Vous avez d’ailleurs fait une vidéo hilarante à ce sujet ?
C’est parti d’une connerie et on l’a fait pour s’amuser. Il y a beaucoup de personnes qui nous ont dit qu’en écoutant notre album ils avaient l’impression que c’est celui qu’aurait dû faire Linkin Park il y a vingt ans juste après la sortie de "Hybrid Theory". Pour nous c’est un énorme compliment parce que "Hybrid Theory" c’est un des meilleurs albums de néo metal.

Quelles sont les formations qui au début vous ont donné envie de jouer ce style-là ?
Linkin Park a joué un rôle important. Mais personnellement j’ai commencé avec Korn, j’étais néo metal à fond. J’ai aussi beaucoup écouté Slipknot. Aujourd’hui j’écoute un peu de tout, du récent, du vieux, du deathcore. Je ne suis pas bloqué sur une époque. Il y a des bons albums qui sortent maintenant. Mais c’est vrai qu’essentiellement tout a débuté avec Korn et Linkin Park.

Vous existez depuis treize ans, tout a commencé en 2004 pour vous ?
En fait ce n’est pas tout à fait ça. C’est ce que l’on trouve comme info sur Internet. En 2004 on faisait du deathcore et du hardcore mais pas de rap. A cette époque on avait un local de répétition dans notre région et notre chanteur actuel répétait avec son groupe de rap. Son local se situait en face de nous, on faisait de la musique ensemble mais pas dans la même pièce (rires). De temps en temps il passait nous voir, il écoutait un peu ce que l’on faisait et on faisait la même chose. A un moment donné on a décidé d’écrire un titre ensemble, on a mélangé nos deux univers et on a trouvé que cela le faisait bien. C’est suite à ce travail que l’on a trouvé qu’ensemble on créait quelque chose de plus original que ce que l’on faisait auparavant. On a donc décidé de poursuivre ensemble l’aventure. C’est un peu un accident mais au final c’est en 2007 que le line-up est réellement né.

Quel était l’idée de base lorsque vous avez débuté en 2007 ?
Au départ nous on faisait surtout ça pour rigoler, on donnait des concerts dans les cafés du coin et on en profitait pour bien boire. Et puis au fil des shows les gens qui nous voyaient sur scène nous disaient que personne ne jouait de musique dans ce style. Ils nous trouvaient très originaux dans notre façon de développer des idées que personne n’avait eues avant. Evidement le rap metal ce n’est pas nouveau mais par contre on y apportait une grosse touche deathcore. On jouait des morceaux beaucoup plus vénère avec un rap dans le même état d’esprit. On écrivait aussi des textes inspirés par les jeux vidéo. En 2007, c’était assez rare de parler de jeux dans des textes de chansons. On était une sorte de curiosité à l’époque.

Vous sentiez-vous un peu décalés par rapport à la scène fançaise ?
En 2007 lorsque nous avons commencé à jouer du rap metal, on a aussi recherché des labels et des dates de concerts. On était jeunes et on ne savait pas trop comment faire pour se développer. On nous disait d’arrêter de chanter en français parce que cela ne fonctionnait plus. Pour le rap metal c’était la même chose on nous conseillait d’arrêter car c’était out ! On n’a jamais été très bien accueillis au début. On était programmés dans des concerts de death metal et lorsque l’on montait sur scène on jouait du rap metal. L’avantage que l’on avait c’est que sur scène on avait un show qui mettait tout le monde d’accord. C’était notre objectif. Même si le public n’aimait pas notre style on voulait leur présenter un bon show. Il ne pouvait pas dire que l’on faisait de la merde sur scène. Maintenant les choses ont changé parce que cela fait un moment que l’on est là et les gens ont compris notre délire. Mais au début cela a été difficile, partout où on allait on était reçus de manière assez hostile. Le public se demandait ce que c’était que ce rap metal et pensait que ça allait les faire chier. Lorsque nous arrivions quelque part notre but c’était de montrer à tous ces gens qui étaient contre nous que ce que l’on faisait était bien. On était obligés de convaincre sur scène. Nous ce que l’on voulait c’est que lorsqu’on sortait de scène ils se disaient qu’on assurait même si musicalement ce n’était pas ce qu’ils appréciaient. On a toujours gardé cet esprit et ce depuis le début.



Au vu des photos que j’ai vues, vous aimez faire la fête quand vous êtes sur les routes !  
Oui, je pense que c’est parce qu’on est proche de l’Allemagne. On est alsaciens, ce côté boisson vient de là.

Qu’est-ce qui vous a poussé à sortir un double CD comprenant une version française et une anglaise ? Ce qui représente un vrai challenge de nos jours.
En fait cela fait très longtemps que l’on avait envie de faire un album en anglais. On avait cette envie depuis le deuxième album mais notre rappeur chanteur a du mal avec la langue de Shakespeare. Il faut l’accent et l’attitude, c’est une autre manière de voir la musique. L’anglais est une langue qui est beaucoup plus musicale, qui a plus de rythmique. Il faut bien maîtriser la langue pour faire quelque chose de correct. On a fait des tests et cela ne fonctionnait pas donc on n’a jamais rien sorti. C’est lorsque l’on a rencontré None Like Joshua et qui a enregistré un titre avec nous sur "Playmore" que ce projet est revenu un peu d’entre les morts. On a eu cette idée de faire quelque chose d’un peu expérimental : un album en français accompagné d’une version anglaise mais avec les mêmes instrumentaux. La version musicale est la même, ce sont les deux chants qui sont complètement différents. On a interdit à Joshua d’écouter les versions françaises et Paul a fait de même pour les versions anglaises. On souhaitait que ni l’un ni l’autre ne puisse se faire influencé au niveau de la manière d’interpréter les morceaux. Nous voulions deux versions complètement différentes.

Qu’est-ce que vous a apporté NLJ qui est un rappeur d’Atlanta ?
Il est différent sur pas mal de choses. Mais ce que j’apprécie c’est qu’il a le même univers que nous. Si tu vas voir sur Facebook tu trouveras plein de clips où il rappe sur des jeux vidéo. Il était exactement sur la même ligne que nous au niveau des thématiques. On a rien changé, ses textes et ceux de Paul sont très similaires. Il a aussi une culture metal qui est la même que la nôtre. C’est quelqu’un qui a rappé sur du Meshuggah. Il a été batteur dans un combo de metal. Il comprend ce qu’on lui demande lorsqu’on lui parle de rythmique à aborder sur tel temps, il réussit à coller dessus parfaitement. Cela nous a ouvert de nouvelles possibilités, on a pu faire des choses que l’on ne pensait pas faire avant. Après il y a ce côté américain, c’est une culture différente. Aux Etats-Unis, ils rappent tous dans la rue, il y a des soirées où tout le monde fait de la musique. A l’école aussi la musique a un rôle important. Tout ça fait qu’au niveau de l’aisance tu sens un décalage. Ils sont beaucoup plus rapides que nous à l’apprentissage. Cela a été une bonne expérience pour nous.

Vous pensez pouvoir aller jouer aux Etats-Unis ?
Oui, on espère. Les Etats-Unis c’est un pays où on trouve beaucoup de groupes qui nous ont bercés. Le metal n’est pas né en France. Jouer aux USA c’est le rêve de tout musicien. C’est une envie de pouvoir jouer dans le pays où ce style s’est créé parce que tout ce que l’on écoute viens de là-bas ou presque. On va voir s’il y a des possibilités qui s’offrent à nous.

Comment s’est déroulé le processus d’écriture de ces vingt-quatre morceaux ?
En fait on a écrit que 12 morceaux. Il a simplement deux versions différentes mais les instrumentaux sont les mêmes. C’est simplement le chant qui diffère.

Avec cette démarche atypique vous souhaitez vous développer sur le marché international ?
Ce n’est pas une volonté à la base. Au début c’était surtout pour tester de nouvelles choses. C’est opus est un peu plus mélodique que les autres. Lorsque l’on a commencé a travailler sur les titres en pré-production on souhaitait avoir un son plus clair et mélodique au niveau des voix. On s’est rendu compte que c’était l’anglais qui fonctionnait le mieux. Et puis pour maquetter cela va beaucoup plus vite de poser des lignes de chant en anglais et ça aide aussi pour les idées. On a constaté par exemple que Deftones sonner différemment en français, ça ressemblait à du Kyo (rires) ! C’est là où tu vois les limites du français. On voulait essayer de faire quelque chose qui sonne plus mélodique mais pas niais. En français c’est difficile de ne pas tomber dans la variété dès que tu fais un peu de voix claire. Après, bien sûr, l’international est un objectif. C’est clair qu’aux USA ou en Angleterre la langue française ne les intéresse pas. Si cela peut nous ouvrir des portes tant mieux sinon ce n’est pas grave. Mais ce n’est pas notre démarche principale.

Sur scène vous aller interpréter à la fois les titres en anglais et en français ?
En fait tout va dépendre des concerts. Le problème majeur c’est Joshua qui habite Atlanta. S’il habitait à Strasbourg ou Mulhouse ça serait plus simple (rires). Il est venu à Paris pour la release party le 27 Mai dernier, on a joué au Gibus. On a décidé de le faire venir pour les grosses dates. Il sera présent pour le concert du Trabendo (Ndr : le 11 Novembre 2017 avec The Arrs). On compte aussi le faire venir pour les festivals. Ensuite pour les autres dates on ne jouera que des titres chantés en français. Lorsqu'il sera là on fera un mélange français et anglais. On choisira des morceaux que l’on mixera avec la version anglaise. Chacun chantera un couplet, Paul en français et Joshua en anglais. On veut qu’il y ait les deux langues mixées dans un même titre.

En termes de préparation, est-ce que cela vous demande beaucoup de temps ?
Oui totalement. On a préparé le show pour la release party et c’est vrai que cela demande beaucoup de temps. Mais je pense que le fait d’avoir trois chanteurs et des langages différents apporte quelque chose sur scène. C’est nouveau pour nous, du coup c’est un peu le bordel en concert (rires).

C’est Anthony votre guitariste qui a produit l’opus, c’est un avantage d’enregistrer entre vous ?
Oui clairement, ça réduit les dépenses. On a la chance d’être assez perfectionnistes, on veut que le CD soit excellent. On s’est répartis les rôles, Anthony gère l’enregistrement et moi la vidéo. On cherche à être les meilleurs possibles. C’est à chaque fois un défi et ça nous tire vers le haut en permanence. Après c’est vrai que l’on reste entre nous et que parfois on aurait besoin d’un regard extérieur. Cela pourrait être un plus. Pour l’instant on travaille comme ça. Peut-être que dans le futur on sera produit par quelqu’un d’autre. C’est possible car il y a des avantages à avoir un regard extérieur.

Vous tournez beaucoup de vidéos, est ce qu’il y a des clips qui vous demande beaucoup d’énergie et de temps ?
Oui, certains clips nous demandent beaucoup de travail. C’est le cas pour "Spin The Wheel". On a composé le morceau en Août et par la suite on a décidé que ce serait le single. Il nous a fallu recenser tous les jeux vidéo que l’on allait utiliser pour le clip, ce qui nous a pris beaucoup de temps. Il a fallu faire des repérages, trouver les gens, les costumes, les voitures. Tout cela représente environ six mois de travail. C’est la préparation qui est compliquée, il nous a fallu trouver un circuit, la pyrotechnie etc... Après il y a d’autres clips qui sont beaucoup plus simples à réaliser. Le dernier en date, "Blackout", on y voit simplement le combo qui joue. Dans ce cas ça va plus vite.

"Spin The Wheel" est un peu la caricature du clip de rap, les filles, les grosses voitures, la vitesse... !
En fait c’est parce que cela fait référence à GTA qui est un jeu qui parodie justement l’univers du Gang Star Rap. On a repris tous les codes mais en les tournant à la dérision comme le jeu. Tu as tous ces plans avec des voitures des sport, des filles mais c’est du second degré.

Le rap fonctionne très fort en France, c'est un avantage à votre niveau ?
Oui, notre côté humour plaît beaucoup au public. On fait ça depuis le début, le public nous connaît. Après on ne va pas jouer les rappeurs new-yorkais. Ce n’est pas vraiment le rap qui est important. En France, les spectateurs s’intéressent aux textes lorsque c’est chanté en français. Les fans qui viennent nous voir en concert ont écouté énormément le CD et ils ont suivi les références. On nous apprécie aussi pour les textes et ça c’est très caractéristique du public français. Le Québec nous suit bien aussi. Aux Etats-Unis les textes sont moins importants que la musique.



Sur "L33T", les textes véhiculent une ambiance très noire !
Oui c’est vrai, cela s’est un peu assombri par rapport au début. Notre chanteur écrit beaucoup par rapport à son vécu, il ne fait pas de petit scénario. Il préfère parler de choses qui lui sont arrivées. Lorsque l’on a débuté il y a 10 ans, on était un peu fou-fous et on voyait tout en rose. Au fur et à mesure que les années passent, les choses ne se passent pas forcément comme tu l’aurais désiré. Ca forcément eu un impact, nos textes traitent souvent du thème de la nostalgien de ce que tu perds lorsque tu deviens adulte. Lorsque tu quittes cette bulle de l’adolescence où tu passes ton temps à jouer à la console de jeu sans autre occupation. Par la suite tout change. C’est le symbole de Peter Pan et c’est ce qui est arrivé à notre génération. Du coup, tout ça se transforme un peu en noirceur.

Justement, que penses-tu de cette nouvelle génération totalement accro aux jeux et qui vit dans un monde virtuel ?
Nous on était pareil ! Moi je passais mon temps à jouer sur les consoles, je n’allais pas à la fac, je ne mangeais pas. On était tous complètement dans cette logique qui consiste à fuir la réalité. Lorsque tu rencontres un problème dans ta vie tu te réfugies dans les jeux, cela te permet de ne penser à rien. La vie réelle n’a plus d’importance car tu passes tout ton temps à jouer et donc tout va bien. Il y a beaucoup de jeunes de 15/16 ans qui ont ce style de vie. Et puis les jeux ont évolué, ce qui a eu pour conséquence avec le temps d’amplifier le phénomène. Cela reste totalement d’actualité.

Le titre "Point De Non-Retour" est très accrocheur et mélodique est-ce dû à l’arrivée de Max au sein de Smash Hit Combo ? 
Oui, effectivement. Notre chanteur précédent faisait essentiellement du scream. Puis Max est arrivé avec une voix claire, c’était nouveau. Sur certains refrains, il nous a ouvert d’autres possibilités mélodiques. On a vraiment senti la différence lorsqu’il est arrivé dans le groupe.

As-tu l’impression qu’il y a un risque à sortir un double opus enregistré dans deux langues différentes ?
Oui, bien sûr. Lorsque tu fais quelque chose de nouveau il y a toujours un risque. Après, ceux qui veulent n’écouter que la version française peuvent le faire, idem pour l’anglais. On n’impose rien à ceux qui nous écoutent. Certains fans peuvent être déçus par l’anglais et penser que c’est une démarche commerciale qui a pour objectif de vendre à l’étranger. Mais ce n’est pas notre but. Peut-être qu’après avoir écouté de nombreuses fois le CD français ils seront attirés par la version anglaise. Et que par la suite ils vont l’apprécier. On a mis deux CDs, c’est à eux d’écouter et de se faire une idée.

Le packaging et l’artwork sont très beaux, c’est important le visuel ?
Oui, tout ce qui est visuel est important pour nous. On a compris ça grâce aux clips que l’on a réalisés. Ça aide énormément même si ce n’est pas aussi important que la musique. Je pense que si on n’avait pas été aussi productifs au niveau des vidéos, on n’en serait peut-être pas là. On s’en est rendus compte avec le Japon. Cela faisait des années que l’on voulait aller jouer là-bas. A partir du moment où on a sorti "Playmore", ils nous ont ouvert les portes. Donc on a soigné un peu plus le visuel sur celui-là, avant l’orientation était moins Japon. Mais le visuel est très important dans notre société qui est basée avant tout sur l’image. On a choisi de faire des références aux années 90, il y a un petit côté Linkin Park dans notre approche.

Vous avez pu donner deux concerts au Japon, quel souvenir en gardes-tu ?
C’était énorme, d’autant plus que le Japon pour nous c’est un pays symbolique. Là-bas les jeux vidéo c’est une sorte de religion. C’est très important pour eux. Pour nous, aller dans ce pays c’était un truc de dingue. C’est la première fois que l’on se rendait au pays du soleil levant, c’était incroyable.

Comment as-tu trouvé le public japonais ?
C’était très marrant car ils sont très calmes, beaucoup plus qu’en Europe. Mais cela ne veut pas dire qu’ils ne bougent pas. Ils ne parlent pas entre les morceaux et ils sont très disciplinés. Si tu leur dis de lever les mains en l’air ils le font, par contre si tu leur dis de se mettre des coups dans la gueule ils vont aussi t’en mettre (rires). C’est très bizarre ! C’est un public très respectueux. Ce qui nous a aussi choqués énormément, c’est que les groupes de première partie sont ultra bons. On n’a jamais joué avec des combos aussi forts en special guest. On a eu des formations exceptionnelles car là-bas ils ont de très bons musiciens, des vrais virtuoses. C’était choquant comparé aux autres pays où on a été jouer.

Vous avez aussi pas mal joué dans les pays de l’Est !
Ou mais ce n’est pas du tout la même ambiance (rires). Mais cela a son charme aussi. Dans ces pays c’est beaucoup plus festif. On a joué parfois dans des bleds totalement perdus. Les gens, lorsqu’ils nous voient arriver, ils sont complétement fous. Ils sont heureux. C’est un peu comme si Korn venait jouer chez eux parce qu’ils n’ont jamais de concert. Ils sont super amicaux. Les Français sont bien vus partout dans le monde et là-bas ils nous adorent. Dès que l’on s’y déplace c’est toujours pareil, on est très appréciés.

A partir du 25 Août, vous retournez jouer au Québec, c’est un peu votre deuxième terre d’accueil ? 
Cela va être la quatrième fois que l’on va jouer là-bas. Chaque pays qui nous accueille doit trouver chez nous son intérêt. Pour le Japon c’est clairement les jeux vidéo. C’est vraiment après la sortie du clip 'In Game" où l’on a mis en scène des parties de jeu vidéo que le Japon nous a ouvert les portes. Pour le Québec, c’est simplement parce que l’on est Français. Les Québécois sont très attentifs aux textes. Le boss du label a dit que si on avait chanté en anglais on n’aurait jamais pu y jouer. Pour la Russie, c’est pareil, pour eux les textes français ont un charme que ceux en anglais n’ont pas forcément.

Quels sont les autres pays qui vous attirent ?
Les Etats-Unis mais c’est très difficile de s’implanter là-bas. Il y a beaucoup de concurrence. On veut voir jusque où on peut aller avec un CD en anglais.

Vous attendez beaucoup de "L33T" ?
Comme on est un peu immatures et à la bourre, ce quatrième opus c’est un peu celui de la maturité. Lorsque je réécoute "Playmore" j’ai vraiment l’impression que le nouveau est nettement mieux. On espère aller beaucoup plus loin avec celui-là. C’est un album à double tranchant. C’est un peu risqué mais pour le moment l’accueil est très bon.

Pour conclure qu’as-tu envie de rajouter à propos de "L33T" qui te paraît important ?
J’ai envie de dire à ceux qui vont l’écouter qu’il ne faut pas s’arrêter forcément à la première idée qu’ils vont s’en faire. Je veux aussi leur demander d’essayer d’écouter le CD qui n’était pas forcément leur premier choix, soit le français soit l’anglais selon leurs goûts respectifs. Il faut l’écouter plusieurs fois pour le comprendre.

Brice, merci pour l’interview !
Merci beaucoup à toi. On remonte demain en Alsace mais avant on va aller boire quelques verres avec l’ami Roger (rires). Ça va être une bonne soirée.


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