Interview faite par mail par Sam

Salut les mecs, votre premier album sobrement intitulé "Voice Of Ruin' arrive dans les bacs. Mais avant de parler de celui-ci on va mettre un coup d’éclairage sur le groupe.
Randy (chant) : VOICE OF RUIN est un ensemble de cinq sales jeunes qui a décidé de se lancer dans le hard (sex) en 2008. Le but était de faire le max de concerts pour avoir le maximum de bières gratuites. Au début on pensait aussi qu’on pourrait avoir plein de gonzesses… mais on a vite désillusionné, mais heureusement la branlette est là !

Alors on sait que vous êtes Suisses, que vous êtes jeunes et que vous faites de la musique…Violente ! Un rapide retour sur l’histoire du groupe et sur la présentation des membres s’impose !
Nils (guitare) : VOICE OF RUIN c’est donc quatre douchebags : Randy et ses paroles sexuelles très inspirées, Erwin et son gros manche, Olivier aux futs (de bière), et moi à la gratte. Pour l’enregistrement de l’album nous étions quatre et nous avons ensuite décidé de passer à deux guitares, cependant nous venons de nous séparer de Marc qui était notre deuxième guitariste. Nous sommes donc en train d’organiser des auditions afin de trouver le deuxième gratteux. Niveau composition, c’est surtout des riffs apportés par Erwin et moi, travaillés ensuite avec la rythmique d’Olivier. On compose relativement vite histoire de pouvoir faire plus de lives et donc plus de bières et de déchéance.

Le premier LP vient de sortir, il est tout beau tout chaud, expliquez-nous le processus de création de celui-ci, ainsi que votre signature sur votre label (car vous êtes sur un label si je ne me trompe pas ?).
Randy : Cet album devait en fait être un deuxième EP quatre titres, mais une semaine avant le studio on a décidé d’en enregistrer huit histoire de faire les choses bien. A la fin de la session batterie on a pour finir choisi d’en mettre une neuvième dans la boite : "Blowjob For A Call Girl". Erwin est arrivé dans le groupe juste après cet enregistrement sur lequel Marc était encore à la basse. La petite anecdote de cet album est le Dimanche après-midi lors duquel je devais enregistrer des parties voix avec une gueule de bois d’enfer. Pour finir, comme je n’arrivais à rien de bon, nous avons fini dans un pub à regarder le match Allemagne-Angleterre du dernier Mondial (rires). Oui nous sommes signés sur Heimathome Records, le label que j’ai monté en 2006 lorsque j’avais encore 17 ans. A la base j’avais crée ce label pour avoir une structure fiable pour la promotion et la sortie des albums de mes anciens groupes. Pour finir les gens en ont entendu parler et d’autres groupes ont rejoint cette joyeuse écurie conviviale.

Vous êtes Suisses, la scène Suisse est elle-réduite ou au contraire fourmille-t-elle de groupes qui ne sont pas reconnus en dehors de vos frontières ?
Nils : Non, à mon avis la scène Suisse grouille justement de plein de bons petits groupes, voire même excellents. Je pense que les groupes Suisses jouissent d’une bonne image hors de nos frontières, mais ne s’exportent justement pas assez en Europe, hormis quelques très grosses pointures telles que Sybreed, Samael, Kruger, Cataract ou encore Coroner. Ceci est en partie du au fait qu’il n’existe pas suffisamment d’organismes qui les soutiennent. C’est d’ailleurs une des raisons principales qui a poussé Randy à créer un label pour aider ces formations pleines de talent. Le fait que nous ayons pu être signé sur un label, aussi petit soit-il que Heimathome Records, nous a déjà ouvert pas mal de portes et permis de jouer pas mal en France, notamment en Alsace.

Vous pouvez, sur cet album, vous apparenter à du  The Arrs  pour la violence et le punch dégagé dans vos morceaux, vous revendiquez-vous de cette scène Française ?
Nils : On a certainement quelques ressemblances avec The Arrs, et c’est un plaisir d’être comparé à un si bon groupe que nous aimons beaucoup. Les similarités viennent surement des influences metalcore / thrash que The Arrs doivent sans doute particulièrement apprécier, à savoir Arkangel, Walls Of Jericho ou encore Sworn Enemy. A l’instar de la Suisse, la scène Française commence elle aussi à générer de très bons groupes.
Randy : Pour ma part je m’inspire beaucoup de la scène Française, et tout particulièrement de Marc Dorcel qui mériterait de recevoir, un jour, la légion d’honneur. A côté du porno et de Zahia, la France regorge également d’une bonne vague de films d’horreur tels que "Frontière(s)", "A L’intérieur" ou encore "Haute Tension".

On voit à travers vos compositions, qu’elles ont une tendance beaucoup plus death que hardcore, mais pourtant vous incluez des références et des passages très hardcore avec de cette petite ambiance "punk" qui ressort par moments. Est-ce une volonté délibérée ou est ce venu naturellement au gré des compositions ?
Nils : Non alors les ambiances punk hardcore ne sont pas celles que nous recherchons, peut-être que cela vient du fait que nous voulons faire sonner le tout le plus énergique et hargneux possible. En réalité nous voulions pour cet album faire un pur mélange de thrash et de hardcore, le death ressort malgré tout car nous écoutons aussi pas mal de death et de deathcore.
Randy : Le côté punk vient certainement du fait que nous avons tendances à picoler un peu trop lors de nos concerts et répétitions.



Vous avez un son très brut, très puissant, très direct, ou avez-vous enregistré ce LP ?
Randy : Nous avons enregistré cet album chez Sam Albert (Nostromo, Helmut, Cardiac…) à Genève et avons ensuite donné le tout à Drop (Sybreed, Zonaria, Mxd, Bak13…) qui s’est chargé de mixer ça avec une main de maître. C’est Naiche Barbaglia qui s’y est collé pour le mastering. Le rendu super brut vient du fait que nous avons enregistré très rapidement, nous avons par exemple enregistré la batterie en une journée et demi et la guitare en quatre heures. Nous voulions quelque chose de direct et de pas trop édité et trafiqué, un son qui fasse ressortir l’énergie que nous avons sur scène.

Quels sont les thèmes généraux des paroles ?
Randy : Je ne me prends vraiment pas la tête de ce côté, j’écris un peu sur tout et rien. Beaucoup de mes textes parlent de sexe, d’alcool et de rock ’n' roll et toujours avec une grosse touche de second degré. J’ai également un petit vice qui est d’écrire des paroles "bad boy" pour me moquer des groupes dont les paroles ne parlent que de guerre et de violence. Mais le plus important est de savoir que VOICE OF RUIN n’est pas un groupe à paroles et nous ne pourrons donc jamais rivaliser avec Cradle Of Filth et Hatebreed.

Avez-vous prévu une tournée pour supporter ces 9 titres ?
Nils : Nous n’avons pas prévu de tournée à proprement parler, mais nous avons fait pas mal de concert depuis la sortie de cet album dont les premières parties de groupes tels que Tankard, In-Quest et Morpain. D’ici la fin de l’année nous avons encore pas mal de bons concerts prévus, dont un live aux côté de Caliban et God Dethroned le 24 Septembre à Lausanne.

Quel est votre souvenir le plus marquant sur scène depuis vos débuts ?
Erwin (basse) : Un des souvenirs les plus marquant serait probablement celui-ci : Tu te concentres un minimum pour être le plus brutal et sexuel dans ton jeu de scène quand, soudain, un mec monte sur scène et montre à tout le monde ses bijoux de familles ! Et là tu te dis : "WTF ?!", tout en gardant le groove ! Si notre musique peut s'avérer aphrodisiaque, c'est plutôt positif !
Randy : Lors de nos derniers concerts, il y a eu deux cas comme celui que Erwin vient d’expliquer. Une fois le type en questions était tombé sur la batterie et le deuxième mec avait fini par se frotter contre moi, ce qui était plutôt à mourir de rire. Un autre souvenir marrant était le live où le public a commencé à faire des pompes et des abdos pendant "Show Your Respect". Il y a aussi eu un concert lors duquel je m’étais vomi dans les cheveux, mais personne n’avait remarqué alors j’ai commencé à piquer un fou rire.

L’année 2011 est bien entamée, 2012 pointe le bout de son nez, avez-vous des projets pour 2012 ? L’international est-il un objectif pour vous ?
Randy : Alors oui nous avons déjà des projets pour 2012. L’année va certainement débuter par quelques bons concerts qui ne sont pas encore annoncé et nous allons enregistrer notre deuxième album dans le courant du mois de Juillet. Nous aimerions le sortir en février 2013. Nous avons également deux projets de tournées en dehors de l’Europe, mais nous ne pouvons pas en dire plus pour le moment. Sinon j’ai également l’objectif personnel de rencontrer Hugh Hefner et ses copines qui ont l’air super sympa.
Nils : Au niveau des compositions, le prochain album sera plus varié et comportera des titres plus mélodiques à la sauce metalcore. Nous avons également ajouté des passages rock ’n' roll / stoner à notre musique. En gros le nouvel album sera plus couillu et accessible avec des noms de chansons encore plus cool tels que "Cock’n Bulls" et "Big Dick" pour ne citer qu’eux.

Quels sont les groupes qui vous ont le plus marqués sur scène ?
Erwin : Hatebreed ! Que des hits ! Surtout pendant "In Ashes They Sall Reap" avec le chant martial du début : "Born to bleed fighting to succeed... Built to endure what this world throws at me". Ces gars sont juste "over the top" ! Et Suicidal Tendencies pour la baffe technical thrash old school ! Randy : Lady Gaga à l’Arena de Genève et Mika au Paléo Festival de Nyon. Sinon les derniers lives que j’ai vu de As I Lay Dying et Neaera étaient énormes, tout comme tous les concerts de The Black Dahlia Murder.

Avez-vous un objectif avec Voice Of Ruin plus ambitieux encore ?
Randy : Notre objectif est de faire le maximum de concerts et de continuer à gravir petit à petit les échelons sans pour autant espérer devenir un groupe d’envergure internationale ! Le plus important pour nous est de faire du hard entre amis et de s’éclater en live et j’espère que je pourrai faire ça aussi longtemps que Lemmy et Johnny.

Je vous remercie pour votre patience et vos réponses et vous laisse le mot de fin : bonne route !
Randy : Merci à toi et French Metal pour le soutien !


Le site officiel : www.myspace.com/voiceofruin