Interview réalisée dans les méandres vulvo-vaginaux d’un mail par Minoushkha

C’est après avoir réussi à me frayer un chemin au milieu d’une foule de groupies en chaleur que je retrouve Migreich, porn star en puissance de l’underground black metal français, qui a accepté (pour notre plus grand plaisir, Mesdames et Mesdemoiselles mais aussi Messieurs…) de participer à cette "inter-Vulv" particulière…

Pas de présentation officielle inutile puisque tout le monde sait que Vulv est en quelque sorte un projet solo avec quelques guests d’exceptions et toi bien sûr…

Hailz MinouMinouMinoushkha, projet solo : oui et non. Projet sodo si on veut mais pas tout à fait solo. Je préfère me présenter comme le maître d'une cérémonie érotique, l'hôte décadent, le chef d'un orchestre lubrique où chaque concertiste a son mot à dire. Si je me charge de la musique, la majeure partie des performances vocales est en revanche réalisée par mes "guests d'exceptions". Chacun participe à l'effort vaginal en offrant sa fertile semance.

Vulv, c’est l’odeur de la mer, le cri d’un mammifère, un peu d’anatomie humaine…
VULV, c'est l'Alpha et l'Omega, le commencement et la fin, le dedans et le dehors, un va et vient vicieux, une allégeance morbide au con humide. Un projet qui glorifie nos majestueuses déviances.

A propos de la vidéo présente sur la piste cd-rom de Dirty Fingers, ça reflète tes fantasmes cachés ou bien… ?
Au même titre que la musique de VULV, cette vidéo se veut une agression. Elle cumule les outrages tout en se présentant comme pédagogique. Elle a pour but de sensibiliser mes fans à une nouvelle approche de l'acte sexuel. Pour ma part, je n'aime pas assez les animaux pour leur faire l'amour, quant au caca, comme dirait Maxime le Porestier, chansonnier du Groland "je l'avoue et vous le confesse, j'aime manger le caca qui sort de mes fesses".

Je suis curieuse de savoir combien il y a eu de prises d’enregistrement afin de trouver  "LE" pet vaginal qui correspondrait à l’album ? (ndlr : on peut entendre ce bruit sur Dirty Fingers)
J'ai casté une quinzaine de femmes d'âge mur, plus sales les unes que les autres, pour obtenir la quintessence du pêt vaginal. Il n'a pas été retouché ou trafiqué ni réalisé avec de la pâte à prout, il est tout ce qu'il y a de plus organique ne tentez pas de reproduire cela chez vous mesdemoiselles.

Tes compères (les superstars en guest de cet album) sont issus d’une formation musicale différente pour la plupart… C’est une façon pour eux de changer de vie et de décompresser le soir après le taf ou est-ce une passion à part entière ?
VULV est une passion à part entière pour mes invités. Ils sont mes adeptes et vouent un culte morbide au trou juteux, leur participation leur permet d'atteindre une certaine plénitude sexuelle et musicale. A chaque enregistrement, ils se précipitent comme la petite vérole sur le haut clergé. VULV est pour eux une tribune, un orifice fétide d'où peut s'échapper leurs pensées déviantes pour mon plus grand plaisir.

Parle moi de tes cérémonies rituelles (dont tu es le maître), comment ça se déroule ?
Ces cérémonies ont lieu dans les forêts de la baie d'azur de Cournon. Elles sont d'inspiration antique et païenne et s'apparentent à un gang bang luciférien où chacun se rapproche de tous, ou l'on s'aime l'un dans l'autre sans distinction de races ni d'espèces. Si tu as vu le film "Society" de Brian Yuzna, ou le chef d'œuvre "Elixir" avec Olivia del Rio, tu comprendras de quoi je veux parler.

Un hommage aux "Vulva Infernum" ou au "Roi Corné" ?
Indéniablement. Une révérence à Satan et au Vulva Infernum, le pussy power a son paroxysme, la possession vaginale, la magie sexuelle.

C’est quoi qui t’inspire pour créer un album entièrement "vaginal black art" ?
Un bon plat de moules, l'odeur de la cyprine, la FritzBraü, TF1, "Sex Warriors" (Film KVLT), Sexy Zap, 30 millions d'amis sur un canapé à Bourges, Manowar, le porno allemand des 70's, le plan d'eau de Cournon, l'obscurité moite, les boucs, les porcelets …

Vulv, c’est un concept totalement underground ou tu prévois un jour de participer à l’Eurovision ?
Mon seul "débouché" si je puis dire aurait pu être une participation musicale à la cérémonie des hots d'or. Mais malheureusement, cette dernière n'existe plus, victime d'une infecte censure morale, puritaine, d'inspiration chrétienne. Je me rabattrais peut-être donc sur l'Eurovision où à l'instar d'un Lordi, j'entonnerais un "vaginal black art phallellujah"…C'est Drucker qui va être fan…

Au fait, d’où vient ce nom, Vulv ?
Je ne sais pas, je ne sais pas trop ce qui m'arrive, je vis dans le noir, elle est ma lumière putride… Je n'ai pas choisi VULV, c'est la vulve qui m'a choisi. Elle me possède, je suis son intermédiaire, le vicaire terrestre du vagin transcendental.



Concernant l’outro de Dirty Fingers plus vraisemblablement nommé "Outreaux", c’est vraiment osé quand même…
Tu fais bien de revenir sur cette fabuleuse "Outreaux", je me dois de fournir quelques clés de lecture aux kids, les vaginal metal brothers of hell. Hormis le jeu de mot fort recherché, l'intérêt de cette sixième piste réside dans les paroles. En effet, il s'agit d'un poème sur la masturbation écrit par le philosophe Patrick Sébastien et tiré de son œuvre "Vitriol Menthe". Mon manager et ami Lolorenzo profère cette incantation avec brio. Intégrer ce poème était son idée et je lui en suis profondément et éternellement reconnaissant.

Parlons des photos qui tournent autour de Vulv ; t’organises un casting pour chaque parties intimes féminines exposées sur l’artwork ?
Absolument. Mes amis et mes fans m'envoient des tonnes de photos de leurs mères et autres ailleuls pour satisfaire mon appetit. J'opère ensuite une sélection en fonction des goûts du public, de ce qui est tendance et potentiellement commercial. Le nouvel artwork résume parfaitement l'essence du Vaginal Black Art pratiqué par VULV. Horns up, wet cunt… D'ailleurs, j'en profite pour lancer un appel : les femelles intéressées pour être les pin-ups du prochain VULV peuvent laisser leurs photos sur http://www.myspace.com/vulv. Même toi Minouchkha !!!

Si Vulv devait avoir un ambassadeur et une ambassadrice, qui seraient-ils ?
Ils seraient légions : Satan, Marc Dorcel, pour les ambassadeurs ; la Cicciolina pour l'ambassadrice.

Parle moi de tes groupes fetiches dans la scène black metal (française ou non).
Pour rester uniquement sur du black metal, je citerais Impaled Nazarene (Mika forever rules), VON, Mysticum, Watain, Carpathian Forest, Gorgoroth, Tormentor, Sarcofago, Darkthrone, Aura Noir, Satyricon, Emperor (old), Mayhem, Venom, Celtic Frost, Bathory… Du côté Français, hmmm, j'écoute peu de BM Français mais ceux que j'apprécie sont Osculum Infame, Deathspell Omega, Blacklodge, Hirilorn (RIP), Bloody Sign, Antaeus, Arkhon Infaustus, Ancestral (RIP), Malveliance (RIP), Swine Of Satan. Mais VULV ne puise pas seulement son inspiration du côté du black metal elle va la chercher aux rives du thrash, du death, du speed, du heavy, du glam…

"Le sexe de la femme est l'"instrument de la damnation" : "vagin castrateur, vulve infernale (in vulva infernum) [il] est fréquemment qualifié de gouffre inouï, sentier glissant et bouche des vices C'est par lui que le péché s'est introduit dans le monde, faisant de la femme la complice, sinon la servante de l'Ennemi du genre humain" (id, 149)."

Ne va pas croire que je teste ton intelligence… Mais pour résumer, que penses-tu de cette citation ?

Cette citation pourrait être le leitmotiv du projet. Les chrétiens ont raison de craindre l'implacable vulve car son pouvoir est millénaire et démesuré. Les paroles du titre "Decadent Dawn" présent sur ma première sécrétion présente VULV comme une contre-église du vice toute entière dévouée au vulva infernum : "We’re the satanic erotomaniacs, The nuclear fistfuckers of tomorrow’s devastation ! Hails our porn-oriented church ! Rotten dildos for crucifix, cum for unholy water. Bow to the dirty-cocked priests of Satan, Spreading the word through their dick... Sordid missionaries sodomize your guts, Pull your tits, convert you to lust !"

J’oubliais… Un tel projet n’est évidemment pas commun, pourrais-tu nous expliquer comment réaliser son propre cocktail de fion… ?
Ce n'est pas chose facile. Ce n'est pas à la portée de tous, il faut respecter de précises proportions : une cascade de metal d'inspiration brutale, une rivière de liquide séminal, quelques gouttes d'alcool, une once de prout au jus, quelques rondelles d'oignons bien mûrs, assaisoner le tout avec quelques poils pubiens. A consommer sans modération…

Dans la biographie (se referer à la chronique) on apprend que Vulv est né(e) un soir sans lune… C’est pas un peu contraire à l’éthique ça ??!
Ce soir-là au carrefour de nulle part, à la croisée de chemins tortueux le ciel s'est ouvert en deux telles les cuisses charnues d'une succube afin d'engloutir goulument la lune féconde en un humide fracas. Le cri de chattes enragées déchira la nuit, hurlant mon nom d'une lascive manière "Migreich, Migreich". J'ai alors su que j'étais l'élu. J'avais rendez-vous avec mon destin, mon sort est depuis lié à celui du trou juteux.

Sur "Dirty Fingers" il y a également une chanson au nom de "Scottish Bitch". Une de tes ex est Ecossaise ou est-ce vraiment un hasard ?
J'ai eu l'occasion de passer pratiquement un an en Ecosse où j'ai pu mesurer l'ampleur des dégâts. La laideur et la vulgarité des jeunes femmes atteint des sommets que j'ai souhaité dénoncer. Boutons, bourrelets, micro-jupes, nez retroussés sont autant d'éléments disgrâcieux qui rapprochent la femme de l'animal porcin. Cette protest-song a été co-écrite avec NekrorHelly (Ndlr Une guest superstar de VULV) qui tout comme moi a su évaluer d'un œil avisé l'urgence de la situation. Pire que le réchauffement climatique, il faut dès aujourd'hui tirer les conséquences d'un tel fléau avant que celui-ci ne touche notre pays esthétiquement développé.

Il faut aussi préciser qu’une chanson de Pierre Coutin est reprise sur Dirty Fingers. C’était ton idole quand t’étais jeune ?
Il est une référence incontournable. Sa poésie me touche profondément. Il a cerné mieux que quiconque le comportement masculin dans toute sa perversité et son voyeurisme. En ce sens les deux prédateurs sexuels que sont M. Lini et Sergent Tact, deux notoires obsédés de la chatte, étaient les hommes de la situation. Je les félicite pour leur performance dantesque. Lini a une fois de plus repoussé ses limites conférant ainsi à ma nouvelle sécrétion un intérêt démesuré. Ouh yeah !!! Long live Wock'n'Woll !!!

C’est donc "J’aime regarder les filles" qui figure sur le CD de Vulv. Savais-tu que P. Coutin avait eu beaucoup de mal a trouvé une maison de disques pour cette chanson là ?
Je l'avais lu en quelque part. Lui aussi a été victime d'une odieuse et infâme censure puritaine mais son art a su traverser les décennies pour parvenir jusqu'à nous.

Grâce à toi ce chanteur pourra peut-être enfin trouver la place qu’il mérite dans la scène (underground) française !
On lui doit tous énormément.

Tu reprends aussi "Sorrows Of The Moon" de Celtic Frost. Perso je trouve que ça fait tâche chez Vulv… C’est limite de la poésie par rapport aux autres textes…
C'est vrai, mais j'aime les tâches douteuses. Je dois t'avouer que j'ai cherché à faire du remplissage pour justifier le prix exhorbitant du nouveau VULV tout en me faisant plaisir (du remplissage de VULV, la classe, n'est ce pas ?). Je suis démesurément fan de Celtic Frost et plus particulièrement de l'album, Into the Pandemonium. J'ai failli rebaptiser le titre "Sorrows Of The Vulv" pour coller au sujet, mais j'y ai finalement renoncé par respect pour les godfathers of black metal que sont Celtic Frost.

Ça y est, c’est terminé…
Merci à French Metal et merci à toi MinouMinouMinoushkha pour cette intervulv aux "petits oignons". Merci pour ton soutien et ta dévotion…Stay Wet.

Merci à Migreich et son projet Vulv.


Le site officiel : www.myspace.com/vulv