"Old Scars, New Wounds"
Note : 16/20
En 2015, je vous avais parlé de "Birth And The Burial", premier album plutôt efficace du groupe Act Of Defiance qui compte dans ses rangs Chris Broderick et Shawn Drover, deux ex-Megadeth. Le groupe est de retour avec un nouvel album, "Old Scars, New Wounds", et on va voir de suite si l'efficacité du premier essai est toujours présente.
On retrouvait sur "Birth And The Burial" un thrash assez virulent qui mêlait habilement le old school à papa et des influences plus modernes et power et bonne nouvelle, c'est encore ce qu'on va retrouver ici. "M.I.A." ouvre l'album avec des riffs modernes et des bends à la guitare assez djent dans l'esprit même si ça reste très léger, le reste étant bien thrash et power et les soli toujours aussi mélodiques et techniques. Ce premier morceau est moins brutal que ce qu'on entendait sur le premier album et certaines lignes vocales peuvent rappeler Trivium, ce qui ne manquera pas de hérisser le poil de certains puristes. Ces derniers seront de suite ravis à l'écoute de "Molten Core" qui suit juste après et dont le riff d'entame que l'on retrouve sur les refrains sent limite le death old school ! "Overexposure" repart sur quelque chose de plus moderne mais reste dans du metal rentre-dedans, puissant et brutal avec des riffs rouleau compresseur et des mélodies qui rappellent les grandes heures du death mélodique suédois. Bref, Act Of Defiance nous sert encore une fois un album varié qui va piocher dans plusieurs écoles différentes, demandant par conséquent un minimum d'ouverture d'esprit puisque les sonorités les plus old school en côtoient d'autres bien plus modernes. Toujours est-il que l'efficacité de l'ensemble est indéniable et que l'album fait une fois de plus le boulot.
Comme précédemment, on sent du Lamb Of God et surtout du Testament pour les côtés les plus bourrins de l'album, la garantie que les morceaux envoient du lourd. D'ailleurs, on sent ce fameux groove lui aussi hérité de Testament qui vous pousse à headbanguer jusqu'à vous déboîter les cervicales, ces riffs aussi gras que puissants sur lesquels vous ne pouvez pas rester statiques. Le genre de truc qui fait un carton en live et qui assure de chauffer la salle en un rien de temps, bref du metal comme on l'aime. C'est là qu'Act Of Defiance devrait mettre tout le monde d'accord, si certains n'aiment pas leurs sonorités les plus modernes il y a un savoir-faire indéniable ici et un véritable amour du metal qui accroche et qui bourrine en même temps. Comme je le disais, pour peu que vous ne soyez pas réfractaires aux mélanges des écoles, il y a moyen de prendre une bonne dose de metal en fusion sur ce deuxième album, qui est peut-être globalement moins frontal que son grand frère mais bien massif tout de même. Sans compter que le tout est évidemment porté par une prod' aux petits oignons qui donne à "Old Scars, New Wounds" un son puissant avec de très grosses guitares et une batterie qui sonne moderne sans donner l'impression d'être un modèle William Saurin pour autant (boîtes de conserve, tout ça...).
Un deuxième album qui confirme le potentiel d'Act Of Defiance et qui contient une bonne tripotée de morceaux qui devraient faire des blessés en live. Si vous aimez le bon thrash et que vous n'êtes pas dérangés par le flirt avec le power et les groupes modernes, vous pouvez foncer, c'est du bon.
"Birth And The Burial"
Note : 16/20
Si je vous dis Shawn Drover et Chris Broderick, vous pensez à quoi ? A Megadeth en particulier et au thrash en général, bien vu parce que c'est précisément ce que fait leur nouveau groupe Act Of Defiance qui nous livre ici son premier album "Birth And The Burial".
Et autant dire qu'ils font cette fois un thrash à l'ancienne bien plus velu que ce qu'ils ont pu faire lorsqu'ils étaient chez Megadeth. Déjà le chant de Derek Henry Bonner est majoritairement gueulé en dehors de quelques lignes de chant clair, et musicalement on lorgne assez souvent du côté des anciens Testament (mais non pas le livre !) avec quelques touches plus modernes qui devraient faire headbanguer dans les fosses. On retrouve bien évidemment quelques mélodies typiques de Megadeth, et quelque chose qui va faire hurler les puristes, on a souvent l'impression d'entendre les premiers Trivium. Impression sûrement due à la très forte influence Testament mélangée à des sonorités heavy et d'autres petites bricoles plus modernes. Pas de quoi s'énerver, l'influence principale d'Act Of Defiance se situe bien dans les années 80, et on sent plus le bon gros thrash ou le power qui tache que les sonorités les plus modernes, et il faut être honnête, les morceaux font le boulot et ça devrait dépoter comme il faut en live ça aussi. En tout cas, on ne peut pas dire que le groupe se répète, on passe du mid-tempo bien lourd au gros morceau thrash qui fonce dans le tas, on a même droit à quelques touches de piano et de violon pendant "Poison Dream" ou de l'acoustique sur "Refrain And Re-fracture", sans parler du début de "Crimson Psalm" qui a tout de l'hommage au " Rust In Peace" de qui on sait !
Alors certes ça ne réinvente rien mais ce n'est pas ce qu'on demande à un groupe pareil, on lui demande d'envoyer le bois comme il faut et de ce côté-là, Act Of Defiance ne se débrouille pas trop mal. On a quelques passages ou quelques lignes de chant un peu moins inspirés que d'autres mais globalement c'est plutôt bien foutu, d'autant qu'on peut enfin entendre Chris Broderick se lâcher sur les soli et s'amuser à faire ce qu'il veut. Et comme je le disais plus haut, c'est quand même majoritairement bien plus méchant que ce qu'il pouvait faire chez Megadeth, que ce soit en termes de violence ou de technique d'ailleurs. Niveau prod', forcément c'est du gros son qui tache, avec des guitares incisives comme on les aime et batterie avec de la patate. Ne reste plus qu'à espérer que ce qui ressemble à un supergroupe, comme on les appelle, tienne sur la durée, parce que même si la plupart des membres ne sont plus si occupés que ça à côté d'Act Of Defiance, il n'empêche que ce genre de groupe termine sa carrière assez rapidement en général. Ce serait dommage parce que même si, comme je le disais, les puristes du thrash vont hurler à cause de certaines sonorités trop modernes, pour eux le tout tient la route, les morceaux sont plutôt percutants et poussent au headbanging.
Un premier album pour Act Of Defiance qui n'apportera certes rien de neuf à la scène mais qui fait plutôt bien son boulot, à cheval entre plusieurs époques et influences mais résolument rentre dans le lard. Des morceaux qui risquent en tout cas de passer l'épreuve du live sans aucun problème, et c'est sûrement la meilleure façon d'apprécier ce genre de metal.