"L'Empire Du Crépuscule"
Note : 15/20
Pour la sortie de leur treizième album studio, les franciliens d’ADX remettent le couvert avec toujours la même constance et la même rage chevillée au corps. Si la production s’est considérablement bonifiée avec le temps, le groupe est resté fidèle à son genre de prédilection, à savoir le heavy metal traditionnel. Fraîchement sorti dans les bacs et même si le son du groupe a été remis au goût du jour, cet album sent bon le metal des années 80.
Dès les premiers riffs du morceau qui ouvre l’album ("Les Charognards"), on reconnaît le style très particulier d’ADX – lequel a déjà plus de quarante ans d’existence au compteur. Fidèle au poste depuis la fondation du groupe en 1982, le chanteur Phil Grélaud n’a rien perdu de sa hargne. La virtuosité des soli contraste avec la brutalité implacable des riffs. Un des points forts d’ADX réside indéniablement dans ses refrains entêtants. En effet, le groupe s’est toujours distingué par ses textes remarquablement bien écrits, ce qui renforce la dimension épique de la musique. Dans la foulée, les Parisiens entonnent un hymne en hommage de la puissance du heavy metal : "Tout En Puissance".
S’ensuivent des morceaux tels que "Légions" ou "Les Malgré Nous" dans lesquels se mêlent riffs implacables et mélodies entêtantes. Néanmoins, la musique d’ADX ne manque pas d’humour comme en témoigne l’incorporation de quelques notes évoquant la chanson paillarde "La Digue Du Cul" à la fin du morceau "Légions". Avec "Paradis Royal", le tempo s’accélère jusqu’à devenir ultra-speed à la limite du thrash speed. Après une intro angoissante, le morceau suivant ("Le Couvent") est une ode à la gloire du mal avec ses textes inspirées de la chasse aux sorcières et ses riffs impitoyables. D’ailleurs, ce morceau représente à mon avis l’apogée de l’album. Le tempo se ralentit un peu sur le titre "Montfaucon" avant de repartir de plus belle avec le magnifique "Septembriseurs". En guise de point final, le groupe ne résiste pas à la tentation de nous offrir un morceau entièrement instrumental et d’une beauté ensorcelante : "Paris". Il s’agit sans doute de l’hommage du groupe à sa ville natale !
En conclusion, on ne peut faire autrement que de saluer la constance du groupe qui n’a jamais dévié de sa trajectoire et est resté fidèle aux codes de la musique qui a bercé la jeunesse de ses membres fondateurs !
"Étranges Visions"
Note : 15/20
Pour leur douzième album sorti en 2021 sur le label Ultim’ Records, les Franciliens d’ADX ont mis les petits plats dans les grands. Un an après "Bestial", ce groupe culte né à l’orée des années 80 opère un retour en force avec un nouveau disque qui fleure bon le heavy speed traditionnel.
Même si la production s’est considérablement améliorée avec le temps jusqu’à devenir particulièrement léchée, on retrouve néanmoins dans ce disque l’âme restée intacte d’un groupe qui n’a même pas pris une ride – bien qu’il ait passé le cap des quarante ans d’existence ! Vélocité et virtuosité sont les deux maîtres-mots de cet album qui remet tout de suite les pendules à l’heure grâce à des riffs meurtriers et incisifs qui rappellent les grandes heures du heavy metal avec un grand H. Après une intro instrumentale ("Étranges Visions"), les frenchies tapent dans le mille avec le morceau "Le Sang De L’Ennemi" qui donne le ton de l’album. Porté par la voix du chanteur Phil Grélaud (qui officie dans le groupe depuis 1982), ADX confirme son statut de groupe majeur du heavy metal hexagonal des eighties.
Par la suite, le groupe enchaîne les morceaux interprétés avec brio et dans la plus pure tradition heavy / speed des origines comme en témoignent des titres comme "Génération Perdue", "Sacrifié Pour La Cause", "Le Reflet Du Mal" ou "Terre De Colère". Misant sur des textes épiques dans le même esprit que ceux de leurs compatriotes de Sortilège, les Français distillent intelligemment les éléments empruntés au heavy metal traditionnel mais aussi au speed metal et au thrash, proposant au passage quelques morceaux instrumentaux plutôt rapides et agressifs comme "Guerre Mystique" ou lents comme l’apaisant "Trouble".
Pour couronner le tout, l’album se clôt avec un morceau avec des textes guerriers, "Invasion", qui marque l’apogée d’un disque qui démontre le professionnalisme de ces pionniers du heavy metal made in France que sont ADX. Indispensable !
"Non Serviam"
Note : 18/20
Votre humble serviteur ne cesse de le dire, il aime la scène française et il tâche quand il le peut de le faire savoir à qui veut l’entendre, s’il y a quelques années les groupes français souffraient quelque peu d’un sentiment d’infériorité face aux groupes internationaux, la tendance s’est inversée ces dernières années, si autre fois enflammer une salle anglaise était un exploit, il est aujourd’hui presque habituel de voir des groupes français s’exporter et accompagner des "grands" du metal autour de la planète. On se rend compte aujourd’hui que le metal français était et est d’une grande richesse, les "vieux" groupes jouissent aujourd’hui d’une belle aura et connaissent une véritable nouvelle jeunesse, une nouvelle vie.
Je me rappelle très bien de ma première "exploration" dans le metal, c’était en 1986 (il s’agissait de l’EP 2 titres du groupe nîmois H n H réédité en fin d’année chez No Remorse Records), j’avais 9 ans, si depuis je n’ai cessé d’aimer le metal, je peux dire haut et fort que le groupe dont je vais vous parler aujourd’hui m’a également marqué à vie. On était en 1988 et c’était avec un album live, et pas n’importe lequel s’il vous plaît, "Execution Publique", vous voyez donc de qui je vais parler aujourd’hui : des grands ADX et de leur nouvelle offrande musicale au monde du metal.
Eh oui, après nous avoir démontré qu’ils étaient "Immortel" et après avoir lancé un "Ultimatum", ADX revient en ce début des beaux jours avec un nouvel album sous le bras, le bien nommé "Non Serviam".
Comme je vous disais un peu plus haut (mais maintenant vous me connaissez n’est-ce pas), un défenseur de la scène française comme moi, face à un groupe aussi culte, quasi légendaire, ne peut qu’être heureux, et je vous rassure, c’est le cas !
"Non Serviam" compte 11 nouveaux titres pour près de 46 minutes de heavy speed à la ADX. Si vous comptez bien, on est en moyenne à 4 minutes par titre, une tendance qui se vérifie depuis quelques albums chez les Parisiens. Pour ma part j’avais fortement apprécié "Ultimatum", le groupe revenait quelque peu à ses racines, avec un son live et des titres vraiment accrocheurs, mais là avec "Non Serviam", ADX se surpasse et je suis certain que cet album va faire parler de lui chez nous mais également à l’international. Quel plaisir d’observer, après plus de 30 ans de carrière, que le groupe est toujours aussi en forme et possède en lui ce que l’on appelle plus communément "le feu sacré". ADX n’a pas toujours connu de belles choses, mais le groupe nous prouve (encore une fois) que malgré les obstacles qui peuvent se présenter, si on est fort on se relève toujours.
Certes, rien de nouveau au pays des Parisiens, "Non Serviam" est du pur ADX fait par ADX mais après tout, on ne va pas demander à de vieux lascars tout d’un coup d’innover, alors on envoie le bois, on déroule et on déboule et c’est très bien comme ça.
Avec "Non Serviam", pas de temps mort, pas de chichi, pas de pompon, Phil, Dog, Betov, Nicklaus et Julien jouent leurs partitions à merveille, rarement un groupe n’aura été si fidèle à son style, à son monde et à son univers, et ils le disent très bien eux-mêmes : "No Serviam". Le titre de ce nouvel album est plus qu’explicite.
Pour être honnête avec vous, écrire quelques mots sur ADX est un juste retour des choses, ce groupe m’a tant apporté que je lui rends par l’intermédiaire de ces quelques mots un petit hommage, je ne puis que vous conseiller de ne pas passer à côté de cet album, ça serait presque un pêché, une erreur. Si c’est le cas, vous risquez de finir comme l’homme d’église sur le (très beau) visuel de l’album, damné...
Je le dis haut et fort : oui, ADX a retrouvé son envie d’autrefois, oui ADX a retrouvé sa fougue, oui ADX est prêt à tout exploser sur son passage, et les nouveaux titres, à l’image de "La Mort En Face", "B 17 Phantom" ou encore "L’Enigme Sacrée" sont taillés pour la scène et préparez-vous à la guerre, les copains, foi de fan !
Je pense que vous l’avez compris, "Non Serviam" est un très bon album, pardon, un excellent album, il saura ravir les fans à la fois de la vieille école mais friands également de modernité. ADX possède une des plus belles carrières du metal français, agrémentée d’albums qui ont marqué l’histoire de la musique, certes il est dommage que les aléas de la vie aient un peu freiné parfois ADX mais comme je le disais un peu plus haut, le groupe a su se relever et franchir des caps, et ça c’est tout à leur honneur.
Avec ce nouvel album, ADX montre et démontre encore une fois qu’ils sont incontestablement le fer de lance d’une scène française, le chaînon manquant, le lien entre la vieille et la nouvelle génération, mais ADX avec "Non Serviam" fait entendre qu’ils n’ont pas encore dit leur dernier mot, ni rendu leur dernier souffle et je l’espère, encore avec nous (très) longtemps.
En résumé, je dirais tout simplement que "Non Serviam" est un très bon album, qu’ADX s’appuie sur ce qu’il sait faire et a fait de mieux tout au long de sa carrière, un album inspiré qui fait beaucoup de bien par là où il passe.
Les jeunes, accrochez-vous, ADX revient très très fort (dans tous les sens du terme !).
"Ultimatum"
Note : 18/20
Bon on y est ! L'ultimatum lancé par ADX est à son terme, et le CD arrive dans les bacs, et autant vous avertir : ça dégage les cages à miel !
Après le très bon retour du groupe avec "Division Blindée" en 2008, et après avoir tout labouré sur leur passage, notamment au Motocultor, j'avoue que j'étais un peu déçu par "Immortel", bien ficelé, mais pas assez puissant à mon goût. Après quelques mois de suspense depuis le lancement de cet ultimatum, je glisse le CD dans le lecteur, l'oreille pendue pour découvrir ce nouvel opus.
Première chose à noter, le morceau titre ne sera pas repris en chœur par les fans, à l'instar de "Division Blindée" par exemple, puisque "Ultimatum" est l'intro de l'album. Malheureusement je dirais parce que comme souvent l'intro n'apporte rien. Par contre "Commando Suicide", lui, le sera certainement ! Premier vrai morceau de l'album, il nous met tout de suite dans le vif du sujet ! Tout ce qui a fait qu'ADX est ADX est là ! On croirait un retour aux sources tellement on retrouve le heavy speed old school qui a différencié le groupe de ses congénères des années 80.
En fait, hormis "Les Cœurs Eteints" qui démarre en ballade et évolue vers une fin de morceau heavy thrash, l'ensemble de l'album est fait dans le même moule. Les rythmiques oscillent entre lourdeur et sombreté, avec des morceaux mystiques comme "Paracelse", "Le Brave Des Braves" et "1572", mais savent aussi nous emmener à toute vitesse à travers les riffs saccadés dans "Red Cap" et "Divine Menace".
Mais pour moi, là où je retrouve LE ADX que j'aime c'est sur "Le Dernier Carré". Phil martèle les couplets sur des riffs incisifs, et le refrain sur un enchaînement basse/batterie du meilleur effet. Le tout avec un niveau de chant irrépochable. La "marteauthérapie" opère si bien qu'il est dur de résister à reprendre avec lui "Ils marchent sans jamais reculer". Même mon fils de 6 ans s'y est mis !!
Dernière bonne surprise de cet album, l'auto-reprise de "King Of Pain". Dès la première écoute, l'effet "rewind" type vieille cassette audio et l'entrée en matière me donnent une impression de déjà-vu, ou plus exactement déjà-entendu. Oui, souvenez-vous de "King Of Pain" dans Weird Visions… Ca revient ? Le réarrangement de ce morceau vieux de 24 ans est sans pitié. J'ai réécouté la version originale, et ça permet de mettre en avant l'évolution du groupe. La réécriture du texte en français reste la plus grande modification dans ce morceau, mais je note surtout que c'est plus pêchu, plus carré, mais aussi que Julien Rousseau, le nouveau bassiste, trouve bien sa place dans le groupe.
Alors que dire de plus de ce nouvel ADX ? Rien ! Achetez-le, écoutez-le et vous serez tout de suite conquis ! Tant mieux, après 30 ans de bons et loyaux services, la bande à Betov reprend la route pour le plus grand plaisir de nos yeux et nos esgourdes alors il faut en profiter pour aller se bouger le c.. et les cheveux devant une scène !
"Immortel"
Note : 07/20
ADX, groupe culte des années 80 de heavy metal français qui ne doit plus être présenté pour les amateurs du genre.
Par ailleurs, c’est sûrement le groupe français le plus connu dans le monde du heavy metal avec les Blasphème, Vulcain, Attentat Rock, et autres.
Donc ADX revient en force avec un nouvel album "Immortel" composé de 14 titres et une pochette assez hideuse je dois l’avouer. Mais comme disent les Anglais, on ne juge pas un livre à sa couverture. C’est pour ça qu’on va se contenter du contenu.
Et là aussi ça se gâte, du moins je ne saurais comment l’expliquer… L’ouverture est sublime pour s’attaquer à la musique "Immortel", et je me dis que d’un côté, on a toujours ce côté mélodique d'ADX, avec un réel dynamisme, mais de l'autre, c’est quoi tous ces breaks qui cassent le morceau ? Bordel les gars, ne faites pas du prog, restez dans votre heavy / speed qui m’a tant charmé, alors que je n’ai que 19 ans.
On continue avec "Pachydermus", "Messe Rouge", "Le Secret", "L'Adieu Aux Armes", "Baptême De Sang". Ca fait beaucoup de titres d’un coup n’est-ce pas ? Normal car le constat reste le même… on a des riffs qui déboîtent tout sur leur passage, mais il y aura toujours des contre-temps pour faire retomber la sauce. Adieu aux morceaux bien speed pendant 3 minutes… d’autant plus que la force d'ADX est bel et bien là, les textes sont forts et se retiennent bien, ce qui n’est pas désagréable lors d’une première écoute, ça vous titille l’oreille, et dès la deuxième écoute vous vous étonnez à chanter. Mais ces moments prog cassent bien le rythme et l’engouement qu’on peut avoir.
Ensuite il y a titres assez sympa comme "Le Carnaval Des Lâches", "L’ombre Du Chasseur" ou encore "Le Dernier Geste" auxquelles j'aurai bien accroché, mais on est loin du grand ADX, il faut remettre ça dans le contexte bien entendu… c’est dommage, mais c’est ainsi. Je dois vous avouer que ça m’a pas mal refroidi et remis en question dans l'optique d'aller les voir en live… "Immortel" ? Pas tellement. Je pense avoir touché en plein cœur le problème.
Après, le mixage reste très classe, mais moderne, mais bon ça on ne peut rien contre la technologie ou autre, c’est sympa d’avoir quelque chose de propre et d’assez ouvert dans l’ensemble. Mais ça ne me parle pas.
Grosse déception, des bons riffs, mais trop de breaks qui cassent le mythe.
"Suprématie"
Note : 14,5/20
Je mets le vinyl sur la platine et là, je me (re)prends une baffe.
Tu parles d'un flashback (20 ans) , et à part une ride par ci par là,
ça dégage toujours autant.
Avec ce troisième album, ADX n'est plus à présenter. Chef de file
du renouveau métallique français, des riffs partout, des compos à
tiroirs (ah ! la vierge de fer n'est pas loin) et la patate, on n'en
demandait pas plus. Peut-être le plus complet de leur discographie.
Après une intro sympa, ça part à fond dès "Suprématie", gros riffs et
rhythme effréné et ça ne se relâche pas en cours de route.
Suit "Le Jugement De Salem", refrain fait pour le live et couplets toujours
dans le rouge, un p'tit break et hop, on tient un hymne.
Le quatrième morceau n'est pas en reste : encore un hymne et pas des
moindres : "Notre-Dame De Paris" (et là on est loin de la comédie musicale).
Riff entêtant (p***** j'ai la chair de poule) plutôt mid tempo, un classique.
Allez on passe à "Victime" après l'intro pépère, ça monte dans les tours, pas
mon préféré mais quelle pêche. "Les Secrets De l'Olympe", un instrumental,
c'est la mode à cette époque, mais là on tient du bon speed avec un break
franchouillard, et ils ont pas à rougir nos p'tits gars, parce qu'à vouloir
à tout prix mettre des instrumentaux sur album, y'en a qu'ont pondu de
sacrées bouses !
Vous vouliez des hymnes au metal français, eh bien en voilà encore
un : "Brocéliande", que dire c'est du ADX pur jus, après une intro tout en
douceur, des riffs, du rhythme, des breaks et en live ; croyez-moi tout le
monde suit, même 20 ans après. Je les ai vus en 2007, on prend
toujours autant de plaisir, et aussi généreux en live, j'en ai pas vu beaucoup,
sans compter qu'avant leur concert ils traînaient dans la salle et ne se la jouaient
pas grandes stars, salut Klod. "La Peur Et L'oubli",
"je vais vous compter comment par deux fois je suis passé de vie à trépas",
quelle intro, surtout que derrière et bien on trépasse réellement.
Ca déboule, ça joue, ça speed et jusqu'au dernier riff, mon titre préféré.
Pour finir l'album, pas de ballade (une mode aussi dans les 80's) juste
"L'Ordre Sacré" et toujours ce sens du riff, de la vitesse mais surtout
de la mélodie. Une paire de guitaristes comme ça, c'était plutôt rare dans le metal.
Mais non j'ai pas oublié le chant, et Phil y'a pas grand chose à dire.
ADX sans cette voix c'est plus vraiment pareil, sans compter que les textes
sont loin d'être aussi niais que la plupart des groupes de la fin des années 80
(la déferlante US ayant fait des petits en France).
Pas le plus grand album de l'époque, mais ami si tu dois entrer dans le monde d'ADX,
cet album est la plus belle des portes !!!
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