Aeternus, voilà encore une grande pierre à placer dans l’édifice du black metal. Après 25 ans d’existence, nous voilà gratifiés de "Heathen". Après du black metal aux influences pagan et une période death, voilà un album qui sait se démarquer. Voyons voir si les précurseurs du dark metal en ont toujours dans le ventre !

On a ici une approche plus personnelle que ce qu’Ares (fondateur du groupe) a à nous montrer d'habitude. Ce death brut dans "The Significance Of Iblis" et "Boudica" nous fait penser à une colère contenue. Les riffs y sont lourds et ravageurs, mais sont contrastés par ce qu’on pourrait interpréter comme des mélodies traditionnelles. Ceux qui pourraient croire à du death perdu dans une violence irréfléchie se trompent. On est en face d’un subtil mélange de black et death. Un mélange qui est certes virulent mais homogène.

Et ce qui est le plus marquant dans cet album, c’est cette symbiose rock et black metal. Les accords y sont distordus, et le chant sonne rauque comme victime d’un regret. Au fur et à mesure, la voix prendra une ampleur gutturale. On ressent une solitude mélancolique qui laisse le chanteur à nu. Cependant, le décalage entre ces deux atmosphères musicales est un peu trop brusque. Le voyage se finit par quelques notes orientales de "‘Illa Mayyit". La batterie sera à son paroxysme. Elle est suivie par quelques instruments traditionnels. Une petite bizarrerie agréable qui conclut l’album en beauté.

"Heathen" est donc un album sans équivoque agréable, semblant raconter la personnalité complexe de l’homme au centre de l’album qui n’est autre qu’Arès. Ne rentrant dans aucune case, chaque mélomane passionné par le metal pourra y trouver son compte.