Afterbirth frappe pour la troisième fois. Créé en 1993, mais rapidement arrêté après deux
démos, le projet renaît en 2013 avec une compilation, puis commence à créer de nouveaux
titres. En 2023, Cody Drasser (guitare), David Case (basse, Helmet), Keith Harris
(batterie) et Will Smith (chant, Buckshot Facelift, ex-Artificial Brain) annoncent la sortie
de leur troisième album, "In but Not Of", chez Willowtip Records.
Le groupe a également fait appel à Colin Marston (Behold The Arctopus, Krallice,
Gorguts…) pour les claviers, ainsi qu’à Cory Monster (Thætas, Aberrated,
Kevorkianesque) et John Collett (Nightmarer) pour le chant.
Dès "Tightening The Screws", le premier titre, le groupe affiche une brutalité dissonante qui se
traduit par des patterns agressifs mais complexes, qui rend ce court titre très efficace, tout
comme "Devils With Dead Eyes" qui place des influences old school sous des parties
vocales sauvages. Le mélange va assurément surprendre, que ce soit au niveau du
contraste entre les deux parties ou avec ce break pachydermique, puis c’est avec "Vomit On
Humanity" que le groupe continue de laisser libre cours à son imagination pour asséner ses
riffs étranges aux mélodies inattendues. Les racines prog s’intègrent relativement bien à la
déferlante de violence qui va continuer sur "Autoerotic Amputation" et ses harmoniques
perçantes qui sortent d’une base épaisse avant de revenir dans la brutalité pure doublée de
guitares criardes avec "Vivisected Psychopomp".
Les passages groovy vont laisser place à
des claviers planants sur "Hovering Human Head Drones", où les musiciens jouent un prog
rythmé avant que le brutal death ne refasse son apparition, puis ce sont des éléments de
post-rock qui apparaissent sur "In But Not Of", le titre éponyme, avant d’être nuancés par
une batterie dévastatrice et d’accélérer. Le chant mettra un moment avant de revenir, mais il
nous accompagnera jusqu’à "Angels Feast On Flies", une composition relativement épique,
lourde et accrocheuse, laissant même quelques sonorités plus lumineuses intégrer les
vagues de férocité qui nous mènent à "Time Enough Tomorrow" et à son introduction
mystérieuse aux accents cosmiques. Le groupe ajoutera quelques nuances
supplémentaires, mais l’interlude reste entêtant et régulier sans être étouffant, alors que
"Death Invents Itself" va renouer avec l’agressivité sophistiquée pour faire de la courte
composition un espace de déferlement de rage, tout comme "Succumb To Life", le dernier
morceau, où la dissonance côtoie habilement les riffs accrocheurs jusqu’à la fin.
Si Afterbirth semble à première vue jouer la carte de la complexité déroutante, on se rend
compte qu’"In but Not Of" reste cohérent dans sa différence. L’album est complexe à
appréhender, mais il sait tout de même révéler son potentiel au fil du temps.
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