C’est Johnny qui allume sa clope dans un bar et qui… Non, que dalle. J’ai pas de chute avec le nom du groupe. Bref, c’est After Smoke Clears qui dissipe la fumée et qui propose son premier album, "Edification". Pas de cigares à l’horizon, mais du groove à en perdre la raison. Alors, avec ou sans Brexit, les Londoniens continuent de s’exporter jusqu’à nos oreilles. Du coup, même pas besoin d’aller jusque Calais pour les écouter.

Dans ses détails, "Edification" c’est dix titres, quarante-et-une minutes ainsi que vint-cinq secondes (et 297 Mo au format .mp3 320kbits/seconde). Pour le reste, c’est de ce groove metal pas tellement metalcore, pas tellement melothrash, pas tellement death mais un peu de tout cela à la fois jeté dans un bouillon résolument moderne ("Deterioration", "The Vine", "Extinguo"). Parfois pas sans rappeler Parkway Drive, Bury Tomorrow voire Gojira, Textures et bien d’autres, After Smoke Clears adopte une addition, certes simple, mais efficace. "Edification" est bien foutu et est un moment agréable ("Machine Dependent"). En revanche, là où la chose rippe un peu sur le lecteur CD est qu’on peine réellement à distinguer After Smoke Clears de toutes les flopées de groupes de la même veine. La recette est intégrée, mais le groupe gagnerait à la digérer et à l’adapter plutôt que de l’adopter.

Pour le meilleur comme pour le pire, on pourrait donc résumer "Edification" de la sorte : cette nouvelle vague moderne du metal, de la compression, beaucoup de basse, des riffs sur bien plus que six cordes et des compositions fortement taillées pour les pits de festivals. Mais le tout n’en demeure pas moins presque réservé aux amateurs du genre par ce côté ultra conforme aux codes et attentes d’un groupe de ce style musical.