Le disque date de 2016 et entretemps, un des musiciens est décédé, à savoir Chad Hanks. Tristesse pour un groupe qui a marqué mes oreilles à mes débuts metalistiques.
Le groupe American Head Charge, fer de lance d’un genre musical alternant entre ambiances doucereuses sur grosse basse crade, un chant possédant et des passages plus punchy, avait fait le bonheur de tous les jeunes métalleux en 2005 et puis le silence. 2013 un EP et puis… rien avant 2016 et un album, enfin.
Renouant avec ses anciens amours, le groupe sait alterner comme personne les ambiances dans sa musique, le chant venant ensuite se poser, assez violent, plein de haine et ne prenant pas de détour.
La mise en place est propre et ne souffre d’aucun défaut lors du mix, on regrettera peut-être de temps en temps des effets de distorsion sur les parties chantées qui sont à la limite de l’audible (Ah, Korn, quand tu nous tiens...). Les lignes de basses et de guitares, notamment, sont de très bonne facture, et au milieu de deux parties chantées, la hargne revient en pleine poire pour se poser sur les morceaux.
Pourtant, en 2005, j’étais assez adepte du genre, une sorte de nu metal et un mélange de grosse basse et de haine bien placée mais ici, je trouve ça doucereux… Il n'y a pas d’évolution notable. Alors que les productions sont de plus en plus grosses, que les groupes sont de plus en plus qualitatifs, AHC est un peu resté loin en arrière, ne proposant rien de vraiment neuf.
Tout ce qu’on écoute dans ce "Tango Umbrella", après s’être frotté les mains en glissant la galette dans le lecteur, a surtout le goût d’une pâte réchauffée, un peu comme quand tu te prends une pizza, succulente, et qu'au second repas tu la passe au micro-ondes, et qu'au bout du compte la pâte est élastique et plus rien n’a l’odeur d’origine.
American Head Charge, c'est un peu ça, c’était mieux avant. Le groupe ne propose quelque chose qu'en demi-teinte. Dommage.
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