Le groupe
Biographie :

Angelus Apatrida est un groupe de thrash metal de la région d'Albacete (Espagne) formé en 2000 et actuellement composé de : Víctor Valera (batterie), José J. Izquierdo (basse), Guillermo Izquierdo "Polako" (guitare / chant) et David G. Álvarez (guitare). Angelus Apatrida sort son premier album, "Evil Unleashed", en Mars 2006 chez Producciones Malditas, suivi de "Give 'Em War" en Septembre 2007 chez Molusco Producciones, de "Clockwork" en Juin 2010 chez Century Media, de "The Call" en Avril 2012, de "Hidden Evolution" en Janvier 2015, de "Cabaret De La Guillotine" en Mai 2018, de "Angelus Apatrida" en Février 2021, et de "Aftermath" en Octobre 2023.

Discographie :

2006 : "Evil Unleashed"
2007 : "Give 'Em War"
2010 : "Clockwork"
2012 : "The Call"
2015 : "Hidden Evolution"
2018 : "Cabaret De La Guillotine"
2021 : "Angelus Apatrida"
2023 : "Aftermath"


Les chroniques


"Aftermath"
Note : 18/20

Angelus Apatrida vient nous rappeler l’importance de nos actions avec "Aftermath", son huitième album. Depuis 2000, le groupe espagnol composé de Guillermo Izquierdo (guitare / chant), José J. Izquierdo (basse), David G. Álvarez (guitare) et Víctor Valera (batterie / choeurs) joue du thrash, et ça s’entend ! L’album sort chez Century Media Records, label qui les suit depuis de nombreuses années.

Dès le premier titre, "Scavenger", le groupe frappe fort avec son mélange de blast, de riffs tranchants et de parties vocales puissantes tout en restant accrocheur. La violence sied parfaitement à leur style agressif et saccadé qui ralentit un peu sur "Cold", laissant quelques leads plus aériens se coller aux riffs entraînants, pendant que la voix principale, parfois rejointe par quelques choeurs, nous offre une diversité intéressante. Les refrains sont assez doux, créant un contraste avec les parties plus brutes comme le break, puis le groupe accueille Jamey Jasta (Hatebreed) pour donner une vibe plus hardcore à "Snob", restant dans une approche old school et la rendant parfaite pour une séance de headbang furieuse. "Fire Eyes" propose une introduction assez inquiétante avant de revenir dans des tonalités plus lourdes et groovy en compagnie de Pablo García (WarCry) aux guitares, ponctuant sa charge de sonorités mystérieuses, puis "Rats" reste dans les patterns vifs empruntés aux racines du style pour s’assurer une rythmique explosive.

On retrouve tout de même quelques ralentissements, puis "To Whom It May Concern" s’ouvre avec quelques notes planantes et apaisantes, qui seront écrasées par la puissance de feu des musiciens, mais qui resurgissent parfois sur ce très long titre. Le groupe adopte quelques accents heavy sur "Gernika", notamment au niveau de ces refrains fédérateurs entourés de riffs efficaces qui accentuent chaque élément, comme lors de ces solos effrénés. Le final nous laisse respirer, puis "I Am Hatred" repart à toute allure avec sa rythmique énergique surmontés de cris perçants, où les membres ne se privent pas de faire honneur à la branche américaine du genre. "What Kills Us All" accueillera Sho-Hai, un rappeur avec l’aide duquel ils vont donner une teinte plus vindicative à leur musique, le laissant poser un passage en espagnol pour réanimer le crossover avant que Todd La Torre (Queensrÿche, Bad Penny) ne les encourage à proposer une touche de prog sur "Vultures And Butterflies", la dernière composition, ce qui reste toutefois très cohérent avec ce que le groupe déploie.

"Aftermath" est bien évidemment infusé du thrash agressif et imposant d’Angelus Apatrida, mais le groupe ne se contente pas de rester dans son style, osant l’apparition de guests d’univers différents pour ajouter une touche de diversité intéressante. Le pari est réussi !


Matthieu
Octobre 2023




"Angelus Apatrida"
Note : 16/20

Sept albums depuis 2006, on peut dire que chez Angelus Apatrida on ne perd pas de temps ! Plutôt normal d'ailleurs d'être aussi énergique pour un groupe de thrash à l'ancienne. C'est donc avec un nouvel album éponyme que nous revient le groupe et je vous annonce de suite qu'il ne s'est absolument pas calmé et que ça thrashe sévère !

"Indoctrinate" ouvre le bal et rue dans les brancards d'entrée de jeu avec un bon gros thrash bien nerveux avec un refrain qui fait la part belle aux gros choeurs énervés typique du thrash old school. Certes on sent les influences des grands de cette scène, avec Testament en tête d'ailleurs, mais Angelus Apatrida ne cherche pas à révolutionner le genre et a juste envie de balancer du bon thrash qui déboise. Et pour ça, vous pouvez leur faire confiance, ils ont un savoir-faire indéniable dans le domaine et ils ont la science du riff qui casse des nuques. Ce nouvel album annonce tout de suite qu'il ne fera pas de prisonniers et cela tombe bien, c'est exactement ce que l'on attend d'un groupe de thrash. "Bleed The Crown" balance quelques riffs un peu plus modernes mais toujours aussi couillus et les tapis de double font toujours le même effet destructeur. "The Age Of Disinformation", quant à lui, nous amène des leads très mélodiques tout en gardant un tempo très rapide et pour le coup, ce sont les influences Megadeth qui ressortent. Bref, ne faisons pas l'inventaire de toutes les sonorités qui ressortent et profitons plutôt de ces quarante-six minutes de thrash bourru. Voilà typiquement le genre de morceau que tout le monde a envie d'entendre en live une fois que l'on se sera débarrassé de cette saleté de virus. C'est là que le thrash en général et les morceaux d'Angelus Apatrida en particulier prennent leur véritable dimension et déploient leur vraie puissance. Ce nouvel album n'en manque pas et fait du bien en cette période morose, on sent tellement de patate là-dedans que même en version studio on a envie de tout péter. Jetez une oreille sur "Rise And Fall" tout en tapis de double et en mid-tempo ravageur et osez me dire que vous n'avez pas envie d'aller dans le pit encastrer des cuisines Schmidt !

Le contraste avec "Childhood's End" qui le suit est saisissant tant ce dernier est tout en vitesse. Il me rappellerait presque le "Struck A Nerve" de Machine Head pour son caractère intenable, frénétique et rentre dans le lard. Le refrain, quant à lui, remet une petite dose de Megadeth et de mélodie au milieu d'un morceau décidément très énervé. Ce qui rend la musique d'Angelus Apatrida efficace, c'est justement cette capacité à naviguer entre plusieurs écoles et à alterner intelligemment le mid-tempo écrasant, les riffs groovy et une violence frontale. Tout ça confère à ce nouvel album une efficacité imparable qui permet à ces dix morceaux de faire leur office de destruction totale sans jamais trembler. "Angelus Apatrida" ne souffre d'aucun temps mort et même sur des morceaux qui atteignent parfois cinq minutes, le groupe ne faiblit pas et maintient l'intérêt et l'attention. Du thrash classique certes mais foutrement bien fait et d'une efficacité redoutable ! "We Stand Alone", que ce soit musicalement ou pour ses textes, est probablement le morceau le plus fédérateur de ce nouvel album et si vous n'avez pas envie de tout péter en l'écoutant je ne sais pas ce qu'il vous faut. L'album bénéficie en plus d'un son très puissant et clair qui amplifie encore la patate de ces nouveaux morceaux et évite les pièges des productions surboostées qui sévissent depuis quelques temps. En tout cas, voilà un groupe qui sait concilier les vieilles recettes et de nouveaux éléments et qui balance du coup une petite série de mandales qui frappent fort. Si ce nouvel album n'aura pas la palme de l'originalité, il décroche sans problème celle de l'efficacité, de la violence, de la brutalité, du pétage de mâchoire et du cassage de nuque ! Et c'est tout ce qu'on demande à un groupe de thrash, il faut que ça démonte tout.

"Angelus Apatrida" ne prend pas le nom du groupe pour rien tant ce nouvel album est un manifeste de thrash fait avec les tripes. On s'en prend plein la tronche même si le groupe sait calmer le jeu et varier les plaisirs. L'album passe comme un missile et fait à peu près les mêmes dégâts !


Murderworks
Avril 2021




"Cabaret De La Guillotine"
Note : 17/20

L’Espagne n’exporte pas que la paella et des maillots du FC Barcelone, elle nous envoie également quelques bons groupes de metal. Et contrairement à la pratique de la corrida ou au coaching du Real Madrid, il est très difficile de remettre en cause les représentants sonores issus des contrées hispaniques. Pour preuve : Angelus Apatrida ! Véritable machine de guerre thrash, le quatuor en provenance d’Albacete nous sert ici son sixième album : "Cabaret De La Guillotine".

Est-ce là un hommage à notre belle Nation, son Histoire et son inimitable régime de Terreur ayant suivi la Révolution ? Oui, certainement. En fait, et plus humblement, je n’en ai pas la moindre petite idée. Toutefois, par pur nombrilisme franco-franchouillard, j’avancerai l’inverse et assurerai qu’Angelus Apatrida tenait à exprimer son amour pour la France, preuve du rayonnement céleste de l’Hexagone à travers le monde. Quoi qu’il en soit, musicalement, "Cabaret De La Guillotine" est à en faire tomber des têtes. Décapitation ou pas, lame rouillée ou non, les guitares sont bien acérées et les parties vocales revêtent ce côté théâtralo-gospel presque grand-guignolesque qui sied si bien à de nombreux groupes de power metal. Toutefois, à ne pas s’y méprendre ici, nous sommes bel et bien face à du thrash. Du thrash style Bay Area mais avec tout un tas d’autres influences dans les côtes. Thrash aux multiples facettes (et je ne parle pas de boules hein), le son d’Angelus Apatrida se veut tantôt agressif et rapide ("Sharpen The Guillotine", "Downfall Of The Nation") tantôt plus posé et mélodique sur les refrains ("Betrayed", "The Die Is Cast"). Mais dans tous les cas, "Cabaret De La Guillotine" affirme qu’Angelus Apatrida maîtrise son sujet et que peu importe la classification, ces anges espagnols entendent bien conquérir d’autres cieux, à commencer par les stages des festivals spécialisés ("Ministry Of God", "Witching Hour"). Certes, d’une part, "Cabaret De La Guillotine" résonne avec cette douce envie de ressortir les bracelets cloutés, les vestes à patchs et l’attitude crust pour se laver les cheveux au houblon. Mais, d’autre part, "Cabaret De La Guillotine" vise bien plus loin que cette simple vision caricaturale. Angelus Apatrida traverse les genres et offre à son thrash originel de nombreux éléments d’autres styles. Alors, il y a de quoi s’amuser à les chercher durant toute l’écoute. Mais ce qui est sûr, c’est que "Cabaret De La Guillotine", tout comme Angelus Apatrida, a largement de quoi rendre de nombreux anges musicaux apatrides et trans-styles.

Bien plus fourni qu’une saucisse knacki, mais pas autant qu’une de Francfort (faut pas déconner non plus !), ce nouvel opus confirme donc Angelus Apatrida comme l’une des références en matière de thrash "new-gen" ou "next-gen". En plus, les bougres citent Loudblast comme principale influence (va comprendre pourquoi...). Alors cocorico mais surtout corrida pour être sûr de se faire empaler le sphincter par ce "Cabaret De La Guillotine".


Rm.RCZ
Octobre 2018




"Hidden Evolution"
Note : 15/20

J'ai eu l'occasion de découvrir Angelus Apatrida sur scène cet été lors de l'Xtreme Fest 2014 à Albi, et j'en garde un très bon souvenir !! C'est donc avec une certaine curiosité que je me penche sur leur nouvel album "Hidden Evolution".

"Immortal" nous met directement dans le bain: ça va vite, ça tape sec et c'est bougrement efficace ! J'ai juste un peu de mal avec le refrain, mais c'est uniquement parce que la partie voix me rappelle étrangement le refrain de "Music" de Madonna !! (si si...). Les bases de l'album se posent dès ce premier titre : c'est résolument thrash et assez homogène. Les Espagnols mêlent brutalité et mélodie avec efficacité, aussi bien au niveau instrumental qu'au niveau du chant, mais toujours en gardant un côté très "burné" (ce qui est un bon point, bien évidemment). Les mises en place sont efficaces, et ça tourne grave ! (j'avance cet argument étant donné qu'en live ça envoie le bousin, donc la magie du studio ne fait pas tout). Le bémol, c'est que le registre est vu et revu, et il est vrai que j'ai tendance à être plus réceptive lorsqu'on me propose de l'originalité, ce que cet album ne fait pas vraiment (à part les choeurs façon "punk" sur "Speed Of Light" qui apportent un rendu vachement sympa d'ailleurs). Le tout est donc assez linéaire dans la formule (en gros : intro / couplet énervé / refrain plus mélodique-aéré / couplet énervé / refrain / pont ou solo / refrain / pâté final ou outro calme). Cependant, il est indéniable que cet album est vachement bien ficelé et travaillé et le groupe a une certaine facilité pour les refrains qui restent en tête notamment grâce aux lignes de chant.

En résumé, ce "Hidden Evolution" est un bon album de thrash, mais qui ne se démarque pas pour autant. En revanche, je pense que ça doit valoir le coup d'entendre ça en live : j'ai plutôt l'impression qu'Angelus Apatrida est un groupe de scène, dont un des attraits est l'énergie dégagée, ce qui ne transparaît pas forcément à la simple écoute.


So Faya
Mars 2015




"The Call"
Note : 13/20

"The Call", quatrième album du combo de thrash metal espagnol Angelus Apatrida.  "The Call", comme un nom de déjà entendu, qui résonne comme un appel pour les headbangers européens. Au delà de ce titre aux promesses de fractures de rotules, qu’en est-il vraiment de cet album de thrash ? Qu’il m’est difficile d’être objectif dans telle circonstance tant je suis partagé entre deux sentiments distincts après la trioisième écoute de l’album : soit je considère que cet album est du pompé et repompé des grands groupes qui ont fait l’histoire de cette musique, auquel cas cet album est une bouse ; soit je prends la chose avec philosophie en me disant que, puisque justement tout a été dit depuis fort longtemps, il faut prendre cet album pour ce qu’il est et non pour ce qu’il peut représenter. Je choisis donc la seconde option et vous confie donc que cette galette de 10 titres renferme de très bons moments d’un thrash metal nerveux et plein de rage, calibré pour la scène et les walls of death. Gardant la même trame, le même style, du début à la fin, "The Call" ne trahit pas ce qui a fait le succès d’Angelus Apatrida depuis ses débuts en 2000, à savoir un concentré d’énergie metal, tiré de 30 ans de succès du Big 4 et de la NWOBHM entre autres. Des riffs tranchants, des solos full speed, une voix qui pourra paraître agressive aux oreilles des plus sensibles, allergiques aux aigus (la ressemblance entre le chanteur et Dave Mustaine n’est plus à faire depuis fort longtemps), des thèmes de chansons chers au metal. Comme je l’ai dit plus haut, cet album est un bon album de thrash, fondé sur les bases des plus grands groupes à succès du metal mais qui n’apporte absolument rien si ce n’est de passer du bon temps lors d'un concert ou d'une soirée entre potes enivrés.


Byclown
Mai 2012


Conclusion
L'interview : Guillermo Izquierdo

Le site officiel : www.angelusapatrida.com