"No Safe Haven"
Note : 12,5/20
Bien que le groupe ait vu le jour en 1990, "No Safe Haven" n’est que le quatrième album studio d’Aposento et sort quatre ans avant sa précédente galette ("Conjuring The New Apocalypse").
A l’écoute de ce nouveau disque, on est en droit de se demander si les Espagnols ne sont pas restés coincés dans une boucle temporelle tant leur son est identique en tous points à celui des productions qui ont fleuri sous le soleil de Floride à l’aube des années 90. Dès les premiers riffs du morceau qui ouvre l’album ("Safe Heaven"), l’analogie avec le premier album éponyme des Américains de Deicide (sorti en 1990) est frappante. Même la voix de Carlos Garcia est si proche de celle de Glenn Benton qu’on pourrait même se demander si ce n’est pas ce dernier qui pousse la chansonnette.
Bien que la production soit résolument moderne, les riffs d’Aposento sentent bon le death metal old school qui tache avec voix d’outre-tombe et blast beats à la clé. Rajoutez à cela une pincée de Cannibal Corpse, de Mortician et d’Incantation et vous obtiendrez ainsi la quintessence de leur son. Au fur et à mesure que les morceaux s’égrènent, on ne peut s’empêcher de se poser la question suivante : à quoi bon ressasser des recettes éculées depuis des lustres et reproduire des riffs usés jusqu’à la corde alors même que les groupes phares du genre sont déjà passés à autre chose depuis belle lurette ? Pour autant, si la musique d’Aposento n’a rien de révolutionnaire, l’efficacité reste néanmoins au rendez-vous, n’en déplaise aux grincheux ! De "Tortured And Abused" à "Parasitos" en passant par "A Texas Funeral" et "Where Darkness Reigns", la tracklist de "No Safe Haven" porte haut l’étendard du death metal ibère.
Sans aucune pitié pour les oreilles de ses fans, le groupe assène ses riffs implacables, tantôt speed tantôt heavy, avec un brio sans égal et un professionnalisme exemplaire. Tout cela donne un album qui, sans être indispensable, s’écoute avec plaisir et devrait faire la joie des fans de death metal à l’ancienne.
"Conjuring The New Apocalypse"
Note : 15/20
Bien que l’Espagne ne soit pas encore reconnue pour être une terre de metal, Aposento
sortent leur troisième album. Créé en 1990 par Manolo Sáez (guitare), le line-up sera sujet à
pas mal de changements. Deux démos, un split et finalement un EP en 1997 et c’est la
séparation. Il faudra 15 années au guitariste pour relancer la formation, aidé d’anciens
camarades, mais à nouveau le line-up tourne. Aujourd’hui, ce sont Manu Reyes (basse),
Mark Berserk (chant, Bizarre, Cult Of Self Destruction, ex-Deception, ex-Nekrotech) et
Eduardo Martínez de la Hidalga Pérez (guitare, Ethos) qui composent le groupe, qui sort
son troisième album. A noter que la batterie a été enregistrée par Gabriel Valcázar
(Bizarre, Wormed, Black Desert, Ernia), batteur du groupe depuis 2016 qui a décidé de
quitter la formation récemment.
Axés sur un death metal bien gras et violent comme il le faut, les Aspagnols ne perdent pas
de temps pour frapper. Dès les premières notes de "Liber Al Vel Legis", on sent qu’on va en
prendre plein la face, et c’est d’ailleurs pour cela qu’on est contents. Entre riffs lourds,
accélérations soudaines et groove, le groupe n’est clairement pas venu pour coudre des
patchs. Et ils sont déterminés à nous le prouver tout au long de leurs dix titres, tous plus
puissants les uns que les autres. On notera d’ailleurs ces grands coups d’harmoniques
hurlantes sur "Heretics By The Grace Of God", la lourdeur pachydermique d’"Akerbeltz" ou les
accents très old school de "Vamachara (The Left Hand Path)" . Les riffs s’enchaînent dans la
plus pure tradition du death, piochant dans tous les sous-genres les uns après les autres, et
c’est ce qui le rend intéressant. J’ai pour ma part adoré "The Dweller On The Threshold", alors
que je déteste les leads thrashisés, mais tout l’album est fait pour plaire aux amateurs du
style.
Ancré dans la violence depuis ses balbutiements, Aposento récidive avec un album
d’excellente facture. "Conjuring The New Apocalypse" aligne sans broncher plus de trente
minutes de riffs death metal pur jus sans jamais faiblir et pioche dans le brutal, le slam et le
death old school pour réussir.
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