Le groupe
Biographie :

Créé à la fin de l'année 99, Arcania est à l’époque constitué de trois amis d'enfance âgés de treize ans et partageant un même rêve ; celui d’un avenir en commun dans la musique. Cyril, Gabriel et Guillaume enregistrent leurs premières démos et jouent sur leurs premières scènes, cherchant par tous les moyens à faire connaître leur nom pendant plus de quatre ans. Seulement voilà, chaque rêve à nécessairement une fin et la perte tragique de Gabriel en 2003 fait entrer brutalement le reste du groupe dans l’âge adulte. Gabriel n’avait que 16 ans, ce qui reste d’Arcania continuera à poursuivre son rêve malgré tout. Entre 2004 et 2008, Arcania n’a de cesse de jouer et de composer en vue d’un premier album qui tarde à être enregistré. Pourtant, un maxi voit le jour en 2004 et ce n’est que fin 2008 que le groupe est à nouveau au complet et pour de bon. L’enregistrement du premier album "Sweet Angel Dust" débute alors en Février 2009 dix ans après la formation originale... Enregistré au Dome studio par David Potvin (Lyzanxia, One-Way Mirror, Phaze 1) et masterisé en Suède au Tailor Maid studio par Peter in de Betou (Opeth, Enslaved, Dimmu borgir, Meshuggah etc...). L'album sort courant 2010 chez Great Dane Records. En 2012, Nicolas Alberny (guitare) rejoint Gorod et est remplacé par Niko Beleg (chanteur et guitariste de Pictured). En Mai 2013, le groupe débute l'enregistrement de "Dreams Are Dead". Celui-ci sort en Mai 2014 chez Great Dane Records. Dix ans plus tard, "Lost Generation" sort en Octobre 2024.

Discographie :

2001 : Démo 7 titres
2002 : Démo 9 titres
2005 : "Arcania" (EP)
2010 : "Sweet Angel Dust"
2014 : "Dreams Are Dead"
2024 : "Lost Generation"


Les chroniques


"Lost Generation"
Note : 16/20

Il aura fallu attendre dix ans pour que les Français d'Arcania reviennent nous asséner leur thrash avec un troisième album, "Lost Generation". En tout cas les bougres n'ont perdu ni l'inspiration ni la patate depuis le temps, ce nouvel album conjugue le bon vieux thrash des familles et des influences plus modernes pour un mélange tout en puissance, en groove et mélodies accrocheuses.

C'est le morceau-titre qui brise ce long silence et après quelques arpèges clairs qui installent une ambiance assez sombre ce sont ces bons vieux tapis de double grosses caisses, quelques blasts et de gros riffs thrash assez modernes qui prennent le relais. On sent que l'équilibre entre puissance, agressivité, mélodie et groove est bien géré et ce premier morceau se montre déjà efficace et accrocheur. On remarque aussi que la production a ce qu'il faut là où il faut avec un son puissant, clair et qui évite le rendu synthétique et faiblard dont souffrent beaucoup de groupes. "Hope Won't Last" lève un peu le pied et propose quelque chose de plus mid-tempo avec cette mélancolie dans les mélodies que l'on entendait déjà sur le morceau-titre en ouverture de l'album. Là encore c'est très efficace et même si ce deuxième morceau est moins agressif il reste puissant et accroche bien l'oreille. Mon petit doigt me dit que c'est typiquement ce qui peut très bien fonctionner sur scène avec une bonne incitation au headbanging et un refrain fédérateur qui ne demande qu'à être repris par une salle pleine (c'est tout le mal que je souhaite au groupe en tout cas). Comme Arcania aime les contrastes et qu'il sait que bien gérer l'équilibre du tracklisting pèse lourd dans l'appréciation d'un album, "Turned To Hate" remet l'agressivité et les tapis de double au premier plan. On a même la surprise d'avoir une sorte de power ballad avec "What Will Remain", de quoi remettre la mélancolie au premier plan avec quand même quelques accélérations et des une poignée de riffs plus puissants.

Bref, vous aurez compris qu'Arcania aime brouiller les pistes et surprendre son monde, même si le tout reste bien ancré dans une forme de thrash qui mélange le groove et la mélodie des groupes les plus modernes avec l'agressivité et la fronde des plus anciens. Les influences du groupe sont d'ailleurs mieux digérées et si on peut encore les deviner de temps en temps c'est surtout la patte Arcania qui domine maintenant. "The Void" rappelle carrément le talent mélodique d'un Metallica de la grande époque par moments, ce qui n'est pas un mince exploit sachant que même les principaux intéressés n'y arrivent plus ! "The Harder You Fall" contient lui aussi des lignes de chant et des mélodies qui vous entrent dans le crâne, son refrain étant particulièrement efficace dans le genre ! Arcania arrive à se faire diablement accrocheur ou fédérateur sans jamais laisser tomber la puissance et l'agressivité, sans jamais céder à des mélodies trop gentillettes ou trop sucrées comme il arrive à beaucoup de le faire. Il y a un vrai travail de composition qui a été réalisé sur "Lost Generation" et la fusion des diverses influences du groupe donne un album sacrément percutant. Ce sont probablement des racines heavy metal qui remontent sur des morceaux comme celui-ci, avec ce côté fédérateur justement qui là encore devrait faire son petit effet en live. Et cette mélancolie qui traverse tout l'album est aussi une de ses forces, un de ces petits détails qui font que le groupe se démarque et impose sa personnalité. Ce n'est pas très fréquent d'entendre cette forme de tristesse ou de désespoir chez un groupe de thrash, surtout qu'Arcania ne se prive pas de rentrer dans le lard plus d'une fois. Même si cet album est plus contrôlé et moins frondeur que pouvaient parfois l'être les deux précédents albums il n'empêche qu'il y a encore largement de quoi briser quelques nusques par ici.

"Lost Generation" est donc un très bon album qui brise dix années de silence avec un panache qui fait plaisir à entendre. Arcania est de retour en forme et on espère donc qu'il ne lui faudra dix ans de plus pour donner une suite à ce troisième album. En attendant vous seriez bien avisés d'aller voir ça en live si le groupe passe près de chez vous, parce qu'il y a quelques morceaux là dessus qui peuvent faire quelques dégâts !


Murderworks
Février 2025




"Dreams Are Dead"
Note : 12/20

Quelques années après le remarqué "Sweet Angel Dust" et un changement de line-up (le départ de Nicolas Alberny qui est allé officier chez Gorod, et on le comprend), Arcania nous revient avec un nouvel opus, "Dreams Are Dead", beaucoup plus agressif et technique que ses grands frères. Excellemment bien produit, avec d’excellentes ambiances (et même un morceau semi-instrumental de plus de 10 minutes), cet opus, à la première écoute, et sans lui imposer de comparaisons, paraît pour plus qu’honnête. J’irais même jusqu’à dire qu’il est excellent tant on se laisse immerger dans l’univers cohérent du groupe.

Après une courte intro, mettant déjà en place la toile de fond de cet album, un gros "Watch Us Dying" donne une idée claire d’où la galette veut nous emmener. Le son est puissant, ultra lourd, les riffs sont bel et bien là, techniques et rapides, la voix colle à merveille sur la musique, et je reconnais qu’il en va de même pour tous les morceaux ! "Rise And Never Fall", le second titre, semble suivre le même chemin. Quelque chose commence à me titiller l’os du rocher mais je ne sais pas, et c’est uniquement durant les premières secondes de "Face In The Mirror" que je comprends ma réaction physique à cette musique : ça ressemble à s’y méprendre à du Gojira, sur le fond du moins (en effet, ce titre à la basse puissante et régulière me fait tellement penser à un titre de "The Way Of All Flesh", à vous de découvrir lequel, ça aura au moins pour mérite de vous faire écouter du Gojira !). Malheureusement, une fois cette triste constatation faite, je me fais une fixette sur chaque titre et réécoute l’album de manière analytique et, évidemment, je trouve plein de ressemblances, sur presque tous les morceaux en réalité.

Evidemment, ce groupe et ce CD ont une identité propre, il serait honteux de dire le contraire, mais tout de même, la toile de fond est commune avec le plus gros groupe du metal français (et le titre de 10 minutes "Dreams End All Days", semi-instrumental, ne me fera pas mentir non plus, mais là, en plus, je crois retrouver une légère patte Opeth). Oui, tout a été fait, et il est dur de créer quelque chose de nouveau, mais tout de même… En bref, un album qui ravira ceux qui méconnaissent encore Gojira et également les plus tolérants d’entre vous.


Byclown
Juin 2014




"Sweet Angel Dust"
Note : 14,5/20

Voilà les Angevins de retour avec cette fois-ci un album (sorti chez Great Dane) de 9 titres dont un interlude sobrement appelé… "Interlude". Si dans leur précédent opus, Arcania usait de la langue de Molière, il n’en est pas le cas dans ce disque-ci. Arcania nous propose un death thrash très proche d’In Flames, avec un son très Scandinave malgré une grosse caisse parfois trop filtrée. Le style du groupe n’a rien d’original, ce n’est pas une révolution en soi, mais tout est bien composé. Les détails sont finement travaillés et placés (la boîte à musique sur "Sweet Angel Dust", premier titre le confirmera d’entrée de jeu). Le style se voudra progressif avec des morceaux durant jusqu’à plus de 6 minutes pour la plupart. Concernant la pochette, elle est en adéquation avec le style et bien travaillée. Dommage que le verso de l’album donne un sentiment de non fini. Un disque qu’on peut s’écouter et se réécouter avec comme plage conseillée un "Memento" au tempo lourd, aux riffs encore plus acérés que le reste et aux mélodies envoûtantes et parfois surprenantes (et en bien). Curieux ou non, allez jeter une oreille du côté de Arcania, groupe qui ne demande qu’à être connu (à condition que le live arrive à égaler le niveau de cette galette).


El Caco
Août 2010




"Arcania"
Note : 15/20

Je vais être franc, je ne suis pas un grand spécialiste du thrash. Mes quelques expériences se rapprochent du death et j'étais plutôt sceptique à l'idée de glisser la démo d'Arcania dans mon lecteur. Mais j'ai été plutôt agréablement surpris. Tout d'abord, cette démo est vraiment bien produite, pour une autoprod'. Le groupe pratique un bon vieux thrash des familles avec un chant en français, des soli, et des passages acoustiques. Si le chant peut surprendre au début, on s'y habitue sur les 4 titres de la démo. C'est plûtot une bonne chose d'ailleurs cette utilisation du Français, ca se fait rare aujourd'hui. Les titres sont très bien construits, et pas du tout linéaire. Les morceaux étant assez longs (entre 5 et 10 minutes), le contraire aurait donné un disque chiant à l'écoute. Mais c'est loin d'être le cas... Bref une excellente découverte que ce groupe angevin, qui j'espère ira loin.


Linlin
Août 2005


Conclusion
L'interview : Olivier

Le site officiel : www.facebook.com/arcaniametal