"Nebula"
Note : 17/20
Retour à la violence pour As The World Dies. Après un premier album relativement discret en 2022, Jay "Crikey" Price (chant, Victormonica), Bill Richmond (basse, Pemphigoid), Chris McGrath (batterie, ex-Ashen Crown), Scott Fairfax (guitare, Memoriam, ex-Massacre) et leur nouveau guitariste Darren Mcgillivray (Wrath of Man, ex-All Consumed) signent chez Reaper Entertainment et dévoilent "Nebula", leur second album.
Si les premiers moments d’"Apophis" nous proposent des claviers assez futuristes, les éléments death metal ne tarderont pas à arriver pour donner à cette composition un ton beaucoup plus lourd, voire même parfois angoissant, comme on le retrouve sur "Consumed" et ses riffs saccadés. Les parties vocales renforcent ce ton agressif permanent que les musiciens alimentent grâce à leurs riffs imposants, mais malgré une touche old school très présente on note une persistance des samples comme sur "Dark Oblivion" qui affiche sa noirceur aérienne pesante tout en restant sur la rage. Les leads amènent également les quelques notes mélancoliques qui contrebalancent l’agressivité avec les tonalités planantes avant de rejoindre "I Am The One" via le cosmos, débouchant sur une douceur assumée avant que le son lourd ne retentisse à nouveau. Les patterns accrocheurs savent parfaitement accélérer pour donner un côté plus sauvage au morceau pour finalement rejoindre l’énergie brute de "Blind Destiny" où le groupe ajoute des harmoniques dissonantes pour créer un effet apocalyptique assez maussade.
Le groupe repart de plus belle dans un groove oppressant avec la lente "Playing God" qui affiche un son beaucoup plus théâtral, plus simple mais tout aussi massif qui accueille autant le chant saturé que les samples, et ces derniers hanteront également les premiers instants de "Voices Of Angels", la plus longue des compositions de cet album. Le son est également assez minimaliste et lancinant comme sur le morceau précédent, mais on sent que la batterie se montre plus directive, menant parfois la rythmique à des tonalités plus vives, en particulier vers le final efficace qui mène à "Under A Dying Sky" où le ton est une fois de plus plutôt sombre et pessimiste. Une touche légèrement plus lumineuse se fait entendre au début de "Final Resting Place", mais elle est rapidement déformée pour se confirmer au climat qui sévit depuis le début de l’album et nous laisser planer avec lui avant de se refermer pour les possesseurs de la version CD sur "Consumation" et son climat très torturé, surtout du côté du chant qui passe de cri puissant à grognement plaintif pendant que les riffs nous frappent régulièrement.
Le style d’As The World Dies a pris une tournure beaucoup plus imposante avec "Nebula", et même si les riffs ont parfois tendance à piocher dans d’autres registres plus modernes, la base du death mélodique perdure.
"Agonist"
Note : 19/20
As The World Dies s’éveille avec son premier album. Composé de Jay Price (chant), Ash
Cotterill (guitare / choeurs, Pemphigoid), Bill Richmond (basse, Pemphigoid), Chris
McGrath (batterie, ex-Ashen Crown) et Scott Fairfax (guitare, Memoriam, Massacre), le
groupe anglais nous dévoile "Agonist".
Les musiciens sont rejoints par Karl Willetts (Bolt Thrower, Memoriam), David Ingram
(Benediction, Hellfrost And Fire…) et Kam Lee (Massacre ex-Death…) sur certains titres.
Avec "Annulment", le groupe ouvre son album dans une ambiance pesante et des influences
noise accrocheuses, qui se marient parfaitement avec la base death metal qui sévira sur
"Desolate", un titre direct et extrêmement efficace. Les riffs s’axent sur une violence
ravageuse, accueillant des hurlements bruts et des leads plus aériens, tout comme sur
"Dawn Of Terror" et son ambiance apocalyptique. Les riffs solides se mêlent à des influences
dissonantes, mais également à des parties très sombres qui conservent l’énergie directe du
death metal, alors que "Red Death" nous propose des leads très entêtants qui libéreront une
rythmique pesante et lancinante. La base pesante avance lentement, proposant une
ambiance dissonante mais épique, tout comme sur "The Tempest", un titre plus agressif.
L’atmosphère, soutenue par une section rythmique puissante, reste également très
pessimiste, tout comme sur "Day Of Reckoning" et ses tonalités modernes dans l’introduction.
La rythmique est extrêmement accrocheuse tout en dévoilant des influences old school,
ainsi que des hurlements massifs. Des éléments plus doux nous attendent, tout comme des
parties plus violentes, qui laisseront à la sombre "Save The Earth" une liberté d’oppression
totale. Le death metal agressif rencontre des parties plus pesantes et dissonantes, qui se
feront écraser par "Until You’ve Bled" et ses riffs agressifs. Le titre est assurément
accrocheur, lent et pesant tout en proposant une agressivité lancinante qui dévoile des
influences sludge, puis "Thin Out The Herd" nous offre quelques secondes de répit avant
d’enchaîner avec un groove accrocheur. La rage se mêle à des harmoniques tueuses, puis à
une violence plus moderne avant d’arriver à "As The World Dies", la dernière composition. Le
morceau éponyme propose des leads très old school pesants, qui nous lâchent sur une
rythmique écrasante et efficace, qui refermera l’album dans la violence et la rage.
Avec "Agonist", As The World Dies nous expose une vision très pessimiste et dissonante de
leur univers. Cet album est aussi efficace et lancinant, mêlant des tonalités old school, un
mix brut mais moderne et des influences très efficaces pour nous écraser en permanence.
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