Le groupe
Biographie :

Ataraxie naît fin 2000 des cendres du groupe de black metal Reign Of Evil. Jonathan, aka "Le Marquis", fan de longue date de doom-metal et regrettant l’absence de groupes de doom au sein de la scène locale, décide de fonder son propre groupe, Ataraxie. Il s’adjoint les services de Clément, ex-Reign Of Evil, et recrute, par l’intermédiaire du disquaire spécialisé Hellion Records, Pierre (batterie) puis Sylvain (guitare). A ses débuts, Ataraxie joue un death / black "doomisant", et donne ses premiers concerts en Avril 2001. En Juin, Clément quitte le groupe, se concentrant sur son projet death / black brutal, Supremacy. Fred (guitare) est alors recruté, toujours par l’intermédiaire d’Hellion Records. Le groupe compose alors activement, le style évoluant dans le même temps, vers un doom / death extrême. En 2014, Hugo remplace Sylvain, et Clément arrive également comme guitariste.

Discographie :

2003 : "The Other Path"
2004 : "Slow Transcending Agony"
2008 : "Anhédonie"
2011 : "Project X" (Compilation)
2013 : "L'Être Et La Nausée"
2019 : "Résignés"
2024 : "Le Déclin"


Les chroniques


"Le Déclin"
Note : 18/20

Amis de la joie de vivre, réjouissez-vous ! Ataraxie est de retour avec "Le Déclin" et reprend le format du précédent album avec une heure vingt de musique pour seulement quatre morceaux, autant dire que ça va encore une fois être une promenade de santé avec des tubes à chanter sous la douche. C'est évidemment du doom / death de la trempe la plus funèbre possible et le groupe qui se dirige d'album en album vers quelque chose chose de toujours plus dur et de plus noir n'a pas décidé de se calmer.

Et quand on parle de doom / death on ne parle pas d'un doom qui se contente d'avoir des growls, non non, on a bel et bien des riffs purement death metal bien crades depuis les deux précédents albums. Des blasts aussi et de grosses accélérations qui débarquent après des passages doom d'une lenteur écrasante, bref on retrouve l'esprit de Disembowelment là-dedans. Et le morceau-titre de près de dix-sept minutes qui ouvre l'album va vite faire comprendre à tout le monde qu'Ataraxie n'a toujours pas envie de rigoler. Sa vision du doom est extrême, pas de concessions, pas de jolies mélodies tristounes mais pas trop, pas de sens de l'accroche qui pourrait rendre le tout plus digeste pour le profane. Non, ici c'est lent, écrasant, ça pue la mort et le désespoir à plein nez et quand ça ne suffit plus on sort quelques blasts, de gros riffs death metal bien dégueulasses et on arrête de peser de tout son poids sur le malheureux qui passe par là pour lui briser franchement les os à coups de masse. Le tout avec une production aux petits oignons (comme d'habitude) qui offre un son chaud, naturel, organique, qui donne l'impression que le groupe joue dans votre salon. Bref, Ataraxie continue à faire du Ataraxie et tant mieux parce que bordel il le fait tellement bien ! Les quelques arpèges en son clair qui démarrent ce premier morceau posent déjà l'ambiance, bien glauque, totalement désespérée et résignée. On attend la mort les bras grands ouverts par ici et l'espoir n'a pas sa place dans ce pavé dédié tout entier à la fin, à la déchéance, à l'écroulement d'un monde. D'ailleurs, le fait d'avoir trois guitaristes, comme sur le précédent album d'ailleurs, ne contribue pas à alléger la musique du groupe qui était déjà bien épaisse et grasse avant ça.

Ataraxie s'est fait un nom et une réputation depuis longtemps, mais pour les deux du fond qui ont loupé le coche, c'est la frange la plus extrême du doom / death que vous allez vous prendre sur la tronche. Des morceaux entre seize et vingt-deux minutes, du doom d'une lourdeur inhumaine allié à un death metal sale et noir, un chant narré, growlé, hurlé, mixé en retrait pour donner l'impression qu'il nous arrive directement de l'au-delà ou plutôt pour souligner un détachement certain. Si Ataraxie n'a jamais été là pour rigoler il faut reconnaître que sur ses derniers albums il s'enfonce de plus en plus dans la noirceur et devient de plus en plus extrême. Il y a tout de même une certaine beauté qui arrive à se faire une place de temps en temps, notamment sur "The Glory Of Ignominy" en milieu de morceau avec des mélodies drapées dans une beauté froide et désespérée qui rendrait presque cette longue agonie accueillante. Une beauté d'autant plus marquante qu'elle est rare sur cet album et que la suite du morceau se fait bien plus malsaine et sale. D'ailleurs, on note que le death metal cède un peu la place à des ambiances plus froides et des teintes presque black metal plus nombreuses que sur "Les Résignés". Cela donne un album plus glacial, un peu moins gras mais tout aussi dur, noir et terrassant. Pas de grosses surprises pour qui connaît le groupe mais suffisamment de différences pour rendre ce nouveau pavé aussi intéressant et marquant que ses prédécesseurs. Ataraxie est une référence du doom en France, et ailleurs aussi, depuis un bon moment et la qualité de ses albums est une constante. Nous ne sommes donc pas surpris de prendre une grosse baffe de plus avec "Le Déclin".

Ataraxie enfonce donc le clou (dans le cercueil) avec ce nouvel album qui pue la mort, le désespoir et qui navigue entre le doom / death extrême et écrasant habituel et quelques ambiances plus froides teintées de black metal un poil plus présentes cette fois. Pas de mauvaises surprises à l'horizon, c'est encore une fois un sans faute et "Le Déclin" va en laisser encore quelques uns sur le carreau.


Murderworks
Février 2025




"Résignés"
Note : 18/20

Cela faisait un petit moment qu'Ataraxie n'était plus venu nous chatouiller les tympans de sa joie de vivre, depuis 2013 et la sortie de "L'Être Et La Nausée" pour être précis. Les affaires reprennent avec "Résignés" qui est un double pavé comme son grand frère et qui affichent quatre-vingt trois petites minutes au compteur.

Une fois de plus ceux qui n'ont jamais laissé traîner leurs oreilles par ici seront vite fixés puisque le groupe balance quatre morceaux en une heure vingt, si vous cherchiez un single à chanter sous la douche je crois que vous vous êtes trompés de crémerie. On retrouve bien entendu ce doom / death noir, dur et aussi rampant qu'agressif entrecoupé de passages acoustiques ou d'arpèges en son clair plus mélancoliques. Et "People Swarming, Evil Ruling" nous remet bien vite dans le bain avec ses vingt et une minutes de plomb qui nous tombent sur le coin de la tronche. Le riff qui sert de comité d'accueil est d'une lourdeur hypnotique, quelques notes seulement mais suffisantes pour vous faire bouillir les neurones et vous montrer que quand le désespoir flirte avec la folie l'expérience peut se révéler quasiment mystique. Les dissonances sont de la partie pour créer une ambiance poisseuse, là encore à cheval entre la perte de contact avec la réalité et l'envie de se trancher les veines. On note aussi un côté bien plus rampant sur ce premier morceau, presque amorphe histoire de coller au nom de l'album. Vous fermez les yeux et vous voyez une personne à l'état de loque se débattre mollement contre l'inéluctable. On sent un certain détachement dans certaines mélodies, certaines dissonances, qui me rappelle un peu le "Born Again" d'Overmars qui sonnait lui aussi comme un album résigné jusque dans ses paroles. Cela dit, Ataraxie reste bel et bien lui-même, le côté plus dur et death présent sur "L'Être Et La Nausée" est toujours là, la patte particulière du groupe nous saute aux oreilles dès les premiers riffs, bref pas d'inquiétude, tout est là. On suit l'évolution naturelle du groupe qui, en partant du premier album, pourrait donner : "dépressif" - "suicidaire" - et pour ce nouvel album " déjà mort". "Coronation Of The Leeches" flirte de loin avec les mélodies perchées et sombrement spatiales d'un Esoteric et ses accélérations intempestives lui donne des airs de colère du désespoir. Le corps bouge encore sous le coup de spasmes réguliers mais de là à dire que cet être est vivant il y a un pas.

Le morceau-titre est paradoxalement un des plus nerveux car même si le tempo est majoritairement pesant, le titre est parsemé d'accélérations rageuses et habité par les hurlements de Marquis. On a l'impression que plus le groupe sort d'albums, plus il s'enfonce et là où on croyait qu'il avait touché le fond avec "L'Être Et La Nausée", il prend une pelle et continue à creuser histoire de vérifier qu'il n'y a rien en dessous. Ce nouvel album est à la fois plus désespéré et nous laisse plus d'une fois l'impression d'avoir coupé le cordon qui le reliait à nous et au monde réel, perdu qu'il est dans ses hallucinations morbides. Si les précédents albums nous venaient d'un puit sans fond, celui-ci donne l'impression d'être en provenance directe de l'au-delà. "Les Affres Du Trépas" ferme l'album avec ses vingt-cinq minutes aux allures de procession et de parfait résumé de cette pochette sur laquelle on voit des personnes faire sagement la queue pour se faire décapiter par le bourreau (petite précision, oui c'est normal que le morceau se termine de façon aussi nette). Si les fameux arpèges en son clair sont encore là, ils sont toutefois bien moins présents sur ce nouvel album. La mélancolie cède la place à une ambiance suffocante et à la crasse en prenant soin d'occulter le moindre rayon de lumière qui aurait l'audace de s'incruster dans le décor. Si "L'Être Et La Nausée" se faisait un peu plus dur et agressif que ses prédécesseurs, "Résignés" est bien plus noir et funèbre et j'insiste sur le fait que je dis bien "funèbre" et non pas "funeral doom", parce que la distinction est importante. Mais faisons encore plus simple en disant que si jusqu'à maintenant la musique d'Ataraxie sentait le désespoir, cette fois elle sent clairement la mort. Pour ce qui est de la production, le son est énorme et organique comme d'habitude chez Ataraxie, on entend le moindre coup de cymbale ou la moindre note de basse et ça fait plaisir d'entendre un album qui donne une impression de groupe live en ces temps d'albums surproduits (même si le syndrome est évidemment moins présent dans le doom en général).

Au final, l'attente en valait la peine puisque "Résignés" est une fois de plus un excellent album de doom / death de la part d'Ataraxie. La patte reconnaissable du groupe est bien là mais ce nouvel album va creuser encore plus profond dans le désespoir et le malaise et devrait se retrouver avec un sticker sur la pochette, histoire de prévenir que l'écoute doit se faire loin de tout couteau, dans une cave ou une pièce aux fenêtres condamnées et sans la moindre corde à proximité.


Murderworks
Mars 2019




"L'Être Et La Nausée"
Note : 18/20

Suite de notre escapade doom et compagnie avec Ataraxie cette fois, et on peut dire qu'on l'aura attendu celui-là ! Après un très bon "Anhédonie" et la compil' "Project X" qui nous a permis d'avoir quelques inédits et la réédition de la démo, voilà enfin un nouvel album. Autant le dire tout de suite, ils sont de retour et ils ne sont pas contents avec un titre en guise de référence à Sartre, "L'Être Et La Nausée", et un album qui descend encore plus bas que les précédents travaux du groupe. Et pour le coup c'est un double CD qui vous attend pour 80 minutes de noirceur abyssale.

Comme vous pouvez le deviner, Ataraxie ne s'est pas mis à la polka, je dirais même qu'ils ont encore enfoncé le clou en proposant une musique encore plus noire. Le doom / death est toujours de rigueur et peut-être même plus que sur "Anhédonie", parce que tout l'album est ponctué de riffs carrément death et d'accélérations qui nous rappellent une des influences du groupe, à savoir Disembowelment. Je sais que ça a toujours été le cas chez Ataraxie, les sonorités death sont là depuis le début mais sur ce nouvel album elles sont mises plus en avant. Et entre les ambiances qui deviennent de plus en plus désespérées d'un côté, et le durcissement relatif du ton par le biais des riffs death de l'autre, je vous garantis que la fameuse nausée vous allez la sentir ! Et pour bien montrer qu'on n'est pas là pour rigoler, l'album vous attaque directement avec les 20 minutes de "Procession Of The Insane Ones" qui vous anéantit d'entrée de jeu. Et la suite illustre bien ce que je viens de dire, le début de "Face The Loss Of Your Sanity" est du pur death metal ! Ce morceau est d'ailleurs une énorme montée en puissance émotionnelle de près de 18 minutes dont l'intensité atteint des sommets dans les dernières minutes avec les hurlements de Marquis qui se font eux aussi de plus en plus écorchés.

Et on repart sur le même pied dès le deuxième CD enfourné dans le lecteur, une agression purement death metal qui nous tombe sur le coin de la tronche avant de nous l'écraser par des riffs pachydermiques ! Mais histoire d'être sûr d'achever l'auditeur malheureux, l'album se termine sur le mastodonte "Nausée" de 27 minutes, et encore une fois vous allez comprendre votre douleur tant ce morceau est écrasant et noir ! C'est le constat qu'on peut tirer de ce nouvel album d'ailleurs, jamais Ataraxie ne s'était fait aussi sombre, aussi écrasant et aussi désespéré. Leur musique s'est carrément durcie, pas en termes de violences à coup de blasts, malgré le fait qu'il y en a quelques uns, mais plutôt par le caractère extrêmement sale et désespéré des ambiances développées. Malgré ces quelques petits changements, on retrouve quand même la patte Ataraxie qu'on connaît bien maintenant, avec ces nombreux passages en son clair surmontés d'une voix d'écorché vif. Sans compter que niveau prod', le groupe bénéficie une fois de plus d'un son parfait, massif, organique, bref exactement ce qu'il faut pour ce style, comme d'habitude chez eux. En fait leur musique n'a pas réellement changé, ils ont juste mis en relief une partie de leur personnalité et de leurs influences qui étaient un peu plus en retrait sur le précédent album.

Ataraxie a de toute façon une patte qui lui est propre et qu'on reconnaît tout de suite, il n'y a qu'eux en ce moment pour nous sortir un doom / death aussi déchirant et aussi velu à la fois. Ils font partie des rares à pouvoir nous faire ressentir cette étrange impression d'attirance / répulsion, attirance par ses arpèges les plus mélancoliques et répulsion par les explosions de colère désespérée. Parce que c'est exactement ce qu'on ressent à l'écoute de cet album, la colère et le désespoir mêlés et explosant de concert dans ce que le groupe a créé de plus remuant depuis ses débuts ! "L'Être Et La Nausée" vous prend à la gorge dès le début et ne vous relâche plus pendant 80 minutes, en vous laissant que quelques moments de répit pour reprendre votre souffle avant la prochaine plongée en apnée.

Au final, on l'aura attendu quelques années mais ce nouveau pavé comble largement nos espérances, prouvant du même coup qu'Ataraxie est bien devenu une référence du genre ! Avec "L'Être Et La Nausée", le groupe progresse encore d'un gros pas et vient de nous livrer là son meilleur album, à la fois le plus abouti et le plus désespérément noir. Et je ne prends pas beaucoup de risques en disant que dans une paire d'années, on le citera encore parmi les chefs d'œuvres du genre !


Murderworks
Octobre 2013




"Project X"
Note : 15/20

Petite fausse joie pour les amateurs du groupe, non "Project X" n'est pas le nouvel album d'Ataraxie. C'est une compilation qui célèbre les 10 ans de carrière du groupe, et de quelle façon ! De l'inédit, de l'introuvable et du live histoire d'avoir quelque chose à se mettre sous la dent en patientant jusqu'à l'arrivé d'un troisième album. "Anhédonie" est déjà sorti depuis près de 4 ans, ça peut faire long mais vu la qualité des albums d'Ataraxie jusqu'à maintenant on leur pardonne.

Mais bon concrètement qu'est ce qu'on trouve sur cette double galette ? D'abord on a droit à une nouvelle version de la démo "The Other Path" qui est épuisée depuis un petit moment dans sa version d'origine, et pour l'occasion elle a été totalement réenregistrée. Je ne pourrai malheureusement pas faire un comparatif avec la première version puisque je n'ai découvert le groupe directement avec "Slow Transcending Agony", en tout cas on y trouve un doom death encore assez influencé par les grands anciens de la scène Anglaise (certains passages mélodiques rappellent My Dying Bride, ça ne les empêche pas d'être de toute beauté). Rien de rédhibitoire, les morceaux sont bons et malgré les dites influences qui peuvent se faire sentir, la patte du groupe commence déjà à pointer le bout de son nez. Apparemment les morceaux étaient plus rapides sur la version d'origine, fort probable vu le rouleau compresseur qu'est devenu le groupe et qu'en comparant les durées on voit qu'effectivement les nouvelles versions sont plus longues.

Même ceux qui connaissent déjà "The Other Path" pourront y trouver un intérêt, et comme le groupe est très généreux c'est lui qui offre des cadeaux à son anniversaire. Et pas n'importe lequel, "From Agony To Eternity" est un inédit de plus de 12 minutes apparu auparavant sur le "Live Doomination". C'est d'autant plus appréciable que l'objet était limité à 50 exemplaires et que peu de monde a dû en profiter, ça nous change des groupes qui balancent des reprises banales en guise de bonus (surtout que le morceau en question est très bon). Et ce n'est pas fini, puisque la deuxième galette nous attend et va nous offrir encore quelques pièces de choix.

D'entrée de jeu on se prend un deuxième inédit dans la face, "A Jamais" qui frôle le quart d'heure et qui sent un peu le Bethlehem par moments. Et pour compléter un peu tout ça le groupe nous offre quelques morceaux live enregistrés en 2008, au sein desquels on retrouve une reprise de Bethlehem justement, en l'occurence "Aphel - Die Schwarze Schlange", dont l'original se trouve sur l'énorme "Dictius Te Necare". Album que vous allez me faire le plaisir d'écouter tout de suite si ce n'est pas déjà fait, et en passant vous jetterez aussi une oreille sur le terrifiant "S.U.I.Z.I.D." du même groupe. On peut penser qu'on n'entend pas assez le public pour un live, mais après tout c'est du doom donc je doute qu'il soit en train de danser la polka. Le bon côté de la chose c'est que ça nous permet de profiter pleinement d'un son énorme, et de constater par la même occasion que le chant de Marquis est aussi taré en live que sur album (ces hurlements sur "L'Ataraxie" bordel !).

Au final "Project X" est un beau cadeau pour ceux qui connaissent déjà le groupe et à qui il manquait certaines pièces, je ne suis par contre pas certain que ce soit le meilleur moyen de découvrir sa musique. En même temps ce n'était pas le but de la chose, et si vous n'avez encore jamais écouté leurs deux premiers albums je vous conseille vivement de vous jeter dessus. Tout ça nous permet de patienter jusqu'au troisième album, vu le chef d'oeuvre qu'était "Anhédonie" je commence à trépigner. Mais bon après tout c'est normal que l'album mette du temps à arriver, on est doom où on ne l'est pas.


Murderworks
Avril 2012




"Anhédonie"
Note : 15,5/20

Avis à tout amateur de doom metal en sa qualité la plus extrême, Ataraxie nous revient plus inspiré que jamais avec cette troisième perle d'une discographie prometteuse, "Anhédonie". Ce dernier libère en cinq titres d'une durée variant de 13 à 24 minutes une tempête d'émotions où déferlent les sentiments les plus funestes et les plus enfouis en chacun de nous.

Ainsi dès "Silence Of Death" la voix gutturale grave et profonde de Jonathan Théry surgit de l'obscurité pour ne que mieux renforcer l'ambiance de détresse infinie et planter définitivement le décor d'une solitude impénétrable suggérée par la pochette elle-même. A cela s'ajoute chuchotements et cris d'effroi, les répétitions flagrantes au sein d'un même titre étant soigneusement évitées, preuve de la progression certaine du groupe. Mais au delà, ce qui captive réellement c'est l'évolution surprenante au sein même des compositions qui semblent vous inviter à suivre leur course infernale dans un univers assiégé par des passages aux tempos ralentis typiques du genre puis bousculés par d'autres résolument plus énervés et dignes d'être considérés comme death metal (voir le titre éponyme à l'album "Anhédonie"). Si malgré tout il vous faut d'autres arguments en voilà car Ataraxie aime à surprendre comme avec un "Walking Through The Land Of Falsi" teinté d'originalité ou encore avec une batterie qui pour une fois dans le doom metal n'est en rien simpliste.

Ataraxie a donc tout bon et pour preuve on ne peut résister à "Anhedonie" et à son voyage intemporel duquel on ne peut sortir qu'avec une tranquilité d'esprit déconcertante et libéré de tout état intérieur...


Jillian
Juillet 2008


Conclusion
L'interview : Frédéric Patte-Brasseur

Le site officiel : www.ataraxie.net