Le groupe
Biographie :

Atrexial est un groupe de black / death metal espagnol formé en 2014 et actuellement composé de : Naga S. Maelstrom (guitare, basse, clavier, chant / Human Carnage, ex-Cauldron), Louen (chant, guitare / Northland, Nyctophobia, ex-Morta, ex-Shattered Sigh), Belegurth (basse) et Yann Amarok (batterie / Evnen, Shattered Sigh). Atrexial sort son premier album, "Souverain", en Mai 2017 chez Godz Ov War Productions, suivi de "Gargantuan" en Octobre 2020 chez Base Record Production, et de "The Serpent Abomination" en Mars 2024 chez Non Serviam Records.

Discographie :

2017 : "Souverain"
2020 : "Gargantuan"
2024 : "The Serpent Abomination"


La chronique


On ne perd pas beaucoup de temps chez les Espagnols d'Atrexial ! Le groupe se forme en 2014, sort son premier album en 2017, un deuxième album en 2020 et nous revient cette année avec "The Serpent Abomination". Au programme un black metal moderne teinté de death qui mise beaucoup sur les ambiances via des morceaux assez longs.

Pour illustrer le propos, c'est le morceau-titre qui ouvre l'album avec déjà quasiment huit minutes et une ambiance qui se pose assez vite et fait comprendre que le groupe ne va pas ruer dans les brancards. C'est pesant, on sent un petit feeling occulte et le mid-tempo se fait une bonne place, que les accélérations sont toujours là et que des blasts viennent régulièrement mettre une pointe d'agressivité là-dedans. Comme pas mal de groupes de nos jours, Atrexial délaisse l'envie de faire ressentir une forme de haine ou de poser des ambiances glaciales. Ici, c'est plutôt l'occultisme qui prend la place des vieux codes et ce troisième album sent plus le rituel que l'appel à la guerre. Concrètement, cela se traduit par un black metal lourd, qui ne lésine pas sur les breaks et les ruptures de ton et met un peu de death metal dans son vin de messe noire. On a droit aux traditionnels arpèges dissonants mais Atrexial arrive à créer un univers qui lui est propre malgré des éléments connus repris un peu partout. On pourrait éventuellement rapprocher ça des derniers Merrimack pour donner une petite idée, mais le groupe arrive à tirer son épingle du jeu par les ambiances qu'il arrive à créer. "Almighty Furia", malgré son titre et les nombreux blasts qu'il fait entendre, distille aussi une forme de mélancolie à travers ses mélodies. Du moins dans la première partie du morceau parce que la seconde s'enfonce dans les abysses, celles de l'inconscient probablement. En tout cas il n'y a pas beaucoup de lumière par ici et le changement de ton permet une montée en puissance qui rend l'ambiance générale d'autant plus prenante.

Une ambiance qui va évidemment prendre encore plus de place sur le pavé de l'album, "Omnipresence And Gravitation" qui dépasse les douze minutes et s'amuse à multiplier les coups de chaud et de froid. On commence avec de bons gros blasts et une furie bien présente malgré là encore une certaine mélancolie dans les leads, et une fois arrivé dans la seconde partie du morceau on lève le pied avec des claviers qui installent une ambiance bien plus noire. Là encore cela sent l'occulte à plein nez et il faut dire qu'Atrexial est doué pour poser ce genre de climat. On sent le travail de composition et l'envie de proposer quelque chose de personnel, d'introspectif et d'évocateur. Quelques rayons de lumière arrivent à percer en fin de morceau par quelques mélodies qui portent un léger espoir en elles, un signe qui montre que le chemin sera long et ardu mais que l'effort en vaut la peine. Une lueur d'espoir que s'efforce très vite de faire disparaître "Reign Of Scars" qui ressort des riffs et des leads bien plus sombres et rampants. Par contre, petit bémol pour le dernier morceau de l'album, "The Fading Light", qui laisse penser que le groupe l'a composé après avoir beaucoup écouté le "They Rode On" de Watain tant l'inspiration est parfois flagrante. Ce n'est pas un mauvais morceau évidemment mais on ne peut s'empêcher de penser à ça quand on l'écoute et pour le coup le manque de personnalité sur ce dernier titre est un peu problématique. Surtout que comme ce titre termine l'album une fois celui-ci terminé, c'est ça qui reste en tête.

En dehors de ce dernier morceau un peu trop sous influence, Atrexial nous livre un album prometteur et justement bien plus personnel que ça le reste du temps. Les ambiances sont puissantes, les mélodies touchent au but et l'équilibre entre agressivité et noirceur est plutôt bien géré. Bref, "The Serpent Abomination" est un bon album de black qui confirme qu'Atrexial a quelque chose à dire.


Murderworks
Juillet 2024


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.facebook.com/atrexial