"Ravage Of Empires"
Note : 19/20
Benediction va nous renverser. Après plus de trente-cinq ans de carrière, le groupe mené par Darren Brookes (guitare), Peter Rew (guitare), Dave Ingram (chant, Down Among the Dead Men, ex-Bolt Thrower, ex-Hail Of Bullets…), Giovanni Durst (batterie, Hiss Of Atrocities, Omicida, Monument) et leur nouveau bassiste Nik Sampson (Prolapse A.D., Devilment, Omicida) dévoile son neuvième album, "Ravage Of Empires", qui sort chez Nuclear Blast.
Si vous pensiez démarrer en douceur, c’est raté : dès ses premières secondes, "A Carrion Harvest" nous rappelle que Benediction est un groupe de death metal old school, et que chaque seconde sera dédiée à la violence pure. Les refrains sont fédérateurs et les rires sardoniques donnent le ton, mais le groupe prend une direction plus sombre avec "Beyond The Veil Of The Grey Mare", teintant ses riffs avec des tonalités très inquiétantes. Le chant reste très brut comme on l’aime, et certains passages nous ramènent dans les années 90, que ce soit avec cette approche saccadée ou les enchaînements furieux, mais on reste dans les tons mystérieux avec "Genesis Chamber" qui débute comme un film d’horreur avant de nous révéler sa vraie nature. Blast et rythmique intransigeante se complètent à merveille, alternant des passages plus ou moins virulents avant de laisser place à "Deviant Spine" qui accélère mais reste assez constante et nous laisse nous briser la nuque ses ses refrains. Le break ténébreux nous laisse à peine respirer avant de reprendre, puis on repart à toute allure avec "Engines Of War" qui place ses riffs explosifs et ses courtes parties plus douces pour continuer de nous tenir en haleine.
"The Finality Of Perpetuation" ne nous laisse pas le temps de nous remettre de notre course et enchaîne avec une rythmique toujours plus accrocheuse (mention spéciale à ce petit décompte), mais "Crawling Over Corpses" n’hésitera pas à proposer une approche différente et des patterns chaotiques mais extrêmement vifs. "In The Dread Of The Night" reprend plus ou moins le même modèle en proposant un son abrasif et peu adaptable aux nouveaux venus dans le genre mais qui parlera aux amateurs des années 90 avec un refrain adapté aux lives, puis "Drought Of Mercy" nous malmènera avec une alternance entre virulence et douceur lourde. Le morceau ne dispose d’aucun temps mort tout comme "Psychosister" qui prend la suite avec ses propres armes et frappe sans aucune notion de pitié, mais on touche déjà à la fin de l’album avec le titre éponyme, "Ravage Of Empires", qui va nous rappeler une fois de plus les premiers albums de la formation et qui nous donne envie de frapper du poing en l’air, refermant l’album avec la même hargne que ce moment a commencé.
Si vous cherchez à écouter du death metal old school en 2025, Benediction est le groupe qu’il vous faut. Plus de trente ans de carrière et un seul postulat : donner à "Ravage Of Empires" un son aussi brut et agressif qu’aux débuts du groupe.
"Scriptures"
Note : 18/20
Trente ans après son premier album, Benediction revient marquer le death metal avec
"Scriptures". Créé en 1989 en Angleterre, le groupe signe rapidement avec Nuclear Blast,
label qui les soutient toujours pour ce huitième album. Si Darren Brookes et Peter Rew
(guitares) sont toujours présents depuis les premières heures de la formation, on retrouve
Dan Bate (basse, Omicida, ex-Absolva, ex-Monument), Giovanni Durst (batterie, Hiss Of
Atrocities, Omicida, Monument) mais également Dave Ingram (chant, Benediction entre
1990 et 1998, Down Among The Dead Men, ex-Bolt Thrower, ex-Hail Of Bullets) qui fait
son grand retour.
Douze ans séparent "Scriptures" de son prédécesseur, mais les Anglais n’ont pas perdu leur
temps et c’est "Iterations" qui démarre à pleine vitesse après une courte introduction au son
purulent. Blast, riffs tranchants, harmoniques sanglantes et hurlements rageurs, la recette
reste inchangée et est toujours aussi efficace. Même constat pour "Scriptures In Scarlet", un
titre énergique et qui pioche dans des racines old school entraînantes ainsi que dans une
rythmique lourde qui fera headbanguer quiconque l’écoute. "The Crooked Man", la
composition suivante, est plus sombre mais tout aussi lourde, et reste dans ces sonorités
qui font à la fois la force et la réputation du groupe, alors que "Stormcrow" joue sur cet aspect
violent et rapide, ainsi qu’un rouleau compresseur de double pédale d’une efficacité
effroyable qui se mue parfois en blast fougueux. Le groupe ralentit légèrement pour
"Progenitors Of A New Paradigm", un titre imposant aux harmoniques entêtantes et à la basse
ronflante, qui sait habilement placer quelques accélérations, mais repart sur de la violence
pure et effrénée pour "Rabid Carnality", un morceau court mais tranchant.
"In Our Hands, The Scars" renoue avec ces patterns old school que l’on aime tant, ainsi que
des sonorités qui nous propulsent des années en arrière. La basse joue un rôle
prépondérant dans cette composition, tout comme dans "Tear Off These Wings", un titre très
groovy et qui m’a immédiatement remis en tête les influences évidentes de la formation. On
passe à la courte "Embrace The Kill" au son perçant qui accompagne des hurlements
vindicatifs. L’acharnement des musicien est palpable dans ces riffs sanglants qui sentent la
haine jusque dans les leads. On reste dans cet aspect brut de la musique du groupe avec
"Neverwhen", un titre martial aux leads mélodiques mais froids. Une petite dose de technicité
se glisse dans cette rythmique, alors que c’est l’efficacité qui prime sur "The Blight At The
End". A nouveau, le groupe nous a concocté une rythmique groovy entraînante et frénétique
qui saura trouver son public. Dernier morceau, "We Are Legion" offre un son épique et des
mélodies intelligemment placées dans des riffs imposants. Il n’en fallait pas plus pour une
dernière séance de headbang sur cette marche guerrière.
Benediction est toujours aussi en forme. Les douze titres de "Scriptures" sont tous très
efficaces et permettent de remettre le death old school sur le devant de la scène, en
attendant de pouvoir nous assommer avec en live !
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