Une scène d’écartèlement d’une gravure d’époque en guise d’artwork ? Peut-on seulement imaginer ce que devait être la douleur d’une telle mort (ou torture), généralement réservé aux régicides ? Probablement pas. Ce qui est certain en revanche c’est la violence de ce qu’inflige Black Code à mes tympans. Et il ne faut pas attendre bien longtemps avant de cerner le propos du groupe.
Dès "Death Patrol" on s’en que ce n’est pas une tartine de beurre doux qu’on nous sert, mais plutôt de wasabi (ça c’est pour le côté qui arrache) avec de fines lamelles de gingembre (ça c’est pour le côté bandant). On peut parler du son pour commencer. Et déjà, rien à redire. Chaque instrument y trouve sa place sans piétiner le voisin, la production est propre, et la puissance est là, guitare, basse et batterie punk-hardcore, bien tassés dans un étau. Tout ça pour, il faut l’admettre, soutenir du riff qui ne s’enraye jamais. On ne peut pas le nier (et les musiciens n’en sont pas à leur coup d’essai), Black Code possède un talent certain pour l’assemblage de riffs qui t’écrasent, te poussent au cul, qui t’écrasent à nouveau et te repousse au cul. C’est donc en dessous de " Anthropophagic Terror Machine", "Captain ACAB", "Bastards", "Warm Beer & Broken Teeth" qu’on se retrouve turbo-compressés. On savourera aussi quelques coups de double pédale judicieux ("Atomic Gig Cematary") ou encore quelques échappées de guitares sur fond de truc qui fuse ("Superior Evil", "Horses Will Tear Us Apart", "Bestrafen"). Le format est assez court avec une majorité de titres placés entre les deux et trois minutes et même moins avec 1 min 46 d’un "Shitstorm", apocalyptique. Pour finir, le crust ascendant metal de Black Code est doté d’une voix qui nous malmène, le genre de truc un peu hardcore qui racle la gorge mais pas parce que ça démange. Il est temps de boucler cet album avec "Black Man’s Blues", une dernière rafale de coup de batte et le skeud pourra se stopper tranquille.
On ne pourra pas dire de Black Code, avec ce "Hanged, Drawn And Quartered", qu’ils viennent amorcer une nouvelle bombe dans le style. Toutefois, le groupe fait les choses bien et ses différents membres ont un savoir-faire indéniable pour secouer nos petites têtes en apportant au genre quelques éléments du metal bien sentis, et il n’en faut pas beaucoup plus pour nous satisfaire. Au vu du son qui se trouve sur cette galette et de l’énergie qui en dégage, je pense que les concerts sont de vrais défouloirs pour le corps, les oreilles et la tête. Si tu es du genre à mettre tes boules Quies jaune dégueulasse en concert, c’est probablement avec un tournevis cruciforme enfoncé dans l’oreille (ou dans la tête) que tu vas en ressortir !
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