Et nous voici donc de retour après quelques semaines de pause, pour tenter d’éclaircir aujourd’hui, les mystères, non pas des geoglyphes de Nazca ou du Big Foot, mais bel et bien de "Blood Is My Trademark", second album de Blood God, une survitaminée version hard’n’heavy des appétits des membres de Debauchery, sorti en Août dernier chez nos impétueux voisins teutons de Massacre Records !
Renfermé derrière le visuel plutôt agressif d’une ensanglantée monture du chaos mêlant univers fantastique d’une part et ambiance gore de l’autre, cet album distillant près de 55 minutes durant le plus fantasque des heavy n’est autre que le fruit du prolongement de ce sombre univers créé par Thomas Gurrath (et ses acolytes) depuis près de 10 ans !
Mais trêve de présentations, franchissez les portes de ce nouvel opus et entrez dans ce monde surprenant !... Jetez vos dés et comptez vos P.V, voici "Blood Is My Trademark" !
Tout commence donc avec le constat d’un évident soin porté à l’univers cher aux coeurs des quatre hostiles compagnons formant ce fier équipage !
Il est effectivement rapidement porté à notre attention le fait que cet opus suive le Monde créé depuis les débuts de Debauchery, tant et si bien que la simple lecture du tracklisting semble avoir été empruntée au plus convenu des donjons avec des titres tels que "Defenders Of The Throne Of Fire" ou encore "Dragonbeats Are Rising" !
Il est d’ailleurs important de noter que cet opus comptera, parmi ses bonus, 2 jeux de plateau téléchargeables ainsi qu’un bestiaire de ce morbide univers, en expliquant ainsi une partie de sa conception !
Ce constat d’intérêt porté à l’ambiance fantastiquement gore est rapidement rejoint, au fil de l’écoute, par un second, celui de la lourdeur rythmique, une lourdeur rythmique à prendre au sens le plus noble du terme, puisque la basse de Mr.Blood nous proposera, à mesure que l’auditeur s’y aventurera, un habile découpage rythmique groovy et racé de "Blood Is My Trademark".
Ces bases seront ainsi posées par des titres comme "Slaughterman", "Monstermaker" ou encore "Warhordes From The Underworld", mettant également l’accent sur les références du combo en proposant des lignes rappelant celles des plus grands: Motörhead, Judas Priest ou même AC/DC ! Pari gagné pour le groupe se voulant, à défaut de le renouveler, prolongateur de ce genre initié plus de 40ans plus tôt par certains monstres sacrés !...
Le projet hard’n’heavy mis en place par le carré allemand rencontrera cependant plusieurs écueils, à commencer par le travers souvent imputable au genre, celui du "ronflement" de l’écriture (des mélodies notamment). Ce dernier finira souvent par aplanir les compositions, en retirant par moments leur relief sur des morceaux peut-être parfois trop longs pour se prêter au style du carré et en devenant, par là-même, redondants à l’excès. Cette redondance finira malgré tout par occasionnellement aboutir à un bien étrange retournement, faisant basculer un simple titre ô combien répétitif, en un morceau structuré pour entêter, à la façon d’un hymne à grand tempo, l’auditeur. Des titres tels que "Monstermaker", "Carnager" ou "Mr. Kill" ayant respectivement pour choeurs : "Monsters...Of Metal", "Carnager...Carnager" ou "Say Hello To Mr Kill" trouveront ainsi une respiration à la limite du Thrash Allemand des années 80, prolongeant la brutalité laissée en arrière plan du son Ggore’n’heavy ainsi proposé !
Reconnaître les points positifs de ce second opus est également aisément envisageable dès lors qu’il s’agit, par exemple, de la surprenante approche vocale de l’étonnant Thomas Gurrath (que les fans pourront retrouver, interprétant les titres de "Blood Is My Trademark", en bonus, à la sauce Debauchery) ou de la composition de certains titres comme "Monstermaker", prenant littéralement l’auditeur à contre-pied avec sa petite "capsule" adoucie en milieu de morceau, après seulement 10 minutes d’écoute.
Ledit passage aura également pour effet d’accentuer (par son contenu), au coeur du morceau, le contraste existant entre la lourdeur des sonorités du groupe, et son fantastique aspect déjanté.
"Blood Is My Trademark" est donc un résultat plutôt brut et enflammé, à l’entraînant travail instrumental (comme sur les intros de "Warhordes From The Underworld", "Dragonbeats Are Rising" ou le saturé et immersif "World Of Blood Gods") rééquilibrant ainsi la balance entre rusty rock, hard’n’heavy et thrash old school malgré le côté souvent trop répétitif et ronflant des voix et riffs.
À noter également des titres peut-être un rien trop longs pour le style malgré tout peu fourni mais somme toute assez ingénieux et rythmiquement habile.
Blood God porte donc ici de simples armes (parfois trop peut-être) pour enchanter les amateurs du genre en se posant ni plus ni moins comme une vaste, épique et déjantée partie de Donjons et Dragons présidée par un Tarantino ou un Rodriguez sous lambas hallucinogène, apportant, au-delà de l’approche classique et convenue de ses ambitions musicales, la touche de détachement nécessaire à la prise d’ampleur dudit opus... !
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