"Blood's Thicker Than Love"
Note : 16/20
En fait, Blood Of The Sun, c’est un peu comme l’orchestre du Titanic qui continue de jouer pendant que le rafiot coule : un espèce de baroud d’honneur justifié par l’idée que quelqu’un s’en souviendra forcément. La preuve en est que nous sommes actuellement en train d’en causer... Pour plus de détails musicalement parlant, quand bien même ses membres semblent tout droit sortis de différents groupes de porngrind à tendances consanguines, Blood Of The Sun donne donc dans le psychédélique, le rock de préférence et surtout les années d’or des MST partagées à Woodstock.
"Blood's Thicker Than Love", de son côté, est l’album qui vient après le quatrième opus d’un groupe ayant commencé sa carrière dans les environs de Fort Worth en 2002. Mais surtout, "Blood's Thicker Than Love" est l’album qui vient après un remaniement de line-up relativement conséquent et donc "Blood's Thicker Than Love" apparaît en ce sens comme la nouvelle face sonore que Blood Of The Sun devra présenter à sa belle-famille et surtout à ses fans. Et pour cela, Blood Of The Sun ne lésine pas : des titres à la durée relativement conséquente avec une moyenne de sept minutes et des patates. Longs défilés de minutes durant lesquels s’exercent des vagues de claviers à n’en plus finir et la sensation d’avoir revêtu ses plus belles pattes d’Eph. Le tout est soutenu par un rythme relativement effréné ou du moins soutenu ("Keep The Lemmys Comin’", "Livin’ For The Night"). Blood Of The Sun n’a donc pas changé sa recette, juste sa façon de la cuisiner. L’âme reste donc inchangée, comme un bon gâteau de mamie finalement ("Blood Of The Road", "Stained Glass Window"). Et comme il n’y a pas que la madeleine qui traverse les âges, "Blood's Thicker Than Love" revêt aisément des aspects intemporels.
Toutefois, revers de cet aspect traversant les âges, même si je ne suis en rien allergique à ce style musical et que l’air des 70’s m’aide fortement à expirer de la kétamine hallucinogène par les naseaux, je reste toutefois mitigé face à ce "Blood's Thicker Than Love". Les six titres de cet album ne sont pas mauvais, toutefois ils manquent clairement d’originalité. Mais là est bien le risque d’évoluer dans des ères révolues et des sonorités qui ne sont que trop connues. Hormis cette sensation de déjà-vu, ce cinquième album des Américains excelle dans sa prestation. Quoi qu’il en soit, Blood Of The Sun est loin de faire saigner le soleil et s’écoute même sans short en jean. It’s blood thicker than love baby !
"Burning On The Wings Of Desire"
Note : 12/20
Du hard rock sauce 70's c'est ce que nous propose le groupe Blood Of The Sun, groupe fondé en 2002 par Henry Vasquez à la batterie (mais aussi avec Saint Vitus et Archie Bunker) et Dave Gryder aux claviers officiant lui chez Storm At Sunrise. Pas de surprise si vous trouvez que ça sonne comme les Deep Purple, comme du Van Halen et autres groupes de cette époque, c'est clairement le but recherché ! Si je m'étais fié à la pochette, je pense que j'aurai zappé l'album, on retrouve l'ambiance 70's, la fille a l'air de bien s'amuser mais ça pique les yeux plus qu'autre chose…
Autant mettre les points sur les i, cet album va en rebuter plus d'un avec son orgue Hammond omniprésent. Dave Gryder a mis un fort accent sur son instrument au mixage, c'est pas interdit loin de là, mais j'imagine que la plupart des personnes ici sont (comme moi) habituées à des albums où on met en avant plutôt la guitare et/ou le chant. Donc il faut déjà passer cette "barrière psychologique".
Le morceau d'introduction "Let It Roll" est un des meilleurs de l'album, on croit vraiment retrouver une époque révolue, celle des débuts de Deep Purple. Là c'est avec la banane qu'on écoute le morceau, un bon riff, des mélodies prenantes aux claviers, le chant de John O'Daniel qui rappelle énormément celui de Ian Gillan (à la belle époque). J'aime aussi beaucoup ce que fait Henry Vasquez, il faut dire que je reste toujours impressionné par ses performances au sein de Saint Vitus. Donc là tout est réuni pour un bon album ! Sauf que les caractéristiques évoquées au-dessus décrivent très bien aussi tous les autres morceaux de l'album. D'où une impression de linéarité et similitudes qui s'installent après ce premier titre. Ce n'est pas non plus un copier-coller mais les différences sont minimes. J'apprécie en tout cas les envolées de guitare qu'on trouve de ci de là, Tony Reed (Mos Generator) fait encore un sacré boulot !
Le quatrième titre, "Brings Me Down" est un autre titre intéressant, le tempo se ralentit, la basse prend davantage de place, ce qui donne un aspect plus lourd. Un changement d'ambiance qui fait du bien, surtout avec ce bon solo de guitare sur la fin du morceau, bref un autre soulagement sur ce disque. Mais c'est reparti de plus belle avec "Rock Your Station", la pause était de courte durée ! La dernière bonne nouvelle est "Good And Evil" qui voit l'apparition de Scott Weinrich (le chanteur de The Obsessed, Saint Vitus), et là forcément on passe du tout au tout pour le chant, donc on apprécie surtout que c'est très bien amené et que la voix de Wino ne peut que se faire remarquer sur cette fin d'album.
Par contre, on ne peut pas leur reprocher de prendre leur pied, ça se sent à l'écoute, à tel point qu'on a plutôt l'impression d'écouter une session où les gars sont simplement entre eux à faire un bœuf. Les titres sont bien composés, pas de doute là-dessus non plus, mais proposer un album aussi répétitif ? Le son est brut, ce qui me plaît bien et change des prod' trop triturées qu'on entend trop souvent. Un album donc qui est correct mais qui ne restera pas dans les mémoires. Dommage, ces gars ont du talent pourtant !
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