Le groupe
Biographie :

Breeding Chaos est un groupe de death metal mélodique marseillais formé en 2020 et actuellement composé de : Jérome Lhuillier (guitare / ex-Crimson Garden, ex-Silencer), Bruno Gabriel (chant, guitare / ex-Crimson Garden, ex-Nothingness, ex-Arthrosis), Malo Pilloix (basse / ex-Soupir Astral, ex-Izo Nomia) et Lucas Dario (batterie / Nystagmus). Breeding Chaos sort son premier album, "Distant Planets", en Septembre 2024 chez Great Dane Records.

Discographie :

2023 : "Diffraction Matters" (EP)
2024 : "Distant Planets"


La chronique


Quand je vous disais que Great Dane Records faisait dans le death metal au sens large, je ne mentais pas. Même si on a souvent du brutal et du gras, on a aussi de temps en temps des albums comme ce premier essai de Breeding Chaos nommé "Distant Planets" et qui officie dans un death metal plus mélodique. Le groupe avait déjà produit un EP en 2023 ("Diffraction Matters") mais c'est bien son premier véritable album.

Un album d'ailleurs direct et compact qui ne dépasse pas les trente-trois minutes, de quoi assurer une efficacité constante et un impact maximum. Après la petite introduction de rigueur c'est "Magnetic Interactions" qui ouvre le bal et on comprend vite que si le death metal de Breeding Chaos est mélodique, il n'oublie ni la puissance ni le groove pour autant. Il y a de quoi headbanguer et le tempo n'hésite pas à devenir un peu plus nerveux et à ne pas se contenter d'un mid-tempo qui deviendrait vite monotone. Si l'influence de la scène mélodique suédoise se fait parfois sentir, elle n'est pas du tout envahissante, contrairement à la plupart des groupes qui s'en inspirent. On entend aussi des sonorités plus modernes avec des riffs parfois saccadés, quelques cassures rythmiques, bref Breeding Chaos ne se limite pas à une scène et construit son death metal avec tout ce qui pourrait lui servir. Et c'est plutôt efficace car ce premier album ne contient aucun déchet et les morceaux sont systématiquement accrocheurs, vivants et suffisamment puissants pour donner envie de secouer la crinière. On a aussi quelques surprises comme le court instrumental "Pillars Of Creation" qui fait entendre quelques sonorités proches des musiques asiatiques. De quoi créer un joli contraste avant "Gamma Afterglow" qui part sur un tempo énergique et des mélodies accrocheuses, des riffs un peu plus durs et plus sombres et globalement un death metal qui pour le coup mélange un peu de old school avec les scènes plus mélodiques et une petite touche plus moderne. Quand je disais que Breeding Chaos touchait à tout !

La production est un peu sèche mais ça ne gâche pas du tout l'écoute de l'album puisque le son est tout même propre, clair et fait tout de même entendre un minimum de puissance. On n'aurait pas été contre un peu plus de patate mais franchement ça fait le boulot, en plus la basse se fait régulièrement entendre et ça c'est aussi un bon point. Pour un style comme le death metal qui place en général un petit groove au milieu des gros riffs c'est quand même le minimum d'entendre la basse et je ne comprends pas cette sale manie de la ranger tout au fond du mix. Il faut utiliser la petite astuce d'Alex Webster qui expliquait qu'il ne mettai pas beaucoup de distorsion sur sa basse pour qu'elle puisse justement ressortir, dans le cas contraire sa distorsion se noie au milieu des guitares. C'est effectivement ce que fait Breeding Chaos, la basse n'a pas beaucoup de distorsion non plus ici et on l'entend bien. Ici, au moins, elle se fait une bonne place et on peut en profiter, ce qui ajoute évidemment à l'accroche de certains plans. Ce qui fait aussi la force de ces morceaux c'est cette puissance que le groupe n'oublie pas et qui lui permet de garder les pieds dans le death metal, là où beaucoup de groupes mélodiques deviennent limite mielleux à force de ne miser que sur les mélodies justement. Sans jamais être brutal ni utiliser de blasts, Breeding Chaos sait rester puissant grâce à quelques plus costauds et quelques rythmiques plus nerveuses. Un bon équilibre qui permet à "Distant Planets" de rester percutant tout en étant accrocheur et doté d'ambiances bien foutues.

Breeding Chaos nous amène donc un premier album efficace et bien équilibré qui en plus ne s'étale pas et balance ce qu'il a dans le ventre en un peu plus d'une demi-heure. "Distant Planets" montre déjà une certaine personnalité et permet au groupe de se démarquer un minimum de tout le reste de la scène death mélodique. Plutôt pas mal pour un premier album !


Murderworks
Janvier 2025


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.facebook.com/breedingchaos.band