Le groupe
Biographie :

Bury Tomorrow est un groupe britannique de metalcore mélodique originaire de Portsmouth et de Southampton dans le Hampshire, et formé en 2006. Le quintette est composé de Dani Winter-Bates au chant et au screaming, de Kristan Drawson à la guitare, de Tom Prendergast au chant et au clavier, de Davyd Winter-Bates à la basse, de Adam Jackson à la batterie, et de Ed Hartwell à la guitare. Le groupe possède actuellement à son actif deux EPs et sept albums studio : "Portraits" sorti en 2009, "The Union Of Crowns" sorti le 13 Juillet 2012 chez Nuclear Blast, "Runes" sorti le 26 Mai 2014, "Earthbound" sorti le 29 Janvier 2016, "Black Flame" sorti en Juillet 2018 chez Music For Nations, "Cannibal" sorti en Juillet 2020, et "The Seventh Sun" sorti en Mars 2023.

Discographie :

2007 : "The Sleep Of The Innocents" (EP)
2009 : "Portraits" 2010 : "On Waxed Wings" (EP)
2012 : "The Union Of Crowns"
2014 : "Runes"
2016 : "Earthbound"
2018 : "Black Flame"
2020 : "Cannibal"
2023 : "The Seventh Sun"


Les chroniques


"The Seventh Sun"
Note : 17/20

Pour cet album, que j’ai particulièrement apprécié, je voulais avant tout écrire un truc bien pompeux. Alors je commencerai par dire que dans l'univers en perpétuelle évolution qui est celui du metalcore, chaque nouvel album est une opportunité pour les groupes de repousser les limites du genre, d'explorer de nouveaux horizons sonores et de laisser leur empreinte dans l'histoire de la musique “lourde”. Bury Tomorrow a accompli tout cela et bien plus encore avec la sortie de ce septième opus incandescent "The Seventh Sun". Un album qui représente un jalon significatif de plus dans leur carrière.

Dès les premières notes de "The Seventh Sun", il est clair que Bury Tomorrow ne se repose pas sur ses lauriers. L'ouverture puissante de l'album (aka le titre éponyme) frappe tel un coup de tonnerre, avec des riffs percutants et une batterie enragée qui créent une tension palpable. Cependant, ce qui distingue vraiment cet album, c'est la manière dont le groupe parvient à combiner habilement des éléments familiers du metalcore avec de nouvelles expérimentations (ou plutôt ses ingrédients habituels avec d’autres encore plus modernes et fédérateurs). L'album regorge de mélodies accrocheuses et de refrains envoûtants qui restent en tête bien après la fin de l'écoute. Les harmonies vocales entre le duo Daniel Winter-Bates et Tom Prendergast (qui a remplacé Jason Cameron depuis son départ en 2022) se fondent parfaitement, ajoutant une profondeur émotionnelle à chaque morceau. Les paroles, empreintes de réflexions sur la vie, la résilience et la quête de sens, résonnent avec une authenticité qui fait écho chez les auditeurs.

Ce qui fait vraiment briller "The Seventh Sun", c'est la diversité de ses compositions. Des titres comme "Better Below" montrent une sensibilité plus mélodique, tandis que des morceaux comme "The Carcass King" (ft. Cody Frost) évoquent une intensité brute et un son plus lourd. L'album explore des paysages sonores variés tout en conservant l'essence même du metalcore. Mais l'impact de "The Seventh Sun" ne se limite pas à sa musique. Il réaffirme le statut de Bury Tomorrow en tant que pionnier de la scène metalcore, inspirant de jeunes groupes à embrasser la créativité et l'innovation. Les textures sonores novatrices et les arrangements soignés de l'album montrent que le metalcore peut évoluer tout en restant fidèle à ses racines. Cet album devient ainsi un étendard pour l'évolution de tout un genre.

En conclusion, "The Seventh Sun" de Bury Tomorrow est bien plus qu'un simple album de metalcore. C'est une déclaration artistique audacieuse qui repousse les limites du genre, tout en capturant l'essence même de ce qui fait du metalcore un style musical si puissant et expressif. Avec ce nouvel opus, Bury Tomorrow rayonne d'une lumière nouvelle et offre une contribution significative à la scène metalcore actuelle. Une chose est sûre : cet album continuera à résonner et à inspirer les fans de metalcore pour les années à venir. Et une autre est un peu moins sûre : est-ce assez pompeux ?


Rm.RCZ
Juillet 2021




"Cannibal"
Note : 15/20

N’y allons pas par quatre chemins, mes collègues avaient largement démonté "The Union Of Crowns" (2012), "Runes" (2014) et "Earthbound" (2016) à leur sortie. Puis nous avions boudé collégialement "Black Flame" (2019). Bien que personnellement, ce soit au détour d’un festival et avec ce dernier que j’ai découvert Bury Tomorrow. Je serai donc un peu plus jouasse sur "Cannibal" que mes prédécesseurs sur les grands frères de cet album.

Les Anglais livrent onze titres forgés sur la recette chant clair / chant burné. Il faut dire que les voix de Dani Winter-Bates et de Jason Cameron (qui officie également à la guitare) s'allient plutôt bien. On soulignera l’aspect mélodique particulièrement prenant sur "Cannibal" par exemple. Bémol déjà souligné par le passé sur d’autres productions du combo, "Cannibal" devient toutefois vite déséquilibré. Si certains titres forts comme "Choke" ou "Voice & Truth" marquent facilement l’oreille, d’autres s’avèrent plus dispensable, comme "Better Bellow". Non pas qu’ils soient foncièrement mauvais, simplement moins impactants. De toute façon, et très sincèrement, les compositions du groupe prennent un tout autre essor et bien plus d’intérêt en live.

Verdict sur cet album : leur meilleur ? Hum, peut-être pas. "Black Flame" séduit davantage mon oreille. Alors, conséquence de la découverte du groupe avec ce précédent album ou non ? Aucune idée. Toujours est-il que "Cannibal" n’est pas mauvais mais pas excellent non plus. Il s'écoute et fait le taf. Oui, c’est du metalcore. Mais on reste des gros méchants chez French Metal. Faut pas déconner non plus.


Rm.RCZ
Juillet 2021




"Earthbound"
Note : 12/20

En sortant "Earthbound" début d’année 2016, et accompagné d’une tournée avec Thy Art Is Murder + Parkway Drive à domicile au Royaume-Uni, Bury Tomorrow prend l’avantage et fait passer sa carrière au niveau supérieur. La force de Bury Tomorow réside dans l’efficacité de son jeu et son aptitude à garder au goût du jour un metalcore très mélodique typé Killswitch Engage. "Earthbound" va peut-être donner la couleur d’une nouvelle ligne musicale ou assoir le savoir-faire des Anglais dans le metalcore.

Le morceau d’ouverture "The Eternal" donne rapidement le ton et affiche la volonté de Bury Tomorow de montrer "c’est qui le patron". Le démarrage ultra pêchu de ce titre rappelle en quelque sorte les Allemands de  Heaven Shall Burn  et leurs riffs hargneux. A la hâte, le refrain est lâché et laisse place au désormais classique passage chant clair de tout bon titre metalcore. La simplicité et l’efficacité de ce dernier devrait convaincre les plus sceptiques et rassurer les fans de Bury Tomorrow. Ces derniers n’auront pas à négocier avec une quelconque innovation dans l’écriture. Par ailleurs, la production lourde, dotée d’une basse 35 tonnes, apporte les derniers arguments pour conclure l’affaire. "Last Night" suit la recette précédente. Nous avons là un refrain portée par une voix haut perchée et la ressemble avec Killswitch Engage en devient plus qu’évidente.

Le single et éponyme "Earthbound" synthétise à lui seul tout l’album. Le chant clair, au timbre de voix très consistant et moins haut perché, ainsi que les lignes du refrain atteignant ici leur apogée confèrent à ce titre le statut de pierre angulaire de cet album extrêmement plaisant jusque là. Toujours dans le format single, "Burden" s’exécute de la même manière que le titre précédent, mais dans un tempo plus lent et un riff plus "hardcore". A ce stade, pratiquement à la moitié de l’album, un sentiment de lassitude se fait sentir. Heureusement, le lead final de "Cemetery" m’en sortira juste un temps avant le prévisible "Restless & Cold". Cette fois-ci, le breakdown très brutal de ce dernier retiendra in extremis mon attention. Encore 4 morceaux, comment vont-ils faire pour ne pas se répéter ? Inviter une personnalité de marque par exemple sur le prochain titre ? En l’occurrence, Jasta d’Hatebreed viendra brailler sur "301" et le guitariste lead lâchera enfin un peu de couleur et de feeling dans un solo fort sympathique. "Memories" et "For Us" font usage de remplissage à ce niveau d’écoute tant ils se ressemblent. Le final "Blooline" est peut-être la seule réelle innovation. Accordage et tempo plus bas, ainsi qu’un léger groove dans le riff principal, "Bloodline" fait de l’œil au standards metalcore morderne, mais l’inexorable refrain chant clair aux lignes de chant similaires aux 9 titres précédents coupera court à cet écart.

En conclusion, cette chronique fut difficile à écrire tant les Anglais de Bury Tomorrow se répètent sur "Earthbound". Non pas par manque d’inspiration ou de talent, mais plus par peur de manquer d’efficacité. En plafonnant systématique à 3min30 par titre, il est plus qu’évident de constater que Bury Tomorrow s’est volontairement enfermé dans un schéma. Cela nuit complètement à la durée de vie de l’album, et l’on rangera directement l’album aux oubliettes. Ainsi, Bury Tomorrow fait le taf, mais manque une occasion de briller.


Vinny
Mars 2016




"Runes"
Note : 09/20

Alors que Bury Tomorow, par le passé, était séduisant de par son côté direct, gras, puissant, et sans concession, je trouve cet album quelconque. Pas de marque de fabrique particulière, d'une banalité sans nom, peut-être me fais-je vieux à l'approche de la trentaine ? Mais non, rien de bien fabuleux, ou du moins rien qui distingue cet album des autres groupes qui traînent ici et là.

Les riff sont visibles et déjà vus à 100m, tu sens l'ensemble arriver facilement, sans véritablement de surprise. C'est fade, plat et déjà-vu. Même la production est un poil en-deça de ce à quoi on est habitué. L'articulation est simple : couplet gras, pont guitare et on enchaîne avec un chant clair qui fait le refrain, et direct enchaînement sur un autre couplet gras. Putain, c'est chiant. On rajoute ici ou là une petite montée avec un semblant de pédale vario ou wah wah et le tour est joué. C'est bien pauvre. La batterie est bardée d'effets de réverb, on a l'impression de se retrouver dans une cathédrale. La basse est quasi inexistante, et les guitares sont techniques mais d'une banalité affligeante. Je n'ai même pas pu écouter l'ensemble du CD d'une traite, je zappe entre les morceaux pour voir s'il n'y a pas un reliquat de riff repris depuis un morceau précédent. Dommage pour Bury Tomorow, c'était un groupe que j'aimais bien. Il se situe dans cette veine très concurrentielle du metal pour cheveux qui bougent et pour émos en transe. Une phase commerciale où le groupe essaye de se placer parmi tant d'autres en essayant de doper ses ventes de disques. L'ensemble est sévèrement bâclé et je n'arrive pas à y trouver une once de nouveauté et / ou d'originalité. Les schémas utilisés sont les mêmes que des dizaines de groupes qui se fondent dans la masse. La voix claire est sous-mixée, bardée d'effets et quasi inexistante. La voix hurlée se veut pratiquement caricaturale, sans aucune fluidité. Bref, on retiendra une ou deux rythmiques qui peuvent sortir du lot mais pour le reste, ça reste très pauvre, un peu comme un fond de jeu de foot amateur le dimanche.

C'est typiquement le CD à écouter en soirée avec des potes, à faire tourner en fond sonore, mais uniquement si tes potes sont aussi des rockeurs émo à longue mèche, sinon tu mettras plutôt NRJ. Dommage, Bury Tomorow se plante, pauvre et sans relief.


Sam
Septembre 2014




"The Union Of Crowns"
Note : 08/20

Retour des Anglais de Bury Tomorrow avec un second album "The Union Of Crowns". Trois ans ont passé depuis "Portraits" et je ne sens pas de réelle évolution à l’écoute hélas. L’ensemble sonne bien, ça c’est évident, même au départ de la galette sur "Redeemer" j’ai failli être presque convaincu que la donne avait changé et au fil de l’écoute hélas, je me rends compte que non… La production est de qualité, c’est rassurant, ils sont quand même chez Nuclear Blast les gaillards, mais une bonne production ne suffit pas à faire un bon album.

L’ensemble des morceaux ne manque pas de volonté, j’ai beaucoup de mal avec le chant clair qui donne aux morceaux un côté teenage music que je n’apprécie guère, le guttural relève la sauce, mais le schéma utilisé sur chaque morceau est tellement classique que j’ai l’impression d’écouter un album que je connais déjà quasiment par cœur. Le problème ici ? Ce n’est ni le talent, ni la qualité de la galette, c’est l’inconditionnel cliché dans lequel baigne Bury Tomorrow, il n’y a pas de réelle grande surprise et ce sur quasiment l’ensemble des quatorze morceaux composant ce "The Union Of Crowns". L’écoute en devant assez passive, un petit plus sur "Message To A King" qui me réveillera un court instant, mais après les morceaux s’enchaînent avec des structures vocales quasiment identiques, musicalement ça change tout de même, mais au niveau de la structure le tout est vraiment assez pauvre au final.

Un album qui plaira sans doute aux aficionados du genre qui recherchent le plaisir d’une écoute en toute simplicité. Pour ceux qui, comme moi, sont en quête du son qui saura faire la différence et susciter un intérêt certain dans l’originalité et la nouveauté, Bury Tomorrow sera le groupe qui passera quasiment inaperçu.


Phenix
Août 2012


Conclusion
Le site officiel : www.burytomorrow.co.uk