"Everything Rots"
Note : 18/20
Nouvelle étape pour Cabal. 2025 marque pour Chris Kreutzfeldt (guitare), Andreas Paarup (chant), Arsalan Sahki (guitare), Malthe Sorensen (basse) et Nikolaj Kaae Kirk (batterie) l’année de sortie de leur quatrième album, "Everything Rots", deuxième chez Nuclear Blast.
"Become Nothing" frappe en premier avec un son abrasif au possible utilisé d’abord seul, puis avec des frappes menaçantes, et enfin les vociférations menaçantes d’Andreas à un rythme cependant assez lent, qui va accélérer dès que "Redemption Denied" débute. Les choeurs renforcent l’agressivité de la composition aux riffs saccadés écrasants qui se transformeront en groove sombre avec "Everything Rots" où les racines Beatdown oppressantes sont pleinement exploitées pour intensifier le chaos. Jamie Graham (Viscera) rejoint les danois pour "No Peace" où la rythmique se déchaîne une fois de plus, déversant sa brutalité sans retenue avec toutefois quelques passages plus majestueux avant de reprendre avec l’accrocheuse "Hellhounds" qui reste dans cette approche violente et énergique. On poursuit en compagnie d’Aaron Matts (Ten56, ex-Betraying the Martyrs) sur "Still Cursed" qui ne manque pas de nous plaquer au sol avec un riffing apocalyptique complété par des touches bruitistes avant que Matthias “Matthi” Tarnath de Nasty ne prenne sa place pour "Unveiled" et ses patterns Hardcore vindicatifs très prometteurs pour les lives.
L’introduction de "Forever Marked" nous permet de reprendre nos esprits avant d’entrer à nouveau dans la fosse pour nous rouer de coups à une allure respectable sous des sonorités electro, puis "End Times" revient aux bases de la violence en lâchant des riffs simples mais extrêmement efficaces. Le groupe ajoute bien entendu ses samples entêtants qui continuent sur "Snake Tongues" avec une approche d’abord très similaire, puis qui adopte clairement les codes d’un electro violent avant de mêler les deux. On retrouve Joel Holmqvist (Aviana) pour "Stuck" où les patterns entraînants se multiplient et deviennent même relativement fédérateurs avant de s’orienter vers de la lourdeur pure sur "Beneath Blackend Skies" où Alan Grnja, vocaliste de Distant, apparaît pour donner une touche encore plus sombre et pesante au break. Dernière surprise, "Sort Sommer" fait appel à Fabräk pour clore l’album avec une touche entre rap et deathcore, créant un mélange relativement étrange mais finalement assez cohérent avec l’univers du groupe.
Cabal n’a aucune limite lorsqu’il s’agit de créer des riffs lourds et de les agrémenter de touches oppressantes, "Everything Rots" en est un parfait exemple ! Le groupe dispose à présent d’encore plus de moyens de mettre le feux aux fosses avec ce nouvel album.
"Magno Interitus"
Note : 17/20
Cabal frappe à nouveau. Créé en 2015 au Danemark, le groupe composé de Chris
Kreutzfeldt (guitare), Andreas Paarup (chant), Arsalan Sahki (guitare), Malthe Sorensen
(basse) et Nikolaj Kaae Kirk (batterie) annonce en 2022 sa signature chez Nuclear Blast,
puis la sortie de "Magno Interitus", son troisième album.
Démarrons avec "If I Hang, Let Me Swing", un titre assez moderne qui propose des riffs bruts
et dissonants couplés à des parties vocales agressives pour créer un contraste avec les
samples accrocheurs avant de laisser un break écrasant nous piétiner. "Insidious" prend la
suite avec une rythmique rapide et saccadée qui se pare parfois de parties plus froides et
imposantes, puis c’est "Magno Interitus", le titre éponyme, qui dévoile des sonorités plus
froides en compagnie de samples entêtants et de Joe Badolato (Fit For An Autopsy). Les
riffs directs et sombres donnent à la rage une saveur particulière, que le groupe utilise
également sur "Existence Ensnared", une composition inquiétante pour nuancer sa violence
majestueuse. Les sonorités criardes renforcent habilement l’agressivité, puis "Insatiable"
emprunte des racines hardcore pour créer un son groovy et motivant. La mosh part finale
nous conduit à "Blod Af Mit", une composition assez étrange qui mélange rythmique saccadée
assez simple avec une efficacité ravageuse, profitant de sa longueur pour développer des
tonalités noise / industrial.
Une fois ces expérimentations passées, le groupe renoue avec le
deathcore, tout comme sur "Exit Wound" où la dissonance hante les riffs agressifs pour un
morceau assez court mais très direct, qui nous laissera avec "Violent Ends". Après une très
courte introduction, le groupe vient nous étouffer à nouveau avec un son pesant et massif
qui saura ralentir pour devenir malsain avant de revenir à la rage brute. "Like Vultures"
continue dans cette dynamique agressive et sombre contrastée par les samples majestueux
et plus modernes, faisant de ce titre le parfait compromis entre puissance et sons aériens
avant qu’"Exsanguination" ne se montre beaucoup plus directe avec ses riffs tranchants et
saccadés. Le titre proposera tout de même quelques ajouts atmosphériques, mais on sent
que le morceau est taillé pour la scène et pour briser des nuques, tout comme "Plague
Bringer", le dernier morceau, qui enchaîne les mosh parts dans sa rythmique groovy avant un
final plus apaisant.
Cabal ne fait pas de quartier et aligne les riffs agressifs. "Magno Interitus" sait tout de même
créer un contraste sombre et intéressant avec des claviers inquiétants et planants, ce qui
rend le son de l’album aussi entêtant que brut.
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