Dans le genre gros line-up qui tache, Category 7 se pose là ! Jugez plutôt : Phil Demmel à la guitare (ex-Machine Head, ex-Vio-lence et actuel Kerry King), Mike Orlando à la guitare aussi (ex-Adrenaline Mob), Jason Bittner à la batterie (Shadows Fall, Burning Human), Jack Gibson à la basse (Exodus) et l'excellent John Bush au chant (Armored Saint et ex-Anthrax) ! Avec un tel rassemblement, vous vous doutez bien que vous n'allez pas tomber sur du metal symphonique et lyrique, c'est bien du heavy / thrash de tradition que vous allez entendre sur ce premier album sans nom.

"In Stitches" ne perd pas de temps et balance déjà du gros riff de bûcheron d'entrée de jeu avec un petit solo, un tempo énergique voire énervé et un bon metal puissant, pur et dur sans la moindre influence extérieure. Les passages plus mid-tempo et groovy ont un petit air de Lamb Of God et les moments les plus proches du thrash déboîtent bien comme il faut avec de gros coups de double et des riffs tranchants comme des lames de rasoir. Même si "Land I Used To Love" est plus mélodique, on s'en prend quand même pas mal dans la tronche, les riffs sont toujours aussi puissants et quelques passages se font suffisamment véloces pour nous remettre une petite dose de double grosse caisse au passage. Les soli sont excellents, là aussi dans la pure tradition, c'est à dire techniques mais toujours mélodiques, jamais démonstratifs et bien acérés. John Bush ne s'économise pas non plus et balance tout ce qu'il a, s'arrachant bien la voix sur certains passages et confirmant par la même occasion qu'il est décidément un putain de bon chanteur et qu'on aimerait l'entendre plus souvent. En tout cas, on a tout ce qu'il faut sur ce premier album, que ce soit des riffs de tueurs bien thrash qui tapent dur, de la mélodie plus heavy metal qui accroche et fédère, du groove à s'en déplacer les vertèbres et quelques passages limite rock'n'roll qui envoient le pâté comme il faut. Ce qui fait que même un morceau comme "Apple Of Discord" qui approche les six minutes ne faiblit jamais et accroche l'oreille du début à la fin avec un groove à réveiller les morts.

Sans faire tout le tracklisting, sachez que le reste est à l'avenant et que malgré une durée totale de cinquante-deux minutes ce premier album garde la patate jusqu'au bout et donne de furieuses envies de headbanging. Je ne sais pas si le groupe va faire du live mais si c'est le cas, ça va envoyez sévère, parce que tous les morceaux sont taillés pour la scène et visent l'efficacité maximale. Le rythme est soutenu tout le long de l'album et le groupe ne ralentit que rarement la cadence, balançant missile sur missile avec juste ce qu'il faut de mélodies et de passages plus groovy et plus lourd pour casser des nuques. On a même droit à une basse qui n'est pas noyée dans le mix et qui arrive à se faire entendre au dessus de ces riffs de bourrins et cette batterie survoltée. On a l'habitude de voir des groupes formés par des musiciens venus de groupes connus, certains se dégonflent comme de vulgaires baudruches et d'autres comme Category 7 nous envoient des albums qui remontent le moral en moins qu'il n'en faut pour prononcer le nom du groupe. C'est exactement ce à quoi on s'attend en voyant le line-up, on peut presque imaginer l'album avant de l'écouter et constater avec un gros sourire que c'est bien ce à quoi on s'attendait. Même l'instrumental de huit minutes qui clôt l'album n'en profite pas pour lever le pied, tout juste fait-il entendre quelques riffs et mélodies un peu plus sombres. Par contre, c'est un véritable festival de soli de guitares, les amateurs de six cordes vont en avoir pour leur argent puisque les deux guitaristes se lâchent et se font plaisir pendant les huit minutes et enchaînent les morceaux de bravoure.

Category 7 nous balance un premier album très efficace qui fait entendre ce à quoi on s'attendait avec un tel line-up, donc du gros heavy / thrash couillu et accrocheur qui balance la sauce sans se poser de questions. On espère que ce n'est pas un projet qui disparaîtra aussi vite qu'il est venu et qu'on aura droit à une suite, ce qui n'est pas garanti vu l'emploi du temps de tout le beau monde impliqué là-dedans.