Drôle de nom pour un groupe de black metal. Ces gars-là sont de la partie depuis plus de dix ans et sont aussi productifs qu’un champ de colza. Leur discographie est plutôt impressionnante, voyez plutôt : 6 démos, 8 albums, 1 live... et je passe sur les EPs. Ce disque s’adresse aux amateurs de voix à la "Attila de Mayhem" car le chant qui résonne dans mes oreilles est largement aussi bon que celui du personnage que j’ai cité.

Musicalement (partie 1), c’est plutôt bien rapide et ambiancé de telle façon que parfois je me demande ce que certaines parties de claviers viennent foutre là. Pas la peine de chercher du côté scandinave pour sortir de bien bonnes choses de derrière les fagots, Ceremonial Castings sévit aux States, les United States of America, la patrie de mon pote Ronald McDonald ! Musicalement (partie 2), c’est assez surprenant car vachement varié et sévèrement inspiré, pour ma part c’est du jamais entendu, ce qui veut aussi dire que j’ai affaire à un groupe qui affiche une certaine originalité : "Return To The Cosmic Infinity" alterne parties atmosphériques dans le sens strict du terme et parties black metal violent. Cette production sombre et passionnante à écouter, malgré la longueur des morceaux, captive tout mon intérêt grâce au flot d’idées créatrices dont fait preuve le groupe. Après une traversée du désert éreintante au niveau des chroniques, me revoilà en plein "boum" avec des disques digne d’intérêt, foisonnant d’idées et excellemment bien produit.

Petite info, libérez-vous du temps libre car le skeud est long, 70 minutes ! Je ne parle pas de 70 minutes, rapidement diagnostiquées au bout de deux morceaux, je parle de 70 minutes pleines de surprisesssssssss, je mets beaucoup de "s" à surprises car c’est l’effet que ça me fait. Chaque morceau retient vraiment toute mon attention car, musicalement, on est loin du basique, du "vite avant la saisie". La compo "Submerged Stone Of R'lyeh" avoisine les 9 minutes avec, en son cœur, un passage carrément flippant ! La musique se tait pour faire place à une ambiance angoissante, où l’on entend le chanteur parler, ensuite tout repart à un rythme soutenu. Pour le moment, c’est assez singulier et bien trippé, Ceremonial Castings a lâché la bête qui sommeillait en eux ! Jusqu’à présent, c’est leur disque le plus abouti, aussi bien dans la folie vocale que dans les arrangements malsains, il suffit d’écouter "A Throne Below The Black Sea" pour se rendre compte de l’ampleur et de la richesse de composition dont a fait preuve le groupe. Même leur petit album de reprises de Slayer, que j’ai découvert dans leur discographie, apporte une touche " Ceremonial Castings" a ce que Hanneman et King ont dû croire gravé et immuable pour l’éternité. L’impression que ce groupe est plutôt méconnu en France a l’air de ce confirmer, car pas mal de mes contacts ne semblent pas connaître ces Ricains ultra talentueux et productifs. J’avoue que quand j’ai maté la bio, je me suis dit "Putain, ils y vont à la louche eux, ils sortent des skeuds à tour de bras, ça va vite me casser les couilles je sens". Bref, mon opinel était posé sur le bureau prêt au sacrifice suprême d’un disque sur l’autel de ma mauvaise humeur ! Honteusement, je l’ai rangé devant le talent indéniable des mangeurs de McDo !

70 minutes de black metal avec des parties spatiales, limite new age ("Storming The Pacific", entre autres). 70 minutes passionnantes, décalées, sortant des sentiers battus, trop tassés par les bottes pleines de poussières des groupes de black. Que dis-je ? 70 minutes de casting, où les meufs ne se pavanent pas le string au cul et le gobelet de vin blanc dans la main, de toute façon il n’y a pas de meuf dans ce casting mémorable que vient de sortir Ceremonial Castings. Un album dense, indescriptible, à posséder plutôt rapidement ! L'album black metal le plus intense que j'ai écouté depuis bien longtemps.