Channel Zero nous revient avec leur sixième album "Kill All Kings" en ce début d'été. Le groupe qui a connu un long break de près de 15 ans a répondu il y a quelques années à de nombreuses demandes de reformation de la part de ses fans (qui ont spontanément créé un groupe Facebook dédié à cette demande !). Channel Zero nous livre avec ce nouvel album un véritable condensé de ce que Channel Zero sait faire de mieux : du thrash moderne puissant. Le groupe qui est constitué de Francky au chant, Phil à la batterie (R.I.P 2013), Tino à la basse et Mikey à la guitare ne va sûrement pas décevoir ses nombreux fans. Channel zero depuis sa reformation et l'album "Feed 'Em With A Brick" (2011) se positionne au top des groupes qui jouent du metal moderne tout en souhaitant sans cesse se remettre en question et se renouveler.

Channel zero et ses fans c'est une véritable histoire d'amour, les Belges (et les autres bien sûr!) ne les ont jamais oubliés. Ce nouvel album "Kill All Kings" ne fera qu'entretenir cette relation débutée depuis le premier album "Channel Zero" en 1992 paru chez le légendaire label Shark Records. Que dire, que penser d'un groupe qui, le 22 Janvier 2009, lors d'un concert de reformation à Bruxelles a vendu tous les billets en moins d'une minute  et réalisé par la suite six concerts complets dont les billets se sont tous vendus en moins d'une heure ?? Époustouflant. Channel Zero avec "Kill All Kings" n'a rien perdu de son énergie et de sa puissance ravageuse, le titre ouvrant l'album "Dark Passenger" nous plonge dans l'ambiance de l'album : riffs de guitares acérés, puissance et mélodies, solo de fou et chant au top. Tout le monde a d'ailleurs en lui un passager noir, non ? Sombre, cela semble être le maître mot du nouvel album de Channel Zero. D'autant que le groupe a connu une véritable tragédie avec la perte durant l'été 2013 du batteur originel Phil Baheux. Mais la formation a su trouver le courage, les ressources pour continuer en son honneur. Pour cet album, c'est Roy Mayorga (Stone Sour, Soufly) qui est derrière les fûts et qui martèle son kit avec rage et fougue.

Ce nouvel album "Kill All Kings" est une véritable petite bombe de thrash, de groove mélodique ("Digital Warfare", "Mind Over Mechanics"). Channel Zero encore une fois nous gratifie d'un morceau "Duisternis" chanté dans le dialecte inventé par Franky, sorte d’espéranto du metal. Le groupe qui, durant sa carrière, a croisé Megadeth, Danzig ou Biohazard nous livre avec "Kill All Kings" un album au top et ce, durant les douze titres de celui-ci. Channel Zero est prêt pour détruire vos haut-parleurs (ou vos oreilles) ! Magique !

"Feed 'Em With A Brick"
Note : 10/20

Channel Zero était un groupe belge qui avait officié de 1990 à 1997, cette année-là, le groupe s'éteint. Aujourd'hui, après plusieurs concerts à l'Ancienne Belgique et quelques apparitions en festival, ils sont de retour avec un nouvel album, et la question que l'on se pose est : était-ce une bonne idée ? Leur site web indique "The best metal band the Belgium has ever known", seulement voilà, je n'aimais pas Channel Zero de 1990 à 1997...

Le groupe nous donne au repas du thrash, du thrash un peu comme ce qu'ils faisaient avant. Il y a une évolution, notable surtout dans le son mais pas vraiment dans la composition. Certaines chroniques parlent de chansons qui font penser à du (je cite sans citer évidemment) Slipknot, Lamb Of God et Machine Head... Je ne trouve pas, ça ressemble à du Channel Zero et si je devais comparer à un groupe, je dirais Anthrax avec moins de pêche. Aussi bien au niveau rythmique guitare qu'au niveau batterie on est dans le minimum syndical, du "déja entendu". La voix n'est pas dans mon style de prédilection mais soit, si encore le chanteur chantait correctement. Encore que sur album c'est juste passable, je les ai vus (subis ?) au Graspop et là c'était juste mauvais. Si encore on sentait la conviction de ce qu'il chante, mais non pas vraiment. En plus de ça, les paroles sont d'un cliché exagéré. Evidemment à force, on nage toujours un peu dans le cliché mais il y a des limites, ici ce n'est pas nager, c'est la noyade. Et j'oserai donner l'exemple de "Freedom" où à la fin le chanteur nous sort un "My freedom is the only thing you can't control" à pleurer de rire tellement la voix n'est pas... comment dire... non... n'est pas, la voix n'est "juste" pas ! Les titres ont un avantage au moins c'est qu'ils sont variés, ce n'est pas du recyclage, on sent du travail derrière, mais le résultat n'est malheureusement pas la hauteur. Encore une fois, du "déja entendu" maintes fois, et de meilleure manière. Pas grand chose qui fait remonter le truc, pas de grandes accroches. Sinon c'est rythmé, carré mais encore une fois, je ne sens pas la conviction.

Le son est comme je l'avais dit, de bonne qualité, avec Logan Mader aux manettes on n'en attendait pas moins. La pochette quant à elle est sympa, très sympa même mais le ramage ne vaut absolument pas le plumage. Alors si vous voulez vous faire plumer, achetez donc cet album, sinon abstenez-vous. Eh oui, vous venez de lire la chronique d'un Belge qui n'aime pas Channel Zero, tout arrive, non ?

Danivempire Août 2011