Le groupe
Biographie :

Cirkeln est un one-man band de black / doom metal suédois formé en 2019 dans lequel opère Våndarr (chant / instruments). Cirkeln sort premier album, "Kingdoms That No One Remembers", en Juin 2020 chez Naturmacht Productions.

Discographie :

2020 : "Stormlander" (EP)
2020 : "Kingdoms That No One Remembers"


La chronique


La littérature est, depuis fort longtemps, une source constante d’inspiration pour la musique, cette dernière apporte parfois un relief qui parvient à sublimer une œuvre déjà culte en lui apportant ce que les mots ne peuvent pas exprimer, c’est particulièrement le cas dans le black metal, largement influencé par les œuvres majeures de la littérature française, par Lovecraft ou encore Tolkien, et c’est ce dernier qui a inspiré l’album de Cirkeln :  "Kingdoms That No One Remembers", premier LP du one-man band de black metal suédois, mélangeant subtilement le black metal avec des touches de doom et de heavy metal, alternant riffs épiques et riffs mélancoliques le tout relevé par plusieurs samples directement inspirés par l’univers de Tolkien. Cirkeln nous fournit un premier jet plutôt prometteur pour une éventuelle suite.

Si l’album ne se caractérise pas par sa capacité à proposer des riffs variés et complexes, il a le mérite de présenter, sans prétention, des compositions efficaces qui sont finalement loin d’être oubliables, à la manière de certains récents albums de Darkthrone, on retrouve des riffs très simples mais pourtant d’une efficacité hallucinante, portés par la production qui leur donne un aspect assez heavy metal sans pour autant totalement occulter l’esprit black metal, cette hybridation des riffs est du plus bel effet et fonctionne à chaque fois, on retiendra particulièrement le refrain de "The Dreaming City" ou encore celui de "Golden Rauros" qui propose des sonorités presque atmosphériques, de même on retrouve un peu cette dynamique de composition dans les couplets, souvent construits sur une base d’accords lourds et puissants suivis par une suite rapide au ton plus heavy et dont la répétition construit le couplet, cette dynamique se retrouve dans plus de la moitié de l’album.

En contraste avec l’approche heavy mentionnée précédemment on retrouve des morceaux qui appartiennent au domaine d’un black metal plus traditionnel mais qui subissent toujours une hybridation cette fois avec des touches de doom, portés par des riffs plus pesants et lourd, mis en relief parfois par un chant moins écorché et qui pousse plus dans le guttural comme dans le titre éponyme de l’album, et même parfois un chant clair que l’on retrouve dans "Sun And Moon", qui témoigne de la grande palette vocale du compositeur de cet album. On retrouve également dans l’album des parties acoustiques, qui font souvent office de pont, parfois accompagnées de samples qui montrent la volonté de souligner le caractère épique et l’appartenance à un univers médiéval fantastique, comme dans "The Castle", le passage le plus marquant concernant la partie acoustique se trouve cependant dans le morceau "Sing Of Frozen Dreams", qui propose une superposition de la guitare électrique avec l’acoustique, le tout sublimé par un mixage qui rend parfaitement honneur aux deux instruments, l’un ne prenant pas le dessus sur l’autre. Ce n’est cependant pas la seule touche épique qui est apportée, il serait en effet assez dommage de ne pas mentionner la présence de solos particulièrement techniques qui, en plus d’amener cette touche épique, apporte un côté assez old school des plus plaisants.

Si les titres ne se suivent pas et peuvent s’écouter indépendamment les uns des autres, l’album évoque tout de même une certaine progression semblable à celle d’un livre qui est particulièrement remarquable à travers l’usage des samples et dans la dynamique des compositions, ainsi l’expérience de l’album est préférable dans l’ordre plutôt qu’avec des morceaux isolés aléatoirement, l’ordre proposant une suite plutôt cohérente, rendant grâce à l’œuvre qui l’inspire.

C’est donc dans une simplicité pourtant extrêmement précise et efficace que Cirkeln rend hommage à l’univers de Tolkien, se distinguant complètement des grands noms de la musique que l’on peut associer à Tolkien comme Summoning, l’album propose des sonorités plus heavy et doom qui apportent un aspect plus sombre sans pour autant être dénué de cohérence et sans délaisser totalement l’aspect épique qui entre en jeu, alternant différentes dynamiques de composition et une palette de chant plutôt variée quand on considère qu’une seule personne se trouve derrière tout cela, il en ressort un sentiment globalement très positif et les espoirs de futurs albums très prometteurs.


Praseodymium
Juin 2020


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.facebook.com/cirkelnband