Le groupe
Biographie :

Cobra The Impaler est un groupe de metal progressif belge formé en 2020 et actuellement composé de : Ace Zec (batterie / Customs, ex-Death Before Disco), James Falck (guitare), Tace DC (guitare / Predatory Void, ex-Aborted), Manuel Eiremmer (chant) et Michélé De Feudis (chant). Cobra The Impaler sort son premier album, "Colossal Gods", en Février 2022 chez Listenable Records, suivi de "Karma Collision" en Mai 2024.

Discographie :

2022 : "Colossal Gods"
2024 : "Karma Collision"


Les chroniques


"Karma Collision"
Note : 15/20

Le groupe Cobra The Impaler revient avec "Karma Collision", son deuxième album, deux ans après un premier méfait de qualité qui laissait tout de même entendre une influence Mastodon certaine. Le très occupé Dirk Verbeuren cède sa place derrière les fûts à Ace Zec qui prend le relais et a donc la lourde tâche de succéder au poulpe hyperactif précité (il ne faut pas avoir froid aux baguettes pour passer après ce monstre).

C'est "Magnetic Hex" qui ouvre le bal et on retrouve ce mélange étrange de metal assez moderne avec un groove indéniable, des mélodies accrocheuses et des lignes de chant clair mêlées à un chant plus crié pour un résultat une fois de plus assez efficace. C'est puissant, lourd, groovy et on sent déjà beaucoup moins l'influence Mastodon. Cobra The Impaler confirme donc d'entrée de jeu qu'il a pris les éléments qui laissaient deviner une personnalité à part sur "Colossal Gods" et qu'il les a développés pour s'affranchir un peu plus (mais pas encore totalement) de ses influences. D'ailleurs, il a aussi gardé cette envie de se faire plaisir sans se soucier des barrières stylistiques puisqu'après une première moitié de morceau mid-tempo, on part sur quelque chose de plus thrash avec des relents de Testament. "Godless Beyonder" enchaîne avec des parties plus techniques et un morceau plus touffu qui joue sur les ruptures de ton et les changements de structures. Malgré cela, le groupe garde toujours quelque part des mélodies ou lignes de chant accrocheuses et même quand ses morceaux se font plus complexes, on y retrouve une volonté de faire quelque chose d'efficace. Une bonne chose puisque la plupart des titres tournent quand même autour des six minutes et qu'il est facile de devenir lassant ou de se perdre dans ses propres dédales avec ce type de format. Le refrain de "Season Of The Savage" rentre d'ailleurs bien dans le crâne et assure là encore un bon point d'accroche dans un morceau assez long. Cobra The Impaler sait donner de la profondeur à ses morceaux sans les rendre inaccessibles, on rentre donc assez facilement dans son délire pour peu que l'on ne soit pas réfractaire aux évolutions du metal. On peut tout de même sentir quelques longueurs sur certains morceaux mais rien de bien méchant.

Il est une fois de plus difficile de poser une étiquette sur la musique de Cobra The Impaler, même si on peut dire sans problème que les puristes vont fuir à toutes jambes et que l'orientation est clairement moderne. L'influence Mastodon fait d'ailleurs un petit retour sur le morceau-titre, que ce soit dans le mid-tempo, les riffs eux-mêmes ou les voix claires. On y retrouve aussi la même volonté de bousculer les structures, de faire un morceau à tiroirs qui ne laisse jamais deviner par où il va vous saisir. Les gros coups de double grosse caisse qui débarquent sans prévenir font d'ailleurs plaisir et donnent un peu de patate à un morceau majoritairement mid-tempo. "The Message" accélère le rythme lui aussi et ça fait du bien parce qu'on commençait un peu à s'enliser dans le mid-tempo à répétition dans cette deuxième partie d'album. Rien de brutal ni de violent évidemment mais on a au moins une bonne d'énergie qui vient mettre un peu de piment tout en gardant ce côté très accrocheur et mélodique. Le contraste n'en est que plus marqué avec "Assassins Of The Vision" qui balance plusieurs passages bien plus lourds et sombres. Le groupe s'y amuse d'ailleurs pas mal avec là aussi plusieurs changements d'ambiance pendant pas loin de huit minutes, de quoi tenir en haleine et envoyer quelques petites surprises vite fait. Alors certes les influences que l'on entendait sur le premier album se font encore plusieurs fois une place sur "Karma Collision" mais Cobra The Impaler s'en détache progressivement et fait entendre pas mal de bonnes choses une fois de plus. Il y a une vraie volonté de ne pas se limiter à un style en particulier et si le groupe garde toujours l'accroche et l'efficacité en tête, il se permet quelques changements de tons et d'ambiances bien sentis.

Cobra The Impaler continue donc sur la lignée de son premier album avec "Karma Collision" qui pousse tout un peu plus loin et s'affranchit en partie de ses influences. Il y a encore quelques petites longueurs, une influence Mastodon parfois encore présente mais globalement ça accroche, ça groove et ça propose suffisamment de profondeur pour rester intéressant malgré des morceaux assez longs.


Murderworks
Août 2024




"Colossal Gods"
Note : 16/20

Nouveau groupe belge composé de Tace DC (Hæster, ex-Aborted), Michélé De Feudis (Almighty Mighty), Manuel Remmerie (Von Detta, Majestic Sun), James Falck (BEAR), Cobra The Impaler nous amène son premier album "Colossal Gods" et semble bien décide à faire voler quelques crinières au vent. Si le line-up cité ci-dessus contient le chanteur, le bassiste et les deux guitaristes, il faut savoir que c'est Dirk Verbeuren que l'on ne présente plus qui tient les fûts sur cet album et que le poste permanent est occupé par Gert Stals qui a rejoint le groupe un peu plus tard (sauf erreur de ma part).

Et que fait tout ce beau monde me demandez-vous ? Difficile de poser une étiquette précise là-dessus tant les genres s'entrecroisent mais ce qui est sûr c'est que ça envoie le pâté et que c'est diablement accrocheur ! Quelques arpèges nous accueillent en ouverture du morceau-titre avant de gros riffs bien gras prennent le relais pour quelque chose d'assez pesant et presque teinté de sludge. Le chant, quant à lui, nous rappelle plus d'une fois un certain Mastodon, une influence que l'on entend aussi dans les mélodies et les ambiances sombres et accrocheuses que développe Cobra The Impaler. Quelques gros blasts se font entendre vite fait et confirment que le groupe n'est pas du genre à se poser des barrières tout seul. "Blood Eye" après une première partie très Mastodon une fois de plus nous envoie quelques parties plus dures, plus sombres et plus techniques avec des rythmiques qui se mettent subitement à devenir plus tordues. "Tempest Rising", quant à lui, a tout du gros tube qui vous entre dans le crâne à une vitesse folle pour ne plus en ressortir. Et comme Cobra The Impaler aime les surprises, on se prend bien vite un des riffs plus rapides et surtout bien plus méchants avec un chant qui se fait plus sale et hurlé avant que le groupe ne revienne à ses vélléités mélodiques. Alors oui, l'influence des derniers Mastodon se fait entendre plus d'une fois mais il y a plein de petits détails et de sonorités différentes sur "Colossal Gods" pour que l'ensemble soit intéressant et que cette grosse influence ne soit jamais gênante.

Et malgré les sonorités qui s'entrecroisent, le tout reste homogène, ce qui est probablement appuyé aussi par le fait que la plupart des morceaux ont une durée de cinq minutes. Ce format permet à la fois de rester relativement compact et d'avoir une certaine constance dans la construction des morceaux qui fait que ces quarante-deux minutes passent toutes seules. "Spirit Of Lyssa" fait d'ailleurs partie des titres un peu à part avec son ambiance plus mélancolique, plus posée et son rythme un peu plus lourd. Ce premier album est en tout cas parsemé de mélodies accrocheuses et d'ambiances bien ficelées qui font que l'ensemble est systématiquement prenant. Même les passages plus techniques ou plus sales n'entachent pas ce constant et "Colossal Gods" reste toujours très accrocheur et assez accessible. L'influence Mastodon s'estompera probablement par la suite puisque c'est le premier album du groupe, mais même en l'état on sent déjà une personnalité à part dans la variété des sonorités utilisées et dans les changements parfois brusques d'ambiances. Il y a en tout cas une qualité d'écriture et de composition qui fait que Cobra The Impaler risque de nous faire entendre de belles surprises à l'avenir. "Spawn Of The Forgotten" en est déjà une belle avec un côté thrash que l'on n'avait pas encore entendu sur cet album et qui crée un sacré contraste avec le reste ! La mélodie se fait encore entendre ne serait-ce que sur le refrain qui est comme d'habitude très accrocheur mais sur le reste du morceau ça tabasse bien.

Si la principale influence de Cobra The Impaler est facilement reconnaissable, cela n'empêche pas le groupe de déjà développer une personnalité particulière sur "Colossal Gods" avec des mélodies accrocheuses, des ambiances variées et sombres et un metal énergique, mélodique et suffisamment profond pour que l'envie d'y revenir se fasse sentir. On va donc garder une oreille attentive sur ce groupe qui nous a gardé quelques surprises sur son premier album et qui promet d'en faire entendre bien plus à l'avenir.


Murderworks
Mai 2022


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/cobratheimpaler