"CMBCRST"
Note : 16/20
Combichrist garde la forme. Créé en Norvège en 2003 par le vocaliste Andy LaPlegua, le
projet accueille différents musiciens au cours de sa carrière, que ce soit en live ou en studio.
En 2024, le groupe dévoile en compagnie d’Eric13 (guitare), Elliott Berlin (claviers / basse),
Dane White (batterie) et Jamie Cronander (guitare / claviers) "CMBCRST", son dixième
album, chez Out Of Line Music.
"Children Of Violence" renoue immédiatement avec les racines electro / indus qui
rappellera des souvenirs aux fans des premières années, mais on sent que l’agressivité
n’est jamais loin, en particulier chez le vocaliste. Le son reste toutefois dansant, à l’inverse
de "D For Demonic" qui propose des riffs metal vifs pour alimenter son approche beaucoup
plus directe et accrocheuse, que j’espère réellement voir à l'oeuvre en live. Les parties
bruitistes sont tout de même de la partie, n’autorisant qu’un moment de flottement avant de
charger à nouveau en nous menant à "Heads Off", où l’énergie brute et les cris rencontrent
des nappes de claviers planantes, parfois même inquiétantes. Le break saccadé est la
preuve de ce mélange étrange, qui change sur "Only Death Is Immortal" en laissant une plus
grande liberté aux parties mystérieuses sous la marche martiale rythmée et les vociférations
du commandant LaPlegua. L’oppression reprend tout en devenant presque dansante avec
"Compliance", la composition suivante, qui va sans aucun doute faire remuer les soirées goth
du monde entier, alors que "Northern Path" nous dévoile une froideur d’abord apaisante, mais
qui nous envahit peu à peu pendant que la rythmique se développe, pour reprendre son
aspect plus lourd. "Through The Ravens Eyes" va proposer une ambiance éthérée pour faire
naître de temps à autre des parties beaucoup plus entraînantes, presque même épiques
avant que "Wolves Eating Wolves" ne prenne sa place pour placer des influences bien plus
féroces mais soutenues par une base aérienne mais sombre.
Le groupe s’ancre à nouveau
dans l’indus pur avec "Not My Enemy" où les guitares ne font qu’accompagner les
différents samples et effets qui s’enflamment régulièrement pour accompagner la rage du
chanteur et faire de ce titre l’un des plus efficaces de l’album. "Modern Demon" nous ramène
sur le dancefloor avec des sons plutôt accessibles, puis "Planet Doom" et son clip vidéo rétro
nous replonge dans l’horreur des années 80 avant de frapper avec un rythme spasmodique
et vif. L’atmosphère reste similaire avec "Sonic Witch" et ses sonorités lancinantes troublées
par quelques harmoniques plus dissonantes, puis des racines punk apparaissent avec
"Violence Solves Everything (Part 1)", un court et violent interlude qui laisse "Violence Solves
Everything (Part 2 - The End Of A Dream)" clore l’album en revenant dans le style habituel du
groupe, où les claviers savent parfaitement faire place à une rythmique solide lorsque c’est
nécessaire, ou au contraire habiter l’intégralité du moment.
Combichrist assume parfaitement son évolution vers le metal industriel, et nous propose
avec "CMBCRST" une poignée de riffs efficaces. Les quelques titres plus old school feront
plaisir aux fans de la première heure, et je suis certain que tout le monde y trouvera son
compte !
"One Fire"
Note : 18/20
La qualité des sorties de Combichrist a toujours été relativement instable et pour le moins variable. Des très bons "What The Fuck Is Wrong With You People ?" (2007) ou "We Love You" (2014) au plus controversé "Making Monsters" (2010) en passant par les quelque peu ternes "This Is Where Death Begins" (2016) et "No Redemption" (2013), la bande menée par Andy LaPlegua a toutefois réussi à s’imposer comme référence de cet indus au sens bien plus industriel que metal. Après seize ans de carrière, Combichrist revenait avec "One Fire". Alors, est-ce qu’ils sont chauds à en faire tomber la chemise ?
Et bien, putain oui ! Personnellement, je n’attendais pas grand-chose de cet album. La raison est simple, Combichrist m’avait un poil trop déçu avec ses derniers albums. C’est donc en traînant les pieds que je me suis dirigé vers l’écoute de ce nouvel et neuvième opus. Il faut dire que l’écoute du single, "Hate Like Me", ne m’avait pas réellement marqué. La première écoute me l’ayant révélé pas mauvais, mais pas excellent non plus. Puis, je l’ai réécouté en lançant cet album. Finalement, ce single fait partie de ces titres qui entrent lentement en tête mais qui après refusent d’en sortir. Et, bien plus loin que son single, "One Fire" regorge de compositions marquantes de Combichrist. Ce qui ne m’était pas arrivé depuis quelques temps. Du très anthémique "Broken United", à cet appel au mosh qu’est "Guns At Last Dawn" (qui voit un featuring de Burton C. Bell de Fear Factory), en passant par la piste éponyme facile à scander, "One Fire" m’a réellement surpris. Seules "Lobotomy" et "2045", beaucoup trop conformiste selon moi, ne m’auront que très peu attiré. "One Fire" est l’album le plus efficace de Combichrist qu’il m’ait été donné d’écouter depuis un bout de temps. Que ce soit sur des titres estampillés Combichrist mais aussi d’autres dévoilant le groupe sous des jours qu’on lui connaît peu ("Bottle Of Pain", "California Über Alles").
En définitive, je finirai cette chronique en répondant à l’un de ces génies du net trouvés sous le clip du single "Hate Like Me" reliant l’influence de Satan sur certains penchants sexuels. En fait, c’est encore pire que ça : avec ce genre d’opus, c’est complètement l’ange déchu qui descend s’envoyer en l’air n’importe qui avec le premier venu, de façon très sale certainement. La légende raconte qu’il se pourrait même qu’il termine sa petite affaire en gueulant : “Comme Dave, j’aime l’Edam” !.
"No Redemption"
Note : 14/20
Le 15 Janvier est sorti sur console le tout nouveau volet de la série de jeux vidéo Devil May Cry : DmC. La bande originale du jeu composée par Combichrist est, elle, sortie le 25 Janvier. On y retrouve 2 CDs. Le 1er est un ensemble de nouvelles compos electro / indus / metal, le deuxième est un "best of" des meilleures titres de Combichrist.
Commençons par ce best of :
On retrouve vraiment les meilleurs titres de combichrist : "What the Fuck is Wrong With You", "Get Your Body Beat", "Never Surrender", "Deathbed", "Follow The Trail Of Blood", "Sent To Destroy", "Throat Full Of Glass", "Electrohead", "All Pain Is Gone". Aucune surprise donc, mais que des tubes qui s’enchaînent pour notre plus grand plaisir. Toutefois, si vous possédez les albums, aucun intérêt à ce niveau.
Passons aux nouveaux titres. La surprise !!! Que s’est-il passé ? Combichrist a décidé de reprendre le flambeau de Ministry sur la scène américaine, même si les morceaux de Combichrist ont toujours eu une approche de la composition tres metal, mais avec des sons electro / indus. C’est d’ailleurs ce qui m’a toujours séduit dans Combichrist. Mais Andy LaPlegua n’est pas le genre d’homme à rester sur ses lauriers, mais c’est bien un homme qui ose. Cet album en est un nouvel exemple.
L’apport de guitares et les beats de batterie typés rock / metal donnent de suite une touche plus indus / metal qu’indus / electro. On a parfois l’impression de se rapprocher de Rammstein ou de Ministry.
Le premier titre "Age Of Mutation" représente très bien l’ensemble. Alternant entre éléments indus et des riffs très agressifs et rapides, le morceau met de suite l’auditeur dans le bain de la nouveauté. Le chant, quant à lui, est également très agressif, plus que d’habitude, avec une approche hardcore des titres. Le deuxième titre, "Zombie Fistfight", est très proche d’un "Asche Zu Asche" de Rammstein ou d’un bon vieux Ministry, époque "Psalm". "Feed The Fire" et "Gimme Deathrace" sont deux excellents titres de l’album, accrocheurs et un mélange parfait de metal / indus et de touches electro. Mais on retrouve toujours des morceaux plus axés electro ("Clouds Of War", "Empty") pas toujours réussis néanmoins. Certains titres me rappellent de bons vieux Sick Of It All ("Buried Alive", "Falling Apart"). On sent qu’Andy a été cherché dans ses influences de jeunesse afin de proposer un album riche.
Combichrist a osé aller fleurter avec le metal / indus. Ayant toujours apprécié Combichrist pour son élecro, j’étais sceptique à l’écoute de cet album. Au final, sans tenir compte du passé du groupe, cet album propose des compos plutôt efficaces et bien ficelées, bien que les compos n’aient pas toutes l’envergure de titres comme "Get The Body Beat" ou "Send To Destroy". Même s’il ne possède pas la magie des albums précédents, "No Redemption" demeure néanmoins un bon album d’indus / metal, qui devrait séduire un nouveau public, au risque de délaisser les fans d’electro.
|