Ouais, ça, me plait beaucoup ce genre de one man band. Parce que de toute les façons, des oeuvres issues d'un seul esprit, c'est toujours quelque chose que j'apprécie beaucoup. Il n'est jamais facile de créer sa propre musique en étant seul, il faut savoir trouver les arrangements qui vont bien, les enchaînements qui sont les plus adéquats. Donc ici Cosmoloco est le pur produit d'une tête pensante: C. Saguin.
Premier album, après une promo et quelques titres sur un split, Cosmoloco va faire une "Sélection Naturelle" de ces auditeurs avant tout.
C'est un registre death metal plutôt brutal mais orienté vers des sonorités grind, un peu atypique qu'on a là.
Sorti sous l'égide du label Américain Sevared Records, un label que j'apprécie pour avoir sorti quelques petits albums sympatoches comme la réédition de Septycal Gorge "Growing Seeds Of Decay", Criminal Elements avec "Guilty As Charged" ou encore "Over Treatment" d'Anatomy, c'est en association avec Inhuman Homicide recs, label bien de chez nous, que cette sortie se fera. Pour ceux qui ne connaissent pas Inhuman Homicide recs, c'est un label qui tient bien la route dont j'ai eu le plaisir d'écouter Vaginal Chicken avec "Hangover Chicken", du death / grind marrant.
La production est clean, le son est puissant et destructeur sans aucun souci. En revanche on parle de premier album parce qu'il y a huit titres, mais c'est vrai que c'est un album extrêmement court. En effet, il ne dure que 18 minutes, c'est un choix de son auteur, mais je trouve que des morceaux qui durent en moyenne deux minutes auraient pu être un peu plus nombreux pour arriver tranquillement à la demi heure; d'autant plus que si on enlève l'introduction et l'outro, ça nous fait trois minutes trente de moins.
Enfin cela ne remet pas en question l'efficacité de la musique de Cosmoloco.
Sur les six titres qu'il nous reste, dont les titres et les paroles sont en Français, c'est un gros impact de météorite qui vient atterrir dans notre chaîne et qui détruit les tympans comme une perceuse perforatrice qui s'acharne contre une plaque de béton pour faire tomber un édifice haut de plusieurs étages.
Ce "Sélection Naturelle" me rappelle par son côté sombre, lourd, pesant et terriblement écrasant, des Bolt Thrower proche d'un "Realm Of Chaos" avec une facette plus death metal par rapport à cet album seuelement. Mais cet aspect compressé de Bolt Thrower est bel et bien présent chez Cosmoloco, et c'est ce que j'ai adoré.
J'ai pris une bonne baffe assourdissante, du style gros poisson dans la face comme chez Ordralphabetix lorsqu'il se fout la misère avec Cétautomatix. Sauf que là on prend et le poisson et le marteau et l'enclume dans la face. Le gros death à tendance morbide et mastodonte au visage grind de Cosmoloco, est superbe. Finalement le fait que ce soit court, empêche largement de se lasser. Les morceaux s'enquillent comme des petits pains, et en milieu de parcours "Interlude", ovni aux tendances futuristes, instrumental atmophérico-industriel apparaît comme une source de regénération pour nous laisser quelques instants de respiration.
Petit clin d'oeil en guise d'introduction au morceau "Misanthrope", un sample tiré d'un film, je suppose des années 70's ou 80's vient se glisser pour annoncer l'esprit du morceau. C'est bien pensé, c'est bien proposé. "Sélection Naturelle" se présente en blockhaus imprenable, intense brutal , compressé avec des vocaux ténébreux. C'est un bon CD, qui a ses limites dans le fait qu'il s'agisse d'un one man band avec cet aspect un peu robotisé et froid quelque part, mais dans l'ensemble c'est du bon rouleau compresseur avec des rythmiques de furieux au son lourd et imposant. Le clavier ou les samples de claviers sont juste là, très légers et surtout sur l'interlude ou les intro pour les atmosphères lugubres.
Le principal défaut, ne sera pas musical, mais plutôt esthétique. C'est juste que toute cette nouvelle génération de groupes, au lieu d'aller voir des Christophe Spzajdel ou autre Riddick, qui préfère s'enterrer dans des logos qui se ressemblent tous les uns les autres, avec la même police d'écriture très standardisée. Ceci n'est qu'un détail, mais il est là. Et l'originalité réside aussi dans le logo, en tous les cas dans les années 90's c'est avec ça qu'on s'amusait à déchiffrer tous les logos faits main...
Mais mis à part ça, Cosmoloco propose ici un bon album de death / grind qui garde le contrôle avec des riffs brutaux mais carabinés , de bonnes chansons dans la tradition du genre. Bonne appréciation oblige, ainsi qu'encouragements sincères.
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