Autre signature de la Klonosphere, les Français de Could Seed qui nous livrent leur premier album "The Drope Crisis" après un premier EP nommé "Mirage" et sorti en 2021. Un EP qui présentait le rock instrumental du groupe avec des influences des courants dits post, qu'ils soient rock justement ou metal. Une musique aérienne et puissante à la fois qui laisse beaucoup de place aux émotions et à leur force d'évocation.

Ce premier album suit donc le même chemin et a en plus la bonne idée de ne pas s'étaler puisqu'il ne dure que trente-trois minutes, un choix judicieux puisque l'exercice de l'instrumental n'est pas évident et que maintenir l'attention est bien difficile sans chant pour accrocher l'oreille. Sans compter que les scènes post en tous genres se sont retrouvées bien encombrées ces dernières années, s'y démarquer est donc d'autant plus compliqué. "Another Step Into The Light" qui ouvre l'album prend donc le parti de varier les ambiances avec des mélodies aériennes, des passages plus nerveux, des riffs plus puissants par moments, quelques rythmiques légèrement cassées, bref on passe par plusieurs émotions et le morceau passe très vite. La suite se fait plus posée avec "Pan Pan" qui reste globalement aérien, planant et plus homogène mais tout aussi évocateur. C'est "Le Champ Des Pharéoles" qui remet un peu d'énergie là-dedans en ramenant parfois un tempo un peu plus enlevé et surtout des riffs plus gros et plus puissants, le tout en gardant ces mélodies cotonneuses typiques des scènes post. Si certains morceaux atteignent les six ou spet minutes, ce sont justement ces mélodies évocatrices qui font passer la pilule et font que ces titres semblent moins longs et passent tout seuls. Could Seed développe des ambiances prenantes, certes classiques pour le genre mais efficaces, et arrive à captiver sur toute la durée de l'album. Le fait que l'album soit doté d'un son chaud et assez naturel aide beaucoup à profiter de toutes les petites nuances dans le jeu des musiciens, ce que les productions sur-gonflées que l'on entend partout ont tendance à étouffer. Ce qui n'empêche pas d'avoir un son puissant par ailleurs, quand les guitares sortent la distorsion ça sonne gros et la batterie ne manque pas de patate non plus. Là encore, c'est non seulement une façon de donner un son parfaitement adapté à la musique pratiquée, mais aussi une autre manière de se démarquer en proposant quelque chose de plus authentique et loin des canons actuels.

Could Seed nous amène donc un premier album solide avec "The Drope Crisis" qui utilise certes des sonorités assez classiques pour le genre mais sait développer des ambiances évocatrices et placer des mélodies prenantes. Un bon compromis entre passages aériens et riffs plus puissants permet de donner de la vie à ces morceaux totalement instrumentaux et la durée assez courte empêche tout passage à vide de s'installer.