Le groupe
Biographie :

Dawn Of Decline est un groupe de death metal Parisien formé en 2004 et composé de Toinn (chant), Nico (guitare), Chris (basse) et Seb (batterie). En décembre 2010, Dawn Of Decline sort son premier EP, "Kingdom Of Madness", mixé et masterisé au Tower Studio (Devin Townsend Project, Cynic, Sacred Reich...).

Discographie :

2010 : "Kingdom Of Madness" (EP)


La chronique


Bordel, enfin une formation récente qui a des couilles et qui malgré quelques regains de modernité exacerbée, nous refile une trempe à l'ancienne. Dawn Of Decline, c'est du death metal assez brutal, avec de la technique, de l'intensité, de la mélodie aussi, du doigté en dentelle parfois, des idées un peu core post modern, mais dans l'ensemble c'est inspiré par les livres des anciens. Pourtant quand on y regarde de plus près, avec cette pochette on n'a pas l'impression que ce groupe peut donner une demi-molle dans sa brutalité, on se dit même en la regardant cette pochette que ça ressemble à plein de groupes de deathcore mélodique qui encombrent ma boîte aux lettres tellement souvent. Mais il ne faut jamais se fier à une pochette, sinon on dirait que le dernier Deicide c'est une grosse daube alors qu'en fait c'est un putain de chef d'oeuvre... Comme quoi l'habit ne fait pas le moine... Que les Franciliens de Dawn Of Decline n'aient pas envie de me laminer en lisant ça, je n'ai pas dit qu'elle était laide, mais seulement qu'au départ j'aurai voté pour un groupe de deathcore mélodique de plus, donc c'est plutôt cool de découvrir que le contenu de ce EP "Kingdom Of Madness" est complètement différent de ce à quoi je m'attendais.

Primo :
Excellente production pour un premier EP qui a mis du temps à s'extirper du ventre de sa mère, puisque le groupe vraisemblablement existe depuis 2004. Mais en tous les cas, ouais, la prod' est la clef voûte qui maintient le tout en condition. Le son est puissant, la batterie triggée je pense, s'entend parfaitement, la basse subtile, technique et fine n'est pas indiscrète ce qui nous permet de décortiquer le CD sous les moindres coutures, en faisant attention aux moindres changements de rythmiques, de contre pieds, d'accélérations et d'infimes détails qu'il ne nous est pas permis nous profane de prononcer le nom. En même temps faut pas s'étonner non plus, mixé et masterisé au Tower Studio (Brett Caldas Lima), on a une constante dans la perfection.

Secondo :
Le style n'est pas vraiment un truc hyper innovateur, et ça devient difficile de le faire, mais c'est du putain de death metal moderne, avec de sérieuses bases à tonton Illdisposed de la bonne époque où ils écrivaient de vrais album de death, avec des inspirations très amies des Dying Fetus ou autres Necrophagist peut-être, tout en joignant la vitesse technique de style à la Arsis, qui a su prendre de la couleur de leur cousins métropolitains comme Benighted (d'où mon impression d'idées un peu core) ou encore tout dernièrement des trucs racés et dynamiquement énergiques comme Diluvian. Alors forcément quand on passe tout ça dans le mixeur, le résultat est très piquant de brutalité, de technique, et rapidité, d'intensité, de violence et de groove surtout. Parce que le style de Dawn Of Decline est très groove, on le sent surtout sur le morceau "Lost In Time" qui déchire considérablement le slip. Ce morceau m'a tout émoustillé, lorsqu'on écoute des trucs comme Gorod, on peut aussi faire ce genre de rapprochement au niveau des guitares. Mais le solo de "Lost In Time", quand je parlais du dernier Deicide, me rappelle le style de Santolla, très enjoué, très "dansant" presque heavy, de la grosse bombe en tous les cas.

Tertio :
Je parlais de Illdisposed, ce n'est pas innocent non plus parce que Danw Of Decline et en particulier son chanteur Toinn a fait le choix d'avoir un timbre travaillé, trafiqué ou ce que vous voulez, similaire à celui de "Return From Tomorrow" de Illdisposed, un truc d'outre tombe qui fout l'auditeur en transe dès la première ligne vocale. Alors je dis un grand oui, j'ai accroché tout de suite pour suivre la caravane du Tour de France de Dawn Of Decline, c'est un démarrage sur les chapeaux de roues qui montre que l'attente et le travail sont toujours récompensés. La sauce a pris, le style est personnel, principalement c'est du death metal technique, très agressif mélodique et énergique, mais c'est dû comme je l'ai dit à cet aspect groovy, comme l'a Benighted d'ailleurs. Les guitares peuvent avoir ce graillon très suédois par moment et j'adore sincèrement. J'adore tellement qu'il semble que seulement quatre titres ne sont pas suffisant pour nous donner quelque chose de suffisamment conséquent pour patienter jusqu'à une prochaine prod, surtout qu'on serait déçu sur un éventuel album de revoir ces quatre titres là. Sur ces quatre titres d'ailleurs dont le dernier "Burning In The Sea" diffère un peu des autres. Ce dernier morceau est dans la même couleur que ces trois frères, mais on sent une certaine évolution quant à la mélodie plus présente à partir de la moitié du morceau, après ce solo très Américain. Dawn Of Decline prend un virage léger, vers la fin, mais rien de très important, juste le feeling suffisant pour clore le EP en fait. Ça reste brutal et divin, même si dans ce dernier solo on retrouve le genre de truc à la Santolla (ce qui est plutôt une qualité et non pas une critique, ne nous méprenons pas).

Enfin... "Kingdom Of Madness" est un premier CD pour DOC, ça reste quelque chose de phénoménal qui devrait se faire un petit nom rapidement tellement c'est bon, technique, frais, groovy et totalement efficace. Là je suis content d'avoir été sélectionné pour parfaire ma connaissance en matière de groupe de death Français et d'avoir la prétention de dire : "Ouais Dawn Of Decline je connais, c'est énorme".


Arch Gros Barbare
Mars 2011


Conclusion
Note : 15,5/20

Le site officiel : www.myspace.com/dawnofdecline