Dans le monde du metalcore, il est difficile, voire impossible, de se faire une place sur le haut de l'affiche. Tellement de groupes que les locomotives restent les mêmes, des valeurs sûres aux yeux de tous et puis derrière, il y a les autres, trustant des places de choix au gré des modes. Dawn Of Justice nous propose sa propre interprétation qui, sans être forcément révolutionnaire, nous donne quelques indications et variations intéressantes d'un point de vue musical.

Doté d'une production mettant en valeur chaque instrument, Dawn Of Justice se défend pas trop mal de ce côté, en proposant quelque chose de compact, violent à souhait, mais en gardant un touche assez hardcore, ce grain pas tout à fait surproduit que l'on trouve. Plaisant à l'écoute, DOJ alterne grosses rythmiques et breakdowns ravageurs, sur un chant hurlé, déchiré, maltraité, et puis derrière, on trouve des couplets se voulant quant à eux mélodiques et techniques. Dans l'ensemble, c'est plutôt intéressant, un mélange de styles qui s'intègrent pas trop mal avec une qualité supérieure évidente dans les rythmiques des musiciens, dans leurs arrangements et dans leur façon de construire les morceaux. Mention spéciale au chant qui, sans être révolutionnaire, propose quelque chose d'orienté beaucoup plus hardcore que ce que l'on entend généralement dans ce type de productions, on ressent véritablement dans certains passages une haine monumentale. Certains moments souffrent eux, par contre, d'effets posés sur la voix (à la Emmure mais toutes proportions gardées, n'allons pas jusqu'à l'imbuvable). Pour cet album, DOJ introduit des choses constructives, des passages techniques, des mélodies et de bonnes choses, alternant avec un hardcore puissant et destructeur. Renforcé par une production violente à souhait, permettant un grain un peu DIY juste dans les clous, DOJ aurait pu frapper un grand coup tant certaines compositions sont accrocheuses.

Pour finir, on a un album qui se pose dans le quelconque des productions metalcore ricaines et se noyant dans une masse improbable proposant des parties dénuées d'intérêt car vues et revues. Cet album est inclassable, avec certaines parties ou morceaux d'une violence sans nom et frappant là où il faut entre harcore et thrashcore, et d'autres proposant effets et breaks douteux, vus et revus... Le sentiment est donc mitigé à la sortie de l'écoute où à la fois on se réjouit de l'impression laissée par le groupe et de certaines parties des compositions, autant par instants on se dit que, malheureusement, à l'Ouest rien de nouveau. Un bon album tout de même qui fera son effet en live.