"Affliction Vortex"
Note : 18/20
Dawn Of Solace se lève à nouveau. Trois années après leur dernier album, Tuomas Saukkonen (guitare / chant saturé / basse / batterie, Before The Dawn, Wolfheart…) et Mikko Heikkilä (chant clair, Kaunis Kuolematon, ex-Sinamore, ex-H/L…) dévoilent "Affliction Vortex", quatrième album de la formation, chez Noble Demon.
Ils sont accompagnés par Saku Moilanen (Before The Dawn, Red Moon Architect, Slaughterror…) aux claviers et Jukka Salovaara (Sole Remedy, ex-Before The Dawn, ex-Dawn Of Solace) à la guitare lead.
La froideur d’"Inception" nous ouvre ses portes, se teintant peu à peu d’une ambiance angoissante qui donnera finalement vie à "Murder" et à ses mélodies hypnotiques, rapidement rejointes par le chant de Mikko. Le morceau s’apaise et devient naturellement très doux, mais redevient puissant et majestueux lorsque les choeurs hurlés de Tuomas rejoignent le refrain, mais il laisse vite la main à "Fortress", nouvelle composition entêtante qui alterne aisément entre quiétude et énergie vive. Les racines doom restent majoritaires, permettant ce voile lancinant qui demeure même lorsque les leads s’envolent avant de rejoindre "Into The Light", un titre immédiatement plus lourd où la double pédale semble mener les charges. Les hurlements sont également beaucoup plus perçants, créant une diversité vocale intéressante avant que "Rival" ne prenne la suite, alternant toujours entre une rythmique épurée où le vocaliste mène la danse et des vagues de saturation plus intenses.
Certains moments se montrent plus vifs et accrocheurs alors qu’"Invitation" s’ancre à nouveau dans cette lenteur presque oppressante peuplée du chant planant, mais quelques cris viendront mettre le feu aux poudres et délivrer le solo furieux avant un retour à la normale. "Dream" éclot ensuite dans une douceur infinie à peine troublée par la batterie et ses quelques moments de rage, mais "Perennial" va nous montrer une partie plus dissonante de la musique du groupe. Le chant hurlé lui rendra une apparence plus habituelle, mais le morceau suit son cours pour déboucher sur "Mother Earth", dernière composition où les deux voix se mêlent à nouveau et nous envoûtent à leur propre rythme avant de laisser les claviers nous ramener peu à peu à nous.
La mélancolie est une seconde nature pour Dawn Of Solace, et les musiciens en sont les parfaits messagers. "Affliction Vortex" leur propose de donner vie à leur froideur tout en explorant des tonalités relativement nouvelles, mais qui conviennent à leur univers.
"Flames Of Perdition"
Note : 19/20
Dawn Of Solace confirme son retour avec "Flames Of Perdition", son troisième album. Après
un excellent deuxième album l’an dernier, Tuomas Saukkonen (instruments / chant,
Wolfheart, Before The Dawn, ex-Black Sun Aeon) et Mikko Heikkilä (chant, Kaunis
Kuolematon, ex-Sinamore) entendent bien perpétuer le son né en 2005.
L’album débute avec la mélancolie de "White Noise", un titre extrêmement planant et très vite
saisissant, qui invite le chant ainsi que des riffs lourds à accompagner la marche. Le son
lancinant nous capture facilement, puis "Erase" vient nous hypnotiser avec ses leads
planants, qui laissent à la rythmique la possibilité de se montrer aussi pesante que
puissante. La quiétude renaît lentement sur "Flames Of Perdition", un titre à l’introduction
sombre mais apaisante, puis l’énergie refait soudain surface en embrasant la rythmique,
provoquant de petits sursauts d’une lourdeur qui colle à la perfection à la tristesse ambiante,
tout comme les harmoniques glaciales de "Dying Light". La voix claire guide l’instrumentale en
renforçant parfois son intensité, comme sur ce final épique, qui donne finalement naissance
à "Event Horizon" et ses tonalités rassurantes qui se parent d’influences plus agressives et
brutes. Le titre dévoile également quelques pointes de technicité, puis "Black Shores" revient
sur une rythmique régulière et pesante.
On sent rapidement que les riffs ne demandent qu’à
se libérer de ces sonorités lancinantes sans vraiment les quitter définitivement, et le
contraste est addictif. L’album continue avec "Skyline" et ses percussions, puis un groove
sombre sur lequel le chant et la saturation viennent se poser avant que les leads ne
rejoignent le mélange avec des sonorités entêtantes. Le son finira par laisser la place à un
piano majestueux, puis à Serenity, un titre lent mais étrange. Si les leads volent lentement
devant nos yeux, on sent également les quelques saccades du synthétiseur en arrière-plan,
créant un décalage intéressant.
Le groupe nous offrira également deux titres bonus acoustiques issus des précédents
albums avant de clore l’album, et c’est avec la douceur et la nostalgie de "Lead Wings" que le
chant trouve sa place, créant un duo qui se répond et se complète, et qui continue sur "Dead
Air", un morceau qui a plus de quinze ans, mais qui résonne toujours avec autant d’intensité
avant le grand néant.
Il est évident que Dawn Of Solace était attendu avec ce troisième album, et le groupe a
parfaitement relevé le défi. "Flames Of Perdition" respire la mélancolie et la peine, mais c’est
la passion et l’intensité qui anime les musiciens, et cet album a tout d’un futur classique.
"Waves"
Note : 19/20
Que les amateurs de death mélodique se réjouissent ! Dawn Of Solace renaît de ses
cendres ! Bien qu’étant très occupé avec Wolfheart, Tuomas Saukkonen (chant / tous
instruments, ex- Before The Dawn, ex-Black Sun Aeon) s’attelle à nouveau à son projet, et
c’est cette fois avec Mikko Heikkilä (chant clair, Kaunis Kuolematon, ex-Sinamore) que
l’homme chemine. C’est donc "Waves", le deuxième album de la formation finnoise qui voit le
jour, plus de treize ans après le premier opus. On compte également Lars Eikind
(ex-chanteur du groupe, Eikind, Winds, ex- Before The Dawn) et Jukka Salovaara (Sole
Remedy) en tant que guests sur l’album.
Nous débutons cet album avec la douce "Lead Wings" et son introduction planante. La guitare
lead offre un voyage aérien, mais la rythmique arrive rapidement pour donner ce côté lourd
et majestueux. Le chant clair de Mikko offre cette part de chaleur à des riffs froids et
imposants, et c’est ainsi que les deux ambiances s’entrechoquent. Evidemment, le musicien
nous fait part de son talent à travers un solo, puis laisse à nouveau la place à la rythmique.
"Ashes" débute directement par des sonorités sombres et pesantes, enfonçant un peu plus la
formation dans ce doom / death mélodique glacial, avant que la rythmique n’explose à
nouveau. La mélancolie fait évidemment partie intégrante de cette composition, tout comme
"Silence", qui est toutefois plus douce. Mais la part sombre reste présente dans cette mixture
musicale de qualité, et on ne peut qu’apprécier la performance des artistes. On reste dans la
douceur avec l’introduction de "Hiding", avec un son cristallin qui perdure tout au long du
morceau, bien que devenant plus lourd par moments. Alors qu’on la croit terminée, la
rythmique resurgit pour accompagner un solo épique et finalement s’achever.
"Tuli" prend la suite, et dès les premières secondes on sent que la lourdeur sera de la partie.
La batterie se fait distante, mais revient sur le devant de la scène avec les autres
instruments, et l’on sent une dimension progressive à ce titre. Tuomas accompagne le
chant de hurlements viscéraux en arrière plan, et le double chant (en finnois) pousse encore
un peu plus haut la qualité de ce morceau. Revenons sur la douceur avec "Numb", un
morceau qui reste dans cette mélancolie et cette froideur sous-jacente alors que le chanteur
nous transmet directement ses émotions grâce à sa voix claire, à la fois douce mais
puissante. Le musicien revient à la charge avec des leads de sa composition, et le morceau
s’achève au climax de l’intensité de la musique. Nous arrivons sur la fin de l’album avec
l’enjouée "Choice", qui joue avec des harmoniques death mélodique et une basse ronflante
pour instaurer cette douce oppression que les finnois maîtrisent à merveille. Le chant vient
sublimer une rythmique majestueuse, et quelques choeurs sont à prévoir, ainsi qu’un break
qui introduit l’arrivée de Lars pour compléter ce tableau glacé. Dernier morceau, "Ghost"
débute avec un clavier qui nous accompagnera tout au long de cette ultime composition,
bien plus douce que les autres. Mais l’intensité est tout de même au rendez-vous, bien que
la saturation soit absente.
Les fans du groupe ont été enjoués d’apprendre le retour de Dawn Of Solace , moi y
compris, mais je suis certain qu’aucun d’entre nous ne s’attendait à une telle qualité ! Si
notre hiver a été plutôt chaud, "Waves" nous apporte la froideur et la beauté que nous
méritons tous en période de fêtes de fin d’année, et je suis prêt à parier que l’album figurera
dans le haut du classement de cette année 2020 ! Quand à espérer un passage au live,
c’est autre chose...
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