"Pattern Of An Imminent Collapse"
Note : 16/20
Death Decline n’en a pas fini avec nous ! Trois ans après leur précédent enregistrement,
Fabien Legue (guitare), Alexis Fleury (chant), Alexandre Morel (basse), Jordan
Henriques (guitare) et Arnaud Fournet (batterie) reviennent avec "Pattern Of An Imminent Collapse", leur quatrième album.
"The Undying" démarre en trombe avec des riffs saccadés où se posent les parties vocales
vindicatives, qu’elles soient saturées ou non, pour accompagner la charge du groupe et ses
influences old school. Les parties lead donnent une touche plus complexe au morceau,
mais le groupe enchaîne avec "Surrender To The Fierce Side", et sa rythmique ravageuse qui
s’apaise seulement pour laisser les harmoniques s’exprimer, mais qui retrouve
immédiatement sa virulence et sa lourdeur. L’agressivité ne redescend pas avec "Feast On
The Ashes" où le groupe reste sur un tempo élevé et une double pédale furieuse et des
racines thrash et hardcore marquées, mais elle disparaîtra temporairement avec les
premiers instants de "Towards Void And Oblivion", une longue composition à l’ambiance assez
sombre.
Si la saturation ne tarde pas à revenir, elle est bien évidemment couplée à une
violence spasmodique, mais aussi à des passages plus expérimentaux, comme les choeurs
ou le chant clair que l’on retrouve sur "Through Shadows…", introduction angoissante à "...And
Daggers" qui renoue avec la rage. On retrouve une touche de metalcore sur cette
composition accrocheuse, tout comme sur "Wake The Dead" qui prend la suite avec la même
énergie et des alternances vocales intrigantes, mais également ces longues parties lead qui
viennent troubler le chaos. Le groove revient sur "Of Serpents And Thieves", composition où
la section rythmique joue un rôle important pour guider toute la sauvagerie des musiciens
avant de laisser les guitares rugir, puis l’album se referme sur "Among The Leeches" et ses
éruptions de colère propices à toutes sortes de mouvements de foule rythmés par les breaks
et mosh parts.
Les influences de Death Decline sont plus marquées sur cet album. "Pattern Of An Imminent
Collapse" reste ancré dans une base de thrash / death, mais on sent que le groupe a soif
d’énergie, et qu’il veut nous faire remuer avec lui !
"Serpent Crown"
Note : 17/20
Death Decline revient porter les couleurs du thrash / death avec un nouvel album. Créé en
2009 en France, le groupe composé de Fabien Legue (guitare), Alexis Fleury (chant),
Alexandre Morel (basse), Jordan Henriques (guitare) et Arnaud Fournet (batterie) nous
dévoile "The Silent Path", son troisième album, fin 2021.
"Awakening", une courte introduction, dévoile des sonorités épiques qui permettront au
groupe de rentrer en scène avant que l’énergie brute de "Jackals" ne nous frappe de plein
fouet. Les influences thrash / hardcore sont très directes et motivantes, et l’association avec
les sonorités death metal en font un mélange abrasif qui laisse parfois place à un sample
vocal ou à des parties leads perçantes, puis la rage refait surface, tout comme sur "Little Boy".
Le morceau se montre plus lourd mais tout aussi agressif, liant blast et hurlements à des
patterns efficaces, un groove accrocheur et des riffs abrasifs. Le break relance ces vagues
de puissance, puis "Silent Path" revient aux bases du hardcore avec ces racines purement
américaines. Le groupe va sans aucun doute nous inciter à bouger sans relâche dans la
fosse, et le titre s’y prête parfaitement, tout comme "Threshold" et ses riffs brûlants. Quelques
leads mélodieux nous apaisent avant que la rythmique ne se mette à frapper à nouveau,
puis c’est avec un son et un chant clair que le groupe nous permet de respirer un court
moment avant de renouer avec son énergie communicative.
"Exile" propose une courte
interlude mélancolique, puis "Above Their Weakness" repart dans ces tonalités accrocheuses
et efficaces qui nous feront remuer le crâne. Les leads dévoilent des sonorités lancinantes,
puis la brutalité revient sur "No Fate" et ses patterns axés sur l’efficacité brute. Quelques
leads dissonants s’intègrent à cette charge sauvage, puis le solo nous mène jusqu’à un
break lourd et une reprise groovy. L’album s’approche de la fin avec "Eleven" et ses riffs
écrasants, liant efficacité avec des éléments parfois plus mélodieux, parfois plus axés
hardcore, puis "Through The Stranger’s Eyes" nous envoûte avec un son entêtant. Les douces
mélodies laissent place à une rythmique efficace, puis elles reviendront hanter le son, créant
un contraste progressif et intéressant pour refermer l’album.
Les influences de Death Decline sont toutes tournées vers la violence. Que ce soit le
thrash, le hardcore ou le death metal, "The Silent Path" sait les mêler pour créer un son
motivant et violent qui est sans aucun doute taillé pour la scène !
"The Thousand Faces Of Lies"
Note : 17/20
C’est trois ans après "Built For Sin" que Death Decline dévoile son second bras d’honneur à la scène mainstream et à la pop moelleuse. Une triplette de printemps qui aura amené son lot d’effets temporels sur le groupe, à commencer par la qualité sonore et la hargne de la composition. En cela, sobrement intitulé "The Thousand Faces Of Lies", ce nouvel opus sert d’affirmation de "level-up" pour Death Decline. Pour témoin, le personnage central de l’artwork qui, tel un certain Pokémon, est passé d’Aspicot à Dardargnan. Maintenant, pour tout le reste du disque, on va poser deux minutes nos couilles au fond de notre canapé et regarder tranquillement celles de Death Decline éclater la table...
A peine ce second album lancé, d’emblée deux remarques surgissent : "Maman, la piste introductive, "Inside", est glauque à souhait" et "Maman, qu’est ce que ça tabasse dès la première "vraie" piste "Bury The Beast"". Pour la suite, si, a priori, la death elle décline, Death Decline ne décline pas du tout en termes de qualité sur cet album. Le tout envoie un death (oui, sans blague !) épuré mais sauvagement rageur avec son lot de blast, sa ribambelle de vocales gueulées (selon Christine Boutin) et un tas de solos déstructurés sortis de nulle part ou plutôt "out of nowhere" comme les RKO de Randy Orton ("Bury The Beast", "Beneath The Smile Of The Rotten Idols"). Le quintette a d’ailleurs attaché un soin tout particulier à l’équilibre de l’album, notamment au niveau de la place laissée à chaque instrument. Ainsi, même si elle est très fortement présente, la double-pédale est relativement bien acérée et choisit d’enfoncer des clous aigus plutôt qu’un tamisage de tons bas trop bas justement ("The Thousand Faces Of Lies", "Man With No Flag"). Ajoutons à cela une touche de chant clair de temps à autre ("Useless Sacrifice", "Until The Last Human’s Breath") et le fait que ce "The Thousand Faces Of Lies" ait été enregistré du côté de Clisson laisse présager comme un signe avant coureur pour la troupe dijonnaise. En vrai, j’ai du couper mon explication tonitruante de brutalité, car à ce moment précis mon voisin (en short hawaïen et chemise à fleurs) est venu me demander le nom de ce nectar auditif. L’habit ne fait donc pas le moine ni le chaussé, mais il délie toujours les langues (et de fil en aiguilles, nous invitent à un diner des voisins). Quoi qu’il en soit, si Death Decline tenait absolument à retenir un défaut de ce "The Thousand Faces Of Lies", mon humble plume French Metallienne se ferait un malin plaisir de citer la sixième piste, "Network’s Zombie Supremacy". Quant à la raison du pourquoi, du comment : depuis quand a-t-on besoin d’un argument valable pour pisser à la raie de son prochain ? Et puis en vrai, je pense que tant les onze titres de ce disque que leurs quarante-cinq minutes quarante secondes cumulées de ramonage de fion intensif s’en palucheront royalement la nouille.
Du coup, si on récapépétte : Death Decline et son "The Thousand Faces Of Lies" nous sortent leurs plus belles déclinaisons musicales de la mort et de son millier de faces du mensonge. Du death, du vrai, du mélodique, du couillu, du brutal et du qui te décroche les cervicales. Rien de stéréotypé à cela, juste l’efficacité d’une branlée made in hexagone. Bref, "The Thousand Faces Of Lies", ça tatane encore plus qu’un CRS sur la tronche d’un manifestant de gauche.
|