"A World Drowning In Detest"
Note : 17/20
Detest est plus fort que jamais. Après une courte existence dans les années 90, le groupe
danois revient progressivement à la vie, et commence à créer à nouveau. En 2024, John
Petersen (guitare), Simon Springborg (basse / chant), Jesper Mathiesen (batterie) et
Anders L. Nissen (guitare) dévoilent "A World Drowning In Detest", leur troisième album, en
collaboration avec Emanzipation Productions.
L’album débute avec "It's Over", une introduction assez mélodieuse mais inquiétante où les
instruments arrivent progressivement jusqu’à proposer blast et leads chaotiques avant que
"Drowning In Detest" ne laisse les parties vocales furieuses apparaître. La touche old school
du groupe lui permet d’avoir un son massif et agressif, mais également de devenir plus lourd
pour rythmer les vagues de violence avant de passer à "Bullet Rain" qui adopte une approche
similaire. On trouve des touches de brutal death dans cette composition ravageuse, mais
également des moments énergiques avant de piocher dans le death / doom pour "Misery
Stand In Line" et son introduction très lente.
Le morceau adoptera plusieurs rythmes
différents, créant un effet saccadé appréciable qui le rend accrocheur et permet de jouer sur
la longueur, puis on retrouve le ton haletant de "F.Y.M.M.F." et ses mélodies criardes, rendant
l’atmosphère assez pesante. Les leads dissonants alimentent le chaos ambiant au sein
duquel le growl caverneux apparaît de temps à autre, mais "Never Can Be Banished" renoue
avec les patterns énergiques et le titre nous roule consciencieusement dessus en nous
autorisant quelques passages où la batterie est légèrement moins présente. Le son
s’assombrit avec "As I Expected", mais le morceau s’exprime également avec des riffs rapides
et remuants qui nous frappent régulièrement avant de laisser place à "Supposed To Suffer",
dernier morceau où la rythmique irrégulière fait son effet et capte sans mal notre attention
pour une dernière dose de violence.
Detest confirme son retour avec des riffs puissants et une bonne maîtrise de la violence. Si
vous aimez le death metal old school, impossible de faire l’impasse sur "A World Drowning In Detest" !
"We Will Get What We Deserve"
Note : 17/20
Detest revient imposer sa présence dans la scène death metal. Les origines du groupe
danois remontent à 1990, mais après trois démos et un album, le groupe s’éteint en 1996.
En 2013, le groupe repart, et c’est entouré de Simon Springborg (basse / chant, Satanic
Assault Division, Dreadlord) et Danni Jelsgaard (batterie, Vansind, ex-Satanic Assault
Division, ex-Svarstot…) que John Petersen (guitare) a créé "We Will Get What We Deserve"e, le second album du groupe.
L’album commence avec "This Is The End", une courte introduction au nom et au son assez
évocateur de la tornade qui va suivre, et qui prend la forme de "The Process Of Doom Is On",
une composition brute et axée sur un death metal old school pur jus. On retrouve ces
influences grasses, ces leads malsains et ces hurlements lourds, créant une marche
martiale puissante que rien n’arrête. Les patterns accrocheurs laissent place à un solo
perçant qui fera à nouveau accélérer la machine, puis on reste dans les tonalités sombres
pour "Red Is All I See", un titre aussi efficace que brut. La délicatesse est définitivement
écartée au profit de ce groove poisseux et de ces harmoniques tranchantes, puis on
retrouve une certaine mélancolie dans "We Will Get What We Deserve", une composition
assez pesante et lancinante. Les racines putrides et violentes du death metal sont toujours
présentes, mais le morceau est étrangement accessible, alors que "Something You Disgrace"
pioche à nouveau dans des influences thrash pour développer cette rage énergique,
complétée à nouveau par des leads sanglants.
La recette ne change pas pour "Start All Over"
et ses tonalités imposantes parfois recouvertes de growls caverneux qui alimentent
l’apocalypse sonore que le groupe nous crache en plein visage, puis on retrouve également
un sample assez Lucasien pour "Fear Attracts The Fearless". Le titre est très direct, et il sera
probablement l’un des plus solides en live pour fédérer une fosse, qui reconnaîtra sans
aucun doute ces leads spatiaux. "The Solution" revient proposer un death metal puissant et
martial qui pourra en surprendre plus d’un grâce à ces petits ajouts qui donnent une saveur
particulière au son gras, puis "Vengeance Is Mine" adopte un titre assez cliché pour nous
dévoiler sa rage et sa virulence. Sans surprise, le morceau est violent et ravageur, mais
également très accrocheur et efficace, tout en ajoutant des éléments de brutal death, puis
"You Wish" repart dans ce groove pesant et dissonant. Quelques parties plus sombres et
lancinantes nous parviennent sous cette rythmique brute, puis "I Always Knew" vient refermer
l’album avec ce que le groupe sait faire de plus direct et efficace, créant un torrent de blast
effréné sur lequel les riffs se greffent.
Le retour de Detest avait été acté avec leur précédent EP, mais il est bel et bien confirmé
avec ce nouvel album. "We Will Get What We Deserve" ne va pas réinventer le death metal,
et ce n’est pas ce qu’il cherche. Au contraire, il ne fera qu’appuyer la puissance de ce style
que l’on savoure déjà sous une couche de graisse sanglante, et c’est tout ce qu’on lui
demande !
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