Il semblerait que l’Italie soit un pays florissant en matière de black metal Nordique. Oui parce qu’on aurait pu croire que la scène Italienne suivrait les traces d’un Graveworm, du black symphonique tout ce qu’il y a de plus classique. Hors il semblerait que ce soit les Scandinaves qui soient aux sources de toute cette fureur. Pour preuve, Divine Codex a mis les bouchées double sur cet album avec Attila de Mayhem comme invité ainsi que Mysteriis du célèbre groupe de black metal Suédois Setherial. Pour que les choses soient claires dès le début, Divine Codex n’officie pas dans le black metal linéaire à la Setherial. Divine Codex se rapproche bien plus de la fureur d’un Mayhem.

L’intro de ce "Ante Matter" nous invite vers un univers torturé où les guitares se font grinçantes et menaçantes, on se croirait sur "Ars Talionis, The Art Of Retalation" le dernier album en date de Balrog. La production n’est pas dégueulasse, mais les guitares ont un timbre tellement tranchant que chaque riff est l’occasion de nous mettre la chair (et les nerfs) à vif. Tout comme les guitares, les vocaux se font malsains, morbides et déchirants, le vocaliste hurle à la mort. Bien que je doute que le groupe ait une quelconque influence du groupe Français en question, l’ambiance survoltée et le rythme infatigable du batteur me font penser à cette aura sulfureuse qui émane des groupes de la scène black metal Française. Puis sur "Anti Dogma Decoded" c’est définitivement Dark Funeral qui me viendra à l’esprit tout en pensant à Otargos. Je parle bien sur des tous premiers albums du groupe suédois.

Pour renforcer cette atmosphère de chambre froide, le clavier n’est là que pour soutenir les guitares et les martèlements de batterie incessants. De simples nappes atmosphériques à peine mise en avant viennent appuyer les boucles infernales des guitaristes. Des guitares qui sonnent définitivement tranchantes et malfaisantes. "Neuro Sickness Frequency" est un titre très sombre avec un début chaotique et industriel, en passant par des passages plus mid tempo pour conclure sur un excellent break, digne des tous premiers Darkthrone.

Mystique, occulte et frénétique, cet album de raw black metal satisfera les amateurs et fidèles d’un style qui ne s’apprécie pas par son innovation ou évolution mais par sa capacité à produire des morceaux plus malsains les uns que les autres et à nous plonger dans un univers toujours plus infernal. J’ai globalement une impression de déjà vu sur cet album ou plutôt de déjà entendu. Les influences du groupe sont multiples ce qui fait de ce "Ante Matter" un album riche mais également quelque peu prévisible. Mais il reste tout de même un album fichtrement bien efficace et je crois que c’est tout ce qu’on demande au black metal à l’heure actuelle.