"Harmonic Distortion"
Note : 16/20
Il était attendu cet album mais après quatre années d’absence et un partiel changement de line-up, Draft nous offre enfin leur second album enregistré au studio l’Arcade et masterisé par Allan Douches (Converge, Dillinger Escape Plan) Autrement dit, on attend du très lourd !
L’intro de l’album n’est autre que l’intro du second morceau "A Voice From The Heart", et elle prépare tout de suite l’auditeur à recevoir la suite. Première constatation, le son a gagné en intensité, en profondeur et en puissance. Dès les premières secondes ça fait mal, voire très mal, et les cinq musiciens vous tabassent les flancs sans répit. La voix de Mike se marie très bien au son du groupe. Les riffs sont toujours d’une très grande qualité et le quintette n’oublie pas ce qui fait sa réputation, ses lignes mélodiques et envoûtantes.
"A Boring Death Movie" prend la relève et on prend conscience que la basse est réellement indispensable car en plus de donner de la lourdeur à la musique, elle apporte beaucoup au niveau mélodique. "Because I’m Chaos", au-delà du morceau qui lui-même est intéressant, on ressent un peu un manque de puissance concernant la batterie qui parait souvent en retrait. "Tears Me Off The Gangrene", au rythme saccadé et rapide est une belle performance vocale pour ce cinquième morceau de l’album qui donne envie de tout balancer et de reprendre son souffle pour aider le chanteur à reprendre le sien. La piste suivante, "Love Tragedy And Skakespeare Drama" est pleine de poésie avec une accalmie au milieu et l’ensemble rappelle les Japonais de Envy, une référence dans le style. Pas le temps de souffler et "Reasons Never Miss To Cry" arrive avec une introduction au son vintage et punk vite remplacée par un riff puissant et déstabilisant. On retrouve ici bon nombre d’ingrédients du post-hardcore donnant au son de Draft un côté fataliste. Avec son rythme mécanique, […] pourrait être la BO d’un thriller, mais ce n’est en fait que la longue introduction de "Glory Times For The Modern Rock Slaves", morceau aux riffs tranchants où certaines montées en intensité se suivent de passages calmes et non d’explosions comme la majorité des groupes le font. Un des morceaux qui est un peu au dessus des autres.
Le quintette achève l’album avec une grande classe. "Far Away From Your Sacred Books" à un arrière goût du dernier "Aussitôt Mort" notamment dans les passages un peu plus planants ce qui apporte un peu de diversité à l’album, le tout s’achevant sur une montée en puissance laissant espérer que le prochain Draft ne mettra pas quatre ans avant de naître.
Un ensemble très (trop ?) homogène pour cet album qui parait être l’évolution logique du groupe. Peut-être les fans qui attendaient un second "Slow-Motion Suicide" seront légèrement déçus. Cet opus accroche dès les premières écoutes mais il faut au CD plusieurs passages sur la platine avant de devenir un réel plaisir. Ce nouveau Draft ne révolutionne rien, les cinq musiciens font simplement ce qu’ils aiment et ils le font bien.
"Slow Motion Suicide"
Note : 12/20
"This record is not an entertainement. Words were written with my own blood. Music was inspired by Passion x our desperate crucially beautifull hope."
Voici en deux phrases la direction qu'a voulu donner Draft a son album "Slow Motion Suicide".
Une voix ecorchée vive, rageuse et pleine d'émotion semble faire le mea culpa d'une vie ratée... On est cependant touché par un je ne sais quoi. Une grâce ?
La musique semble être l'exutoire de la vie des Draft mais surtout de leur chanteur.
Concernant les instruments, ils sont pêchus, posent par eux-mêmes les univers, athmosphères voulus par le groupe et accompagnent attentivement la voix du chanteur.
Un bon point, tout ceci est sans arrêt renouvelé, ce qui fait que l'on n'a pas le temps de s'ennuyer.
On boit avec attention les paroles de ce chanteur tourmenté et on écoute avec délice les accents punkisants et parfois pop rock. Souvenez-vous de ce nom.
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