"Nightfall Upon The Asylum"
Note : 17/20
Parfois le plus difficile pour moi en tant que chroniqueur, c’est de trouver l’angle d’attaque pour débuter une critique. Par chance, le nouvel album de Drama Noir me facilite la tâche puisque je peux d’entrée de jeu discuter de l’introduction de celui-ci. Je trouve parfois les intro instrumentales un peu inutiles, c’est personnel, mais c’est ainsi. Cependant, Drama Noir fait un excellent travail en ouverture de ce troisième album en carrière. Le ton est immédiatement donné, lugubre et menaçant.
S’ensuit une démonstration de haute voltige de pur black métal symphonique, la section rythmique y allant d’un blast beat déchaîné sur fond d’arrangements orchestraux. Ceci sert de base au chant, démoniaque à souhait. Le tout se poursuit en deux temps, la deuxième partie du morceau présentant un tempo plus lent, permettant la mise en place d’une atmosphère sombre. Tout cela en une seule chanson. L’expérience écoute s’avère toute aussi satisfaisante que le célèbre "Dante’s Inferno" de la défunte formation Iced Earth.
La suite démontre les influences un peu plus death du groupe, tout en conservant l’esprit général black metal ainsi que les orchestrations, qui ajoutent vraiment une belle profondeur au son du groupe, malgré que cela ne soit en rien surprenant.
Sans faire dans l’excentricité à outrance, chaque fois que l’on croit le groupe pris au piège de la répétition, il s’opère un changement dans l’approche ou la rythmique, aussi subtil soit-il, nous laissant constamment sur nos gardes.
Le plus important, je crois, lorsqu’il est question de black metal symphonique, est la mise en place des atmosphères. Le tout doit être funeste et éveiller un peu de crainte dans l’esprit de l’auditeur, comme une impression que quelque chose de terrible menace au loin. Je verrais très bien ce nouvel album de Drama Noir en background d’un film sur l’univers de Cthulhu par Lovecraft.
En somme, sans doute un des meilleurs albums de black symphonique de 2023, qui servira de comparatif aux aspirants pour la suite.
"A Necromancy Lore"
Note : 16/20
Connaissez-vous Drama Noir ? Parfait, on va commencer ensemble. Créé en 2017 en
Grèce par Mephisto (guitare / claviers, également bassiste jusqu’en 2019, live pour
Gungnir), le groupe est rejoint par Yngve (batterie, Gungnir, ex-Acherontas, ex-Vomit
Church, ex-Mortuus Sum, ex-W.E.B.…), Peisithanatos (basse) et Nyctelios (chant,
Synteleia). Un premier album sort en 2018, puis c’est "A Necromancy Lore" qui est publié en
2020.
L’introduction de "Desert Draconids" va vous surprendre. Menée par Tasha Danzig, on
croirait à du metal symphonique. Mais il n’en est rien. C’est un black / death aux influences
gothiques qui frappe. Intense, sombre et inarrêtable, la rythmique nous écrase et nous
lacère grâce à des harmoniques tranchantes. Même constat pour "Chaos Melathron", un titre
massif dont les influences plus douces transparaissent parfois. Le chanteur est déchaîné sur
ces riffs, et c’est à coups de hurlements possédés qu’il nous fait rentrer un peu plus dans cet
univers. "Lumineous Seduction" se pare d’harmoniques dissonantes ainsi que d’un son de
basse cinglant pour compléter cette base de black / death malsain, alors que le son frappe
instantanément à pleine puissance pour "Devolution In The Curve Of Time". L’aspect mystique
du groupe s’exprime pleinement sur cette base solide et entraînante, parfois même assez
groovy.
On repart dans un son tranchant pour "The Last Incarnation", un morceau prenant qui laisse
place aux leads pour un solo qui allie son heavy, shred et influences plus légères alors que
la rythmique ne faiblit pas. "Relics Of My Enemies" nous offre à nouveau une introduction
éthérée, puis c’est un son martial et lourd qui frappe. Le growl du chanteur passe par
plusieurs nuances, offrant un panel de ressenti assez large, tout comme la divine "Witched
Curse". Ne vous laissez pas impressionner par les claviers au début du morceau, car si
l’ambiance semble plus douce, la noirceur refait surface très rapidement. l’assemblage de
ces deux parties de l’univers des grecs fait mouche. Quelques samples font également
partie de ce long morceau, renforçant l’impression de voyage musical. "Cyber Necromancer
Of Doom", le dernier titre, est chargé de nous ramener sur Terre. Et c’est rapidement chose
faite avec un blast rapide, des riffs puissants, un chant imposant mais également des
orchestrations majestueuses.
Drama Noir fait partie de ces groupes à la richesse musicale extrême, mais dont la
reconnaissance n’est pas encore à la hauteur de leur talent. "A Necromancy Lore" s’inscrit
parfaitement dans la continuité de leur univers, et les aidera probablement à atteindre un
public plus large.
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